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CASQUE DU 10e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS, MODÈLE 1845, SECOND EMPIRE.

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CASQUE DU 10e RÉGIMENT DE CUIRASSIERS, MODÈLE 1845, SECOND EMPIRE.

Bombe en tôle d'acier poinçonnée à l'arrière « L », daté « 55 », matriculé « 1372 », attribué au « 10e C » 10 ème régiment de cuirassiers.
La gouttière de la base de la bombe est du modèle 1845 à moulure saillante composée d'un filet carré et d'un autre rond.

Turban en cuir fort recouvert d'un bandeau noir de vache marine d'époque (phoque) qui se lace à l'arrière au moyen de huit oeillets métalliques. H sur les côtés 7 cm. H à l'avant 11,5 cm.

Visière et couvre-nuque en tôle d'acier bordés chacun d'un jonc de laiton plié à cheval sur la bordure extérieure. La visière est doublée d'une basane verte, le couvre-nuque est recouvert d'une basane marron.

Cimier en laiton estampé, composé d'un masque timbré d'une bombe enflammée surmontée d'une tête de méduse en relief avec au-dessus une couronne de branches de laurier et de chêne, H du masque 12 cm, largeur 4, 2 cm ; deux ailerons (H maxi. 11,2 cm) frappés d'une suite décroissante de 8 godrons encadrés de perles de feuilles d'acanthe et de palmettes et dans la partie supérieure d'une suite de feuilles de laurier ; plaque de recouvrement estampé d'un décor figurant une crinière tressée.

Ornement du cimier en laiton composé d'une lentille décorée de palmettes, d'une douille avec branches de laurier et palmettes, et d'une houpette en crins écralates.

Porte-plumet en laiton en forme de douille à décor de feuillages.

Jugulaires modèle 1845; montées sur une mentonnière en cuir recouvert d'une suite de trois rangées de petits anneaux ronds terminés par une rosace timbrée d'un soleil, fixée au turban au moyen d'une vis.

Crinière en crins noirs, longueur apparente d'environ 45 cm.

Coiffe intérieure en cuir découpé en dents de loup.

Plumet authentique, droit en plumes de coq teintes en écarlate, hauteur de la partie garnie 220 mm,diamètre au sommet épanoui 110 mm, hauteur de la tige à ressort 55 mm. Pompon de couleur vert pour le 3e escadron, en laine en chardon de laine monté sur un moule en bois de forme ellipsoïde, il est garni intérieurement de cuivre rabattu par le haut, diamètre 40 mm hauteur 40 mm.

Parfait état, avec peau d'origine ce qui est rare et le rarissime plumet d'époque. Il peut sembler curieux d'insister sur l'état de conservation de ce casque à réputation de "modèle courant", si en effet ce n'est pas un modèle rare, c'est ce casque qui fera toute les campagnes du Second Empire, bien que remplacé par un nouveau modèle en 1858, tous les régiments ne le recevront pas et bon nombre subsistent encore en 1870. Cette utilisation prolongée prouve à quel point ces casques ont été utilisé, entretenus et réparés dans les régiments, c'est pourquoi de nos jours en trouver un exemplaire aussi parfait que celui ci reste très compliqué. Quant au plumet, petit accessoire souvent sous-estimé part les amateurs, il est de la plus haute difficulté à en obtenir un parfaitement authentique, le plumet de troupe est bien plus rare que le plumet d'officier, il mériterait à lui seul d'être vendu séparément, toutefois l'ensemble nous a semblé si homogène que nous l'avons conservé dans son intégrité.

Second Empire (1858-1870).

Historique : le 10 ème régiment de cuirassiers a participé à la charge légendaire de Rezonville le 16 août 1870, à la suite de laquelle quatre officiers furent cités à l'ordre de la division.

