SABRE D’HONNEUR DÉCERNÉ AU CHEF D’ESCADRON JEAN MONTAULON, 6 ème RÉGIMENT DE CHASSEURS À CHEVAL, ÉPOQUE CONSULAT.
Garde à une branche en bronze doré richement décorée en relief de branches de feuilles de chêne de laurier et d’acanthe avec trophée militaire sur le milieu de la branche de garde (hauteur 141 mm, largeur 136 mm, épaisseur 8 mm); oreillons de forme ovale ornés d’une tête de Méduse (hauteur 66 mm, largeur 22 mm, épaisseur 10 mm); quillon terminé en forme de tête de Cerbère. Calotte courte en bronze doré, ornée de guirlandes de feullages (hauteur 55 mm, largeur 39 mm, épaisseur 27 mm). Fusée en ébène, quadrillé (hauteur apparente 90 mm, largeur maxi 38 mm, épaisseur 24 mm).
Lame à un pans-creux à langue de carpe et dos à jonc rond, elle est en damas, avec inscription or en caractères islamiques (hauteur 846 mm, largeur au talon 31 mm, épaisseur 8 mm, flèche environ 55 mm).
Poids du sabre sans fourreau 0,859 kilogrammes.
Fourreau en bois recouvert de chagrin ciré brun foncé avec couture centrale tressée en fils dorés. Les trois garnitures sont en bronze ciselé et doré toutes ornées d’un médaillon avec attributs militaires.
La chappe porte l’inscription : «SABRE D’HONNEUR - Le Premier Consul au Cen Montaulon, Chef d’Escadron au 6° Rt de Chasseur à cheval ; à la bataille de Hohenlinden, il eut son cheval tué sous lui et à la tête de l’infanterie» (hauteur 139 mm, largeur 42 mm, épaisseur 19 mm); dans la partie supérieure une cuvette est découpée de la forme des oreilons elle est bordée d’une moulure saillante elle même encadrée d’un ruban ciselé de feuillages (hauteur de la cuvette 139 mm, largeur de la cuvette 33 mm, épaisseur de la cuvette 22 mm); piton de bélière (hauteur 12 mm, diamètre 14 mm), anneau de bélière (diamètre 30 mm, épaisseur 4 mm).
La garniture du centre porte l’inscription : «et par son intrépidité, il parvint à dégager la division du Général Rischepance qui était cernée par l’ennemi. Fit mille prisonniers et prit cinq pièces de canon» (hauteur 97 mm, largeur 38 mm, épaisseur 22 mm); piton de bélière (hauteur 11 mm, diamètre 14 mm), anneau de bélière (diamètre 30 mm, épaisseur 4 mm).
Bouterolle est terminée par un dard en fer (hauteur 355 mm sans le dard et 375 mm avec le dard, largeur dans la partie haute 36 mm, épaisseur sans le dard 18 mm, largeur au niveau du dard 44 mm, épaisseur du dard à l’extrémité inférieure 4 mm).
Poids du fourreau 0,545 kilogrammes.
Ce sabre, ainsi que le sabre d’Honneur décerné au Citoyen Soulès (chef de brigade) sont les deux seuls à avoir été remis en main propre par le Bonaparte Premier Consul aux bénéficiaires, ce qui explique leur qualité exceptionnelle. Seuls trois sabres de ce modèle sont actuellement connus, celui de Montaulon, celui de Soulès et un troisième exemplaire de très belle qualité mais non attribué, acheté en Grande-Bretagne dans les années 1970/1980 et vendu à la biennale des antiquaires de Paris en 1998.
Très bon état de conservation, légère usure de la dorure sur les parties en relief du fourreau.
Époque Consulat.
PROVENANCE
Ce sabre provient de l'ancienne collection Charles Marchal, il l'avait acheté dans les années 1973/1974 aux descendants du chef d'escadron Montaulon. Illustré dans le magazine La Gazette des Armes n° 17 de juin 1974. Exposé à la biennale des antiquaires du Grand Palais en 1978, et publié dans le catalogue de la Biennale 1978 aux pages 282 et 261.
BIOGRAPHIE
Le contrôle des officiers du 6e Régiment de Chasseurs à cheval (archives du SHAT cote 2YB 868) : Montaulon (Jean), né le 19 janvier 1754, à Servi au (Hérault). Dragon au régiment de Languedoc le 1er Mars 1774, il fut successivement nommé brigadier le 20 mars 1780, fourrier le 1er mai 1782, maréchal-des-logis-chef le 1er septembre 1784, et adjudant-sous-officier le 1er juillet 1787. Les dragons de Languedoc étant devenus 6ème régiment de chasseur à cheval, Montaulon fut fait porte guidon le 9 mars1788, et devint sous-lieutenant le 30 mars 1791. Promu au grade de lieutenant le 1er janvier 1792, et à celui de capitaine le 2 juin suivant, il fit les campagnes de 1792 à l’an IV aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, et celles de l’an V à l’an IX aux armées du Danube et du Rhin. Le 14 vendémiaire an III, à l’affaire de Leignick, il combattit avec la plus grande bravoure, et reçu un coup de sabre au bras droit. Le 7 fructidor suivant, au premier passage de la Sieg, il prit avec un escadron, 3 pièces de canon et un obusier défendus par un bataillon et 2 escadrons. Au deuxième passage de la même rivière, avec un escadron et une quarantaine de tirailleurs, il chargea l’ennemi, le repoussa, et prit 2 redoutes garnies de 3 pièces de canon, d’un obusier, et protégées par un bataillon d’infanterie, 2 escadrons de la légion de Rohan et une réserve de grenadiers. Chef d’escadron le 12 nivose an IV. Le 13 prairial suivant, à l’affaire d’Altenkirchen, à la tête de 2 escadrons de son régiment et d’une vingtaine d’hommes du 1er de chasseurs, il enleva 8 pièces de canon et un obusier défendus par le régiment de Jordis-infanterie, et par 2 escadrons de hussards ; il reçut un coup de feu dans cette journée. Le 12 frimaire an IX, à la bataille de Hohenlinden, ayant avec lui 6 compagnies de la 14ème légère, 4 compagnies de la légion polonaise et un escadron de son régiment, il s’empara de 5 pièces de canon, fit 1.000 prisonniers, et parvint à dégager la division Richepanse qui se trouvait cernée. Le 29 du même mois, en avant de Weltz, il prit avec un seul escadron un convoi de 230 chevaux et fit mettre bas les armes à une colonne de 1.000 hommes. Le 1er germinal de la même année, le commandant Montaulon reçut un sabre d’honneur. Employé à l’armée de Hollande en l’an XII et en l’an XIII, il fut classé dans la 9ème cohorte, fut nommé major du 8ème régiment de chasseur à cheval le 6 brumaire an XII, et créé officier de la Légion le 25 prairial de la même année. Retraité le 31 octobre 1808.
