101 Tabatière en or du Maréchal Ney, donnée le 7 décembre 1815 à 4 heures du matin à l’attention de son beau-frère Jean-Claude Monnier. France. Premier Empire.
SOUVENIR DE MICHEL NEY, DUC D’ELCHINGEN, PRINCE DE LA MOSKOWA, MARÉCHAL D’EMPIRE
Maison de ventes DUPONT & Associés, Morlaix
François DUPONT commissaire-priseur
26, bis Allée Saint-François, 29600 St-Martin-des-Champs
02 98 88 08 39,
Vente le lundi 6 mars 14h30 dirigée par Vente dirigée par Maîtres François DUPONT, Sandrine DUPONT et Paul BREFFEIL
Expositions publiques :
D’une sélection à Paris
27 rue de Tournon du 14 au 21 Février
De 10h à 13 h et de 14 h à 18 h
A Morlaix Hôtel des ventes :
Samedi 4 mars de 10h à 12h et de 14h à 18 h
Dimanche 5 mars de 15 h à 18 h
Lundi 6 mars de 10h à 11h30
Ordres d’achats : contact@dupontassocies.com
Expert : Bertrand Malvaux agrée CNES, membre de la CEDEA : 06 07 75 74 63
En or de forme rectangulaire aux anglas arrondis, à décor travaillé en vannerie, bordé d’un décor géométrique et de feuillages à fond amati.
Elle est accompagnée d’une feuille manuscrite donnant sa provenance « Tabatière du Maréchal NEY Il la portait sur lui au moment de son exécution. Il chargea l’Aumônier qui l’assistait de la remettre à Monsieur Monnier son beau-frère ».
Poinçons : d’or Parie 1798-1809, Louis-Jean-Baptiste Baraton, orfèvre spécialiste en bijouterie qui insculpe son poinçon en 1808.
H 1,2 cm, L 6 cm, largeur 3,9 cm.
Poids 44,6 gr.
France.
Premier Empire.
Très bon état.
7 000 - 10 000 €
Historique :
L’histoire familiale de cette tabatière, est authentifiée par deux documents incontestables :
1/ Après l’arrestation du Maréchal Ney, le 3 août 1815 au château de Bessonis, le capitaine Jomard de la garde royale prend possession du prisonnier le 15 août, il commença par procéder à l’inventaire des effets du prisonnier , contenus dans un sac de nuit et dans un portemanteau. Parmis cet inventaire composé essentiellement d’effets d’habillement, à la fin de l’inventaire cite « une tabatière en or». Source Henri Welschinger « Le Maréchal Ney 1815», Page 131, Paris librairie Plon 1893, d’après les archives nationale – Pierrefitte-sur-Seine -.
2/ Par la lettre du maréchal Ney qui le chargea d'annoncer sa mort à son vieux père, Pierre Ney (1738-1826), dans une lettre manuscrite remise à l’aumônier l’assistant au Luxembourg le 7 décembre 1815 à 4 heures du matin, avant son exécution :
« Au Luxembourg, le 7 décembre 1815
4 heures du matin
Mon cher Monnier, mon procès est terminé, l'huissier de la Chambre des Pairs vient de me lire la sentence qui me condamne à la peine de mort. Ménagez cette nouvelle à mon bon père qui est sur les bords de la tombe, avant vingt quatre heures je paraîtrai devant Dieu, avec des regrets amers de ne pas avoir pu être plus longtemps utile à ma Patrie, mais il sçaura (sic), ainsi que j'ai dit devant les hommes, que je me sens exempt de remords. Embrassez ma soeur, dites mille choses pour moi à vos enfants, ils aimeront, j'espère, malgré la terrible catastrophe qui me frappe, leurs bons petits cousins.
A Dieu pour jamais, je vous embrasse avec tous les sentiments d'un bon frère.
Le Maréchal prince de la Moskowa,
NEY »
Jean-Claude Monnier, receveur général des finances de la Meurthe (1772-1819) épouse Marguerite Ney (1772-1855) soeur du Maréchal Ney. Il est connu pour avoir suivit la bonne et la mauvaise fortune de son beau-frère le Maréchal Ney.