Voici ce qu'écrit monsieur Jean Nauroy dans un article “LA BATAILLE DE MARS-LA-TOUR - REZONVILLE 16 août 1870“ (SOCIETE D'HISTOIRE DE WOIPPY, CHRONIQUES DU GRAOULLY N°4 - NOVEMBRE 1994 - PAGE 10)
« Cette année 1994 a été consacrée essentiellement, à juste titre, au cinquantenaire du Débarquement et de la Libération de la France en 1944. La capitulation allemande du 8 mai 1945, qui mit fin à la Seconde Guerre mondiale, fut le dernier épisode d'une trilogie guerrière entre la France et l'Allemagne, commencée près de trois quarts de siècle plus tôt, en 1870. Il me semble utile de rappeler que les deux batailles les plus décisives de cette première guerre franco-allemande, celles de MARS-LA-TOUR - REZONVILLE (16 août) et de GRA VELOTTE - SAINT -PRIV A T (18 août), ont eu lieu aux portes de Metz, à quelques kilomètres de Woippy. C'est la première d'entre elles qui me paraît être le meilleur exemple de l'influence déterminante qu'a prise le manque de clairvoyance, d'audace et de volonté du commandement français sur l'issue de la bataille dont le résultat aurait pu, aurait dû être un désastre pour l'armée prussienne.
LES PREMICES
Le 16 août au matin, la majeure partie de l'armée du Rhin se trouve sur le plateau de Gravelotte. L'empereur Napoléon III, qui a passé la nuit au milieu de ses troupes dans ce village, avait pris la décision, dès le 13 août, de lui faire rejoindre l'armée de Mac Mahon, à Châlons-sur-Marne, le plus rapidement possible. Cette manoeuvre avait été retardée par la bataille de Borny, le 14, et par la destruction des ponts provisoires jetés sur la Moselle.
C'est avec beaucoup de difficultés et dans le plus grand désordre qu'une partie des troupes françaises avaient pu rallier le plateau par une route surencombrée. La retraite du Châlons aurait pu cependant s'effectuer sans grosses difficultés si elles avaient pris la précaution élémentaire de détruire les ponts franchissant la Moselle au sud de Metz. Tel n'avait pas été le cas, et les premiers éléments de la IIe armée allemande avaient pu passer sans encombre la Moselle à Pont-à-Mousson dès le 14, pour tenter de couper la route de Châlons à l'armée du Rhin.
L'empereur ayant quitté Gravelotte en début de matinée, le maréchal Bazaine prend son temps avant de donner l'ordre à son armée de suivre le même chemin. Il semble avoir beaucoup de réticences à quitter la protection de la place- forte de Metz.
LES PREMIERS COMBATS
Peu après 9 heures du matin se déclenchent les premières escarmouches qui allaient déboucher sur l'une des plus sanglantes batailles de la guerre. Comme à Borny, c'est à
l'initiative d'un général de division allemand, von Alvensleben, que la bataille s'engage. La 5e K.D. (division de cavalerie allemande), appartenant au Xe A.K. (corps d'armée) s'était portée dès la veille en avant-garde, sur l'axe de retraite de l'armée du Rhin. Le 16 au matin, elle occupe une position à l'est de Mars-la-Tour, à cheval sur la route Metz-V erdun. V on Alvensleben avait installé ses quatre batteries d'artillerie à l'est de Tronville. Jugeant favorable le moment d'attaquer, il leur fait ouvrir le feu sur les avant-postes de la 3e division de cavalerie qui bivouaquait tranquillement sans patrouilles de surveillance. Surpris par cette attaque imprévue, les Français, et en particuliers les convoyeurs civils chargés de transporter les bagages des militaires, s'enfuient jusqu'à Rezonville, engendrant une cohue indescriptible. Les Allemands en profitent pour avancer leurs batteries jusqu'à Vionville et tirer sur les troupes françaises en bivouac à Rezonville.
L'ENGAGEMENT DU IIe ET DU VIe CORPS D'ARMEE
Le IIe C.A. se met immédiatement en ordre de bataille entre Vionville et Flavigny. Le VIe C.A. se déploie entre Gravelotte et Saint-Marcel, à droite et en retrait du IIe C.A. Les cavaliers de la 5e K.D. sont pris à partie par le IIe C.A. et sont obligés de se replier malgré l'appoint de la 6e K.D. La 5e I.D. (division d'infanterie allemande) s'élance à son tour au combat et réussit à s'établir à Auconville, au nord- ouest de Gorze, mais sans pouvoir déboucher sur le plateau, défendu par la division Vergé. C'est au cours de cet engagement qu'est tué le général von Doering, commandant la 9e brigade de la 5e I.D.
