CASQUE DE SAPEURS-POMPIERS DES ATELIERS SCHNEIDER DE FABRICATION D'ARMEMENT AU CREUSOT, modèle 1923, Troisième République.
Entièrement en laiton. Bombe sphérique bordée en partie basse d'un bourrelet saillant. Visière et couvre-nuque soudés à la bombe en partie basse, ils sont repliés sur eux-mêmes de manière à former un jonc de bordure. Cimier orné d'une bombe enflammée sur le masque, plaque frontale en laiton estampé en relief et découpé d'un « S » sur deux canons ; système de fixation du cimier par vis à l'intérieur de la bombe. Modèle dépourvu de porte-plumet. Jugulaire mentonnière à bouclerie métallique. Coiffe intérieure découpée en huit dents de loup.
France.
Troisième république.
Très bon état.
HISTORIQUE :
Schneider était non seulement l’un des plus imposants groupes industriels français, mais également l’un des plus anciens et des plus prestigieux. Entreprise de réputation mondiale bénéficiant d’une concentration verticale et horizontale assez développée, la société et ses filiales disposaient également d’un savoir-faire et d’une expérience éprouvés dans la fabrication de très nombreux types de matériels militaires, de l’obus au sous-marin en passant par les engins blindés. L’entreprise a conçu et livré l’un des premiers chars d’assaut en 1915-1916, à peu près au même moment que le Mark I britannique, et quelques mois avant le Renault FT-17 ; elle a joué un rôle de premier plan dans l’équipement de la Marine et des chemins de fer français. Avec ses filiales, Schneider était capable de construire des centrales hydrauliques et thermiques complètes mais aussi différents types de moyens de transport (locomotives, navires, engins de traction et de halage) sans oublier les ouvrages d’art édifiés par sa division de Travaux public (DTP). La société, qui possédait des mines de fer et de charbon, jouissait d’une autonomie relative pour ses approvisionnements en matières premières – un atout non négligeable en temps de guerre.
Un groupe prestigieux
La construction d’un empire (1836-1940)
L’origine d’établissements industriels au Creusot remonte au XVIème siècle, époque où commença l’exploration des gisements aux affleurements houillers, mais l’aventure débuta réellement en 1781, lorsque François-Ignace Wendel, seigneur d’Hayange, et William Wilkinson, qui cherchaient alors un site de production pour alimenter les forges royales d’Indret, arrêtèrent leur choix sur Montcenis. Wilkinson y trouva un charbon donnant un coke d’excellente qualité et du fer à proximité, espérant pouvoir produire de la fonte « à la manière anglaise » pour le service de la Marine. En 1782 fut ainsi créée, sous le patronage de Louis XVI et sur les plans de l’ingénieur et architecte Pierre Toufaire, la « Fonderie royale de Montcenis » ; quatre hauts-fourneaux y furent élevés, de nouveaux puits à houille creusés et la première coulée eut lieu le 11 décembre 1785.
Deux ans plus tard, « La Manufacture de Cristaux et émaux de la Reine » du domaine royal de Saint-Cloud, à Sèvres, fut transférée au Creusot (l’actuel bâtiment du Château de la Verrerie) où elle fonctionna jusqu’en 1832. Réquisitionnée par le Comité de salut public, la fonderie produisit des canons de fonte de qualité médiocre et surtout des projectiles pour les armées révolutionnaires et impériales. Mais la paix de 1815 interrompit son activité. En 1836, les usines furent achetées par une société en commandite par actions au capital de 4 millions créée sous la raison sociale « Schneider frères et Cie » et dont les gérants étaient Eugène et Adolphe Schneider.
Les frères Schneider arrivèrent au Creusot au moment où l’application de la vapeur aux chemins de fer et à la navigation allait donner une formidable impulsion à l’industrie métallurgique. Dès 1839, ils créèrent les Chantiers de Chalon à Chalon-sur-Saône pour développer les constructions navales, profitant de la situation du site au point de vue des communications terrestres, ferroviaires et fluviales. Deux ans plus tard, un ingénieur du Creusot, François Bourdon, inventait le marteau-pilon à vapeur qui allait permettre la fabrication de grosses pièces de forge en fer puis en acier. La société, qui fournissait revêtements de ponts métalliques et machines à vapeur pour bateau, devint l’un des premiers constructeurs de locomotives en France, tout en investissant progressivement les marchés européen et mondial.