Note :
Cette modeste tabatière, sans gravure, ni monogramme, est un véritable souvenir historique, illustrant les dernières heures du maréchal Ney, mais bien au-delà, la fin définitive du Premier Empire. C’est une épopée que le pouvoir royal souhaite faire disparaître, mais c’est une légende qu’il fait en réalité naître…
Biographie :
Michel Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskowa, maréchal d'Empire, né le 10 janvier 1769 à Sarrelouis en Lorraine est un général français de la Révolution, élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et fusillé le 7 décembre 1815, place de l’Observatoire à Paris.
Le maréchal Ney, qui figure dans la première promotion des maréchaux nommés par Napoléon Ier en 1804, est surnommé par l'Empereur le « Brave des braves ».
D'origine modeste, Michel Ney est le deuxième fils de Pierre Ney (1738-1826), artisan tonnelier qui a combattu dans l'armée du roi pendant la guerre de Sept Ans, et de sa femme Margarethe Greiveldinger (1739-1791). Ses grands-parents paternels sont Matthias Ney (1700-1780) et Margarethe Becker (morte en 1767) ; alors que les parents de sa mère sont Valentin (ou Wendelin) Greiveldinger et Margaretha Ding. Il est, de plus, le petit-cousin de l'abbé Jean Ney (1731-1825), chanoine du chapitre de Ligny, cousin germain de son père.
Il naît à Sarrelouis en Lorraine le 10 janvier 1769, au 13, Bierstraße (actuelle « Auberge Maréchal Ney » : plaque commémorative au-dessus de la porte). Sa ville natale est une enclave évêchoise où l'on parle français, dans une région alors germanophone. Aussi, le jeune Michel apprend-il les deux langues. Il reçoit une formation de base au collège des Augustins de Sarrelouis. Il débute comme clerc de notaire, avant de devenir contremaître des mines et des forges. Il abandonne un travail de bureau pour entrer au service à l'âge de 18 ans comme hussard, dans le régiment Colonel-Général à Metz en 1787, contre l'avis de son père. Après être passé par tous les grades inférieurs, il devient sous-officier à la Révolution française
À la Seconde Restauration, le maréchal Ney est détesté de tous les partis, sauf des républicains qui sont alors trop minoritaires. Louis XVIII demande à Fouché, ministre de la Police, de lui donner la liste des officiers accusés de trahison pour avoir rejoint Napoléon durant les Cent-Jours, avant le 20 mars 1815, date à laquelle le roi a quitté la capitale. L'ordonnance du 24 juillet 1815, qui établit dans son premier article la liste des personnes devant être arrêtées et jugées, comporte, comme premier nom, celui de Ney. Selon d’autres sources, Fouché donne à Ney deux passeports pour fuir en Suisse ou aux États-Unis. Mais le maréchal Ney reste en France, chez une cousine de sa femme. Il est alors arrêté au château de Bessonies, dans le Lot. Au moment de son arrestation, des lettres de Joseph-Xavier de Pontalba, un cousin par alliance dont le fils Célestin avait été aide de camp du maréchal, sont retrouvées sur lui. Datées de juillet 1815, elles comportaient des indications pour que Ney puisse venir s'installer chez des amis en Louisiane en passant par Bordeaux ou la Suisse. Le maréchal arrive à Paris sous escorte le 19 août. Il est aussitôt incarcéré à la Conciergerie. Il est ensuite transféré à la prison du Luxembourg. En chemin, le général Exelmans lui propose de le délivrer et de l'escorter où il le souhaite, mais il refuse.
Procès : du 9 novembre 1815 au 6 décembre 1815
Participant : Président Jean-Baptiste Jourdan Conseil de guerre puis Chambre des pairs.
Défenseurs : Pierre-Nicolas Berryer et André Dupin.
Reference :
101Tabatière en or du Maréchal Ney, donnée le 7 décembre 1815 à 4 heures du matin à l’attention de son beau-frère Jean-Claude Monnier. France. Premier Empire.