L'intervention massive de l'artillerie du IIIe A.K. oblige alors les troupes du général Frossart (IIe C.A.) à reculer. Recevant les renforts de la 6e I.D., les Allemands attaquent Vionville et Flavigny avec la 11e brigade, alors que la 12e tente de tourner le flanc droit français entre Vionville et Mars-la-Tour.
Il est environ midi lorsque la 3e D.I. et une partie de la 2e D.I. (VIe C.A. de Canrobert) débouchent au nord de la route Vionville - Mars-la-Tour. Le mouvement tournant des Brandebourgeois de la 12e brigade est arrêté net par le feu violent des Français. Pour reprendre l'avantage, les Allemands mettent en batterie plus de cent pièces d'artillerie qui écrasent Vionville et Flavigny sous une puits d'obus. La position des Français devient vite intenable: ils abandonnent Vionville, aussitôt occupé par les Allemands. A peine dans le village, ceux-ci se trouvent à leur tour sous le feu de l'artillerie française installée le long de la voie romaine au nord de la route Rezonville - Mars-la-Tour. Plutôt que de reculer, le général von Büddenbrock lance ses troupes vers Flavigny, défendu par la 2e D.I. du IIe C.A. (Frossart). Après une défense héroïque, les Français se replient sur Rezonville en perdant un précieux point d'appui. Leur chef, le général Bataille, est grièvement blessé lors des combats.
ARRIVEE DES RENFORTS FRANCAIS
Cependant, la mise en ordre de bataille du VIe C.A. au nord de Rezonville, appuyé sur sa droite par le IIIe C.A. (Le Boeuf) et par les premiers éléments du IVe C.A. (Ladmirault) arrivant vers Doncourt, donne à l'armée française une importante supériorité numérique. Ces trois corps d'armée sont encore renforcés par la Garde impériale, massée devant Gravelotte, et par la division de cavalerie du général Barail prenant position devant Bruville.
LA CHARGE DES CUIRASSIERS DE LA GARDE
Il n'en reste pas moins que sur l'aile gauche de l'armée française la perte de Flavigny rend très critique la situation du IIe C.A. Le général Frossard s'apprête à donner l'ordre de repli général lorsqu'il voit arriver un régiment des cuirassiers de la Garde envoyé en renfort par le maréchal Bazaine. Il leur demande aussitôt de charger les Allemands pour sauver ses fantassins. Les cinq escadrons du régiment se lancent dans une charge impétueuse mais, décimés par le
feu ennemi, ils se retirent en désordre et sont harcelés par les hussards prussiens. Ils sont sauvés par l'intervention du 77e de ligne. Lors de cette charge héroïque, les cuirassiers de la Garde ont perdu, en quelques minutes, près de la moitié de leurs officiers et plus du tiers de leurs hommes.
LE MARECHAL BAZAINE EN GRAND PERIL
C'est peu après cet épisode de la bataille que Bazaine faillit être capturé avec tout son état- major. Le maréchal, après plus de trois heures de combats, s'était enfin décidé à se rendre sur le champ de bataille. Il se trouvait en avant de Rezonville, occupé à placer lui-même une batterie d'artillerie, lorsqu'il fut entouré par les hussards de von Reden lancés à la poursuite des cuirassiers de la Garde. Bazaine fut sauvé par l'intervention rapide de deux escadrons de la Garde et d'un bataillon de chasseurs à pied. Son état-major, éparpillé par l'attaque des hussards allemands, mettra plusieurs heures pour se regrouper.
Dans le même temps, la 6e K.D., comptant achever la déroute du IIe C.A. amorcée par la retraite de la 2e D.I., s'engage à sa poursuite. Elle se trouve rapidement face à la 2e division des Grenadiers de la Garde, qui venaient de se déployer au sud de Rezonville. Reçus par une violente fusillade et désorganisés par les cavaliers de von Reden qui se repliaient en désordre, les
Prussiens sont obligés de battre en retraite. Ils laissent sur le terrain le général von Rauch, chef de la 15e brigade, grièvement blessé.
LA « CHEV AUCHEE DE LA MORT »
