HABIT DE GRAND UNIFORME DE CHAMBELLAN DE LA COURONNE, RESTAURATION (1814-1830).
Uniforme en drap bleu fermant droit devant au moyen de neuf boutons gros module en laiton doré estampé de la clef des chambellans entourée de deux fleurs de lys et surmontée de la couronne Royale, le pourtour est encadré de deux branches de laurier.
L'habit est richement brodé en fils, cannetilles et paillettes d'or représentant des branches de feuilles scabieuses sur la totalité du plastron, du collet et des parements, tout comme les contours de l'habit. Sur le collet une fleur de lys est brodée de chaque côté.
Les parements ferment au moyen de petits boutons en bois recouverts de drap bleu.
À l'arrière, deux boutons d'uniforme (gros module) sont cousus au bas du dos et un sur chaque pan.
Parfait état de conservation, les broderies sont dans un état de fraicheur proche du neuf.
Restauration (1814-1815).
Note : Avant la création de la charge de grand chambellan de France Il existait des chambellans du roi comme par exemple Jean de Gaillonet, chevalier qui épousa Marguerite de Meudon.
Création de la charge de grand chambellan de France.
La charge était très ancienne, si l’on considère qu'elle était une sorte de fusion entre celle de chambellan proprement dite, et celle de chambrier, supprimée par François Ier en octobre 1545. Le grand chambellan de France tenait son importance du fait qu’il avait accès en permanence à la chambre du roi, prérogative symbolisée par la clef d’or qu'il portait au côté, et qui devint l’insigne héraldique de dignité des grands chambellans : ils portaient deux clés d’or, avec anneaux terminés par une couronne royale, en sautoir derrière leurs armes personnelles4,5.
Son rôle primitif était la direction de la chambre et de la garde-robe du roi. Cet office procurait une très grande proximité avec la personne royale et était confié à des conseillers proches du souverain. Ainsi sous le règne de Louis XIV, le grand chambellan occupait le second rang dans les réceptions d'ambassadeurs, servait le roi à table et lui présentait sa chemise au lever.
Le grand chambellan signait les chartes et les documents importants, et assistait avec le roi au jugement des pairs. Il avait la garde du sceau secret et du cachet du cabinet, recevait les hommages rendus à la Couronne, faisait prêter les serments de fidélité en présence du Roi. Sa fonction essentielle était son rôle lors du sacre.
Le jour du Sacre, il était chargé de recevoir les pairs dans la chambre du Roi : les pairs ecclésiastiques frappaient à la porte fermée, le grand chambellan leur demandait ce qu’ils cherchaient, et les pairs répondaient qu’ils cherchaient le roi. Le grand chambellan ouvrait alors la porte. Pendant la messe du sacre, le grand chambellan recevait les bottines royales que lui donnait l’abbé de Saint-Denis, et les chaussait au roi. De la même manière, il donnait au roi la dalmatique et le manteau royal. Dans toutes les cérémonies, il avait la préséance comme grand officier de la Couronne. Porteur de la bannière de France, il avait rang entre le grand maître de France et le grand écuyer. Dans les lits de justice, il était assis aux pieds du roi.
Dans la première moitié du xvie siècle, l'office fut toujours porté par un membre de la maison d'Orléans-Longueville, puis jusqu'en 1664 par la maison de Guise et enfin par celle de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, jusqu'à la fin de la monarchie.
Le prévôt de Paris prenait le titre de chambellan ordinaire du roi parce qu'à toute heure, il avait accès auprès du souverain.
Napoléon Ier attacha à sa maison un grand chambellan (Talleyrand), ainsi que des chambellans ordinaires. La Restauration conserva le titre de grand chambellan jusqu'à la Révolution de Juillet. Napoléon Maret, duc de Bassano, fut créé grand chambellan par Napoléon III.
Sous la Restauration la Maison Royale fut remise sur l’ancien pied, et il y eur alors, outre le grand chambellan (le Prince de Talleyrand), quatre premiers gentils hommes de la chambre, quatre maîtres de la garde de robe, et trente-deux gentilshommes honoraires de la chambre.
Les premiers Gentilhommes de la Chambre du roi sont depuis le règne de Louis XIII au nombre de quatre. Ils servent une année sur quatre. La charge a été instituée par François Ier qui avait supprimé en octobre 1545 celle de chambrier de France.
Les premiers gentilshommes donnent la chemise au roi, en l'absence des fils de France, princes du sang, princes légitimés, ou du grand-chambellan3. Ils sont les ordonnateurs des dépenses de la chambre du roi. Un réglement du 8 janvier 1717 prévoit que c'est par ordre du premier gentilhomme en service que sont fournis les ornements, tentures, décorations et luminaires, pour les maisons royales, les églises de Saint-Denis et de Notre-Dame lors des pompes funèbres des rois, reines, fils, filles, petits fils et petites filles de France. Ils reçoivent les sermens de fidélité de tous les officiers de la chambre, leur donnent les certificats de service: ils donnent l'ordre à l'huissier, par rapport aux personnes qu'il doit laisser entrer. L'article XXXVIII de l'arrêt du Conseil d'État du roi du 18 juin 1757 soumet aux premiers gentilshommes l'administration et la discipline intérieure des comédiens français et des comédiens italiens.
Le grand chambellan de France sous la Seconde Restauration (1815-1830) Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, Louis XVIII lui rend l'office.
La tunique et le manteau de cour de Tallerand sont exposés au Château de Valencay : http://ailonuage.canalblog.com
Reference :
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