Dès lors, les installations et le potentiel industriel de l’entreprise ne cessèrent de se développer : achat des concessions houillères de Decize et Montchanin (1869), conversion de la fabrication à la production d’acier, suivant les procédés Bessemer et Martin (1867-1873), installation d’un marteau-pilon de 100 tonnes (1875) et d’un premier convertisseur Thomas permettant la déphosphoration de la fonte, elle-même obtenue dans un haut fourneau à partir de minerai phosphoreux. Le dernier quart du siècle fut marqué par la fin des commandes de rails et la réorientation progressive vers les fabrications d’armement, notamment grâce à la production du célèbre canon de 75 : création d’ateliers d’artillerie au Creusot (1880 et 1885), achat d’ateliers au Havre appartenant à la Société des Forges et chantiers de la Méditerranée, du polygone du Hoc et de son champ de tir (1897), puis création d’un atelier à Harfleur (1905). Parallèlement, l’entreprise, qui équipait les navires des marines françaises et étrangères en plaques de blindage, participa à la création des Chantiers et ateliers de la Gironde (1882). La branche Travaux public fut organisée au sein d’un service dédié (1895) puis d’une direction (1906). Le tournant du siècle fut aussi celui de l’application à la métallurgie et à la mécanique d’une invention relativement récente : l’électricité. Les premiers ateliers de constructions électriques datent de 1898 et l’usine de Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne, de 1903. A partir de 1908-1909, les installations de tests et de fabrication de matériel d’armement gagnèrent le Sud-Est avec la construction sur la presqu’île de Saint-Mandrier, en rade de Toulon, d’une batterie d’essai, la « batterie des Maures », qui était alors alimentée par les torpilles fabriquées dans l’usine d’Harfleur en Seine-Inférieure. Le dispositif fut complété en 1912 par l’édification d’une base de lancement de torpilles à La Londe-les-Maures dans le Var, à une quarantaine de kilomètres de distance.
Ce succès était dû aux qualités des Schneider – mélange de prudence, de faculté d’adaptation et d’un sens remarquable de l’organisation –, mais aussi au talent des ingénieurs dont ils avaient su s’entourer et au travail des milliers d’ouvriers qui s’étaient succédé dans leurs usines. A cette époque, la vie au Creusot était dure comme d’ailleurs dans tous les grands centres industriels. Avant 1910, il n’y avait pas d’électricité dans les ateliers et la pollution atmosphérique régnait au milieu de la Plaine des Riaux, cuvette naturelle qui abritait une grande densité d’installations – puits de mine, cokeries, hauts fourneaux, aciéries, fonderie, chaudronnerie, ateliers de constructions… Il fallut attendre les années 1940 pour que cesse le fonctionnement des hauts-fourneaux et des fours à coke avec leurs rejets de poussières et de fumées toxique.
Sur le plan social, l’ouvrier évoluait dans un univers de dureté, de surveillance et de contrainte, « tempéré par un paternalisme intelligent et habile », nuance Marcel Massard. « Les Schneider ont été les auteurs de réalisations hardies et précoces, à une époque où de telles actions étaient pratiquement inconnues en France : caisses de secours en cas de maladie ou d’accident, hôpitaux, soins médicaux et pharmaceutiques gratuits, caisses de retraite. Le tout, il est vrai, financé par des retenues substantielles sur les salaires des employés. » Les écoles Schneider délivraient une solide formation technique et professionnelle, ainsi que des règles morales, à la fois simples et rigides. Entre 1885 et 1900, les enseignants de Schneider contribuèrent à faire admettre 76 élèves à l’École des Arts et métiers d’Aix. En 1914, les écoles de l’entreprise instruisirent 1 250 élèves. Lors d’une conférence organisée par le Musée social en mai 1926, Frédéric Bidaut, architecte départemental de Saône-et-Loire, affirma que le taux de mortalité infantile était de 5,4 % au Creusot contre 12 % en moyenne au niveau national, grâce à l’ensemble des mesures sociales mises en place par l’entreprise.
Pendant le premier conflit mondial, Schneider joua un rôle industriel de premier plan, malgré des débuts hésitants. Dès avant la guerre, la société prit des participations dans diverses entreprises comme la Société d’optique et mécanique de haute-précision (SOM), la Société d’outillage mécanique et usinage d’artillerie (SOMUA), mais aussi dans plusieurs sociétés d’armement russes (1912-1914).
suite de l'historique sur : http://louisrenault.com/2020/11/28/schneider-de-lexode-a-la-collaboration-ete-1940/
Reference :
23997