Pendant ce temps, plus à l'ouest, l'offensive de la 6e I.D. est arrêtée par le VIe C.A. qui, dans son élan, menace de déborder la gauche du dispositif allemand. Vers deux heures de l'après-midi la situation des troupes allemandes dans ce secteur est de plus en plus critique. Leurs forces s'épuisent alors que leurs réserves se trouvent encore très éloignées du champ de bataille.
Le maréchal Canrobert, estimant le moment propice, lance tout le VIe C.A. sur Vionville pour écraser le IIIe A.K. Devant le grand péril qui menace ses troupes, von Alvensleben utilise le même expédient que le général Frossard quelques heures plus tôt: il demande aux cavaliers de von Bredow de charger les troupes françaises. Réussissant dans un premier temps une percée spectaculaire, la brigade von Bredow, prise sous le feu nourri des fantassins français puis culbutée par la contre- attaque du général Forton, est mise en déroute avec d'énormes pertes.
Cette charge est restée célèbre en Allemagne sous le nom de "Todtenritt" (la chevauchée de la mort).
LE MARECHAL BAZAINE NE PROFITE PAS DE LA SITUA TION
La voie est ouverte pour une offensive générale du VIe C.A. lorsqu'un ordre du maréchal Bazaine vient l'arrêter. Cet ordre est d'autant plus difficile à admettre par le VIe C.A. qu'au même moment il voit arriver à sa droite, vers Bruville, les premiers éléments du IVe C.A. partis en hâte de Woippy à neuf heures du matin.
Deux divisions, l'une du IIIe, l'autre du IVe C.A., se mettent immédiatement en action contre la brigade de cavalerie von Barby qui couvrait l'aile gauche allemande et l'oblige à se replier sur Tronville.
L'ensemble de la 6e I.D. commence alors à battre en retraite et une offensive générale française aurait consommé la déroute allemande. L'ordre de Bazaine empêchant cette offensive donne un répit inespéré au IIIe A.K. menacé d'écrasement.
ARRIVEE DE RENFORTS ALLEMANDS ET DU PRINCE FREDERIC-CHARLES SUR LE CHAMP DE BATAILLE
Il est quatre heures de l'après-midi lorsque commence à arriver l'avant-garde du Xe A.K., dont la 5e division de cavalerie était à l'origine de la bataille. Certains de ses éléments venaient de parcourir, à marche forcée, 45 kilomètres en neuf heures. Prises à partie par la puissante artillerie du Xe A.K., les trois divisions françaises qui occupaient le bois de Tronville sont obligées de l'abandonner aux Allemands. Les brigades du Xe A.K. arrivent exténuées, les unes après les autres, aux abords de Mars-la-Tour, au moment où le prince Frédéric-Charles, général en chef de la IIe armée allemande, fait son apparition sur le champ de bataille. Il est environ cinq heures de l'après-midi.
Méconnaissant l'état d'extrême fatigue de ses troupes, il décide de les lancer à l'attaque après une violente préparation d'artillerie.
L'ATTAQUE ALLEMANDE REPOUSSEE
L'aile gauche allemande se heurte aux 1ère et 2e divisions d'infanterie du IVe C.A. qui débouchaient sur le théâtre d'opérations. Les Allemands, terriblement maltraités par l'infanterie française, s'enfuient vers Tronville en laissant sur le terrain près des deux tiers de leurs effectifs dont le général von Wedell, blessé.
L'état-major allemand, devant le péril d'être tourné sur sa gauche, fait à nouveau donner toute sa cavalerie disponible. Le 1er régiment des dragons de la Garde, appuyé par le 4e régiment de cuirassiers, s'élance sur les troupes françaises. Accueillis par une vive fusillade, les cavaliers allemands se retirent avec de lourdes pertes. De leur côté les Français perdent le général Brayer, commandant la 1ère brigade de la 2e D.I. du IVe C.A.
Suivant les directives du maréchal Bazaine, les troupes du IVe C.A. ne poursuivent pas les Allemands et restent sur leurs positions.
VIOLENTE BA T AILLE DE CA V ALERIE ET FIN DES COMBA TS A L'OUEST DU FRONT
Mettant à profit ce répit, la 5e K.D. se lance dans la bataille. Elle se heurte à une division de cavalerie du IVe C.A. épaulée par la 2e brigade de cavalerie de la Garde impériale et par le 2e régiment de chasseurs d'Afrique.