Dans l'Historique du 8e Chasseurs à cheval du Comte de MARGON, il est mentionné les éléments suivants : Montaulon reçu la légion d’honneur 19 Frimaire AN XII, il était alors Major aux Chasseurs à cheval. Dans les combats durant les années 1805-1806, il n’est nullement fait mention de l’intéressé ce qui laisse présumer qu’il est, soit mis à l’écart, soit déjà sur une “voie de garage” pour cause infirmité ou maladie. Il est amusant de constater que lors du remplacement du Chef de Corps, il n’est pas fait appel à lui, alors qu’il possède le grade de Major qui est en fin de compte le grade intermédiaire entre le Chef de Corps et les Chefs d’Escadron.
La carrière de Montaulon est mentionné dans l'ouvrage les Fastes de la gloire Tome 4 page 342. Le général de division d'HAUTPOULT voulant mettre fin à ce combat, fit aborder les hauteurs, en un instant le Capitaine Montaulon, qui conduisait un escadron, s’en rendit maître, et les canons qui faisaient tant de ravages restèrent en notre pouvoir. (Extrait sur campagnes de Sambreet Meuse en l’an IV).
Dans les Fastes de la légion d’honneur, il est écrit : Montaulon (Jean), né le 19 janvier 1754 à Servi au (Herault). Dragon au régiment de Languedoc le 1 mars 1774, il fut successivement nommé brigadier le 20 mars 1780, fourrier le 1 mai 1782, maréchal des logis chef le 1 septembre 1784, et Adjudant sous-officier le 1 juillet 1787. Les dragons du Languedoc étant devenus le 6 régiment de Chasseurs à cheval, il fut fait porte guidon le 9 mars 1788 et devint sous-lieutenant le 30 mars 1791. Promu au grade de lieutenant le 1 janvier 1792 et à celui de Capitaine le 2 juin suivant, il fit les campagnes de 1792 à l’an IV aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, et celle de l’an V à l’an IX aux armées du Danube et du Rhin. Le 14 vendémiaire an III, à l’affaire de LEIGNICK, il combattit avec la plus grande bravoure et reçut un coup de sabre au bras de droit. Le 7 fructidor suivant, au premier passage de la SIEG, il prit, avec un escadron, 3 pièces de canon et un obusier défendus par un Bn et 2 escadrons. Au deuxième passage de la même rivière, avec un escadron et une quarantaine de tirailleurs, il chargea l’ennemi, le repoussa et prit 2 redoutes garnies de 3 pièces de canon, d’un obusier et protégées par un Bataillon d’infanterie, 2 escadrons de la légion de Rohan et une réserve de grenadiers. Chef d’Escadron le 12 nivôse an IV. Le 13 prairial suivant, à l’affaire Altenkirchen, à la tête de 2 Esc de son régiment, et une vingtaine d’hommes du 1er de chasseurs, il enleva 8 pièces de canon et un obusier défendus par le régiment de JORDISINFANTERIE et par 2 escadrons de Hussards. Il reçut un coup de feu dans cette journée. Le 12 frimaire an IX, à la bataille de HOHENLINDEN, ayant avec lui 6 compagnies de la 14ème Bde légère, 4 Cie de la légion polonaise et un escadron du 6ème Chasseur à cheval, il s’empara de 5 pièces de canon, fit 1000 prisonniers et parvint à dégager la division RICHEPANSE qui se trouvait cernée. Le 29 du même mois, avant WELTZ, il prit, avec un seul escadron, un convoi de 230 chevaux et fit mettre en bas les armées à une colonne de 1000 hommes. Le 1er germinal, il reçu un sabre d’honneur. Employé à l’armée de Hollande en l’an XII et an XIII, il fut classé dans la 9ème cohorte de la Légion d'honneur, fut nommé Major au 8ème régiment Chasseurs à cheval, le 06 brumaire an XII, et crée officier de la Légion d'honneur, fut nommé Major au 8ème régiment Chasseurs à cheval, le 6 brumaire AN XII, et crée Officier de la Légion d'honneur le 25 prairial de la même année. Retraité le 31 octobre 1808.
Reference :
116