Une terrible bataille, mettant aux prises plus de 5000 cavaliers, se déroule alors entre Mars-la-Tour et la ferme de Grizières. Dès le début de l'engagement, le général Legrand, commandant la division de cavalerie du IVe C.A., est tué, tandis que le général de brigade Montaigu est grièvement blessé.
Malgré le renfort d'une partie de la division de cavalerie du IIIe C.A., les Français ne peuvent enfoncer la cavalerie prussienne. Ils réussissent toutefois à contenir la poussée allemande. La nuit venue, à l'ouest du champ de bataille, l'armée française est restée maîtresse du terrain.
LES DERNIERS COMBATS A L'EST DU FRONT
Pendant ce temps, entre Flavigny et Rezonville, les Allemands, malgré la supériorité de leur artillerie, n'ont pas réussi à atteindre la route Gravelotte - Mars-la-Tour. A partir de cinq heures de l'après-midi, ils commencent à recevoir les premiers renforts envoyés par le général Steinmetz, commandant la Ière armée.
La 16e I.D. du VIIIe A.K., qui avait franchi la Moselle à Novéant, débouche au sud de Rezonville en venant de Gorze. Plusieurs attaques de cette division sont repoussées par le IIe C.A.
Vers sept heures du soir, la 49e brigade hessoise du IXe A.K. arrive à son tour dans le même secteur et attaque les chasseurs de la Garde impériale. Devant leur résistance elle n'insiste pas et cesse rapidement le combat.
La nuit tombe et la bataille semble terminée, lorsque le prince Frédéric-Charles, voulant à tout prix la victoire, décide de lancer une ultime offensive générale. Une violente canonnade de l'ensemble de l'artillerie allemande encore en état illumine le champ de bataille en écrasant les dernières maisons de Rezonville encore debout. Ce qui reste de la 6e I.D. s'élance contre le village défendu par la 4e division d'infanterie du VIe C.A. et par l'artillerie de la Garde impériale. Les Allemands sont rejetés sur leurs positions de départ. Devant ce succès, une partie du VIe C.A. et quelques bataillons de la Garde impériale se lancent vers Vionville malgré la charge des uhlans et des hussards de la VIe K.D.
Seule la tombée de la nuit arrête leur offensive. Il est dix heures du soir: la bataille de Rezonville est terminée.
CONCLUSION
Partout les Français ont conservé leurs positions; les Allemands n'ont pas atteint leur objectif: couper la route de Châlons à l'armée du Rhin. On peut dans ces conditions considérer la bataille de Rezonville comme un succès français, mais ce maigre résultat ne peut faire oublier qu'à plusieurs reprises, au cours de cette journée, l'armée française a eu l'occasion d'infliger une véritable déroute aux troupes allemandes. Le manque de décision du maréchal Bazaine l'en a empêché. Cette bataille, commencée fortuitement au niveau d'une division, mit finalement aux prises 136000 Français et 91000 Allemands. Les pertes des deux côtés furent effroyables: environ 17000 Français et 16000 Allemands furent tués ou mis hors de combat. Parmi eux trois généraux français et deux généraux allemands furent tués et plusieurs grièvement blessés. Des dizaines d'officiers supérieurs et des centaines d'officiers furent mis hors de combat dans les deux camps.
Au soir du 16 août, la situation rend inévitable une nouvelle bataille. Si l'armée française l'avait entreprise dès le lendemain, avec la supériorité numérique qui était la sienne,
elle aurait pu encore remporter la victoire décisive qu'elle n'avait pas su saisir ce jour-là. Au contraire, dans la nuit du 16 au 17, le maréchal Bazaine donne l'ordre à ses troupes médusées de se replier vers Metz sur une ligne Vernéville - Gravelotte. Les Allemands, ébahis, se voient ainsi offrir, sans combat, des positions qu'ils avaient vainement tenté de conquérir par de multiples et sanglants assauts. Tout est en place pour une autre terrible bataille, celle de Gravelotte - Saint-Privat.
La bataille de Rezonville a été une grande chance donnée au maréchal Bazaine de renverser le cours de la guerre. Ses arrière-pensées ou sa pusillanimité ne lui ont pas permis de la saisir. »
Reference : 2971-C25
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