UNIFORME DU GÉNÉRAL DE DIVISION LOUIS JEAN BAPTISTE D'AURELLE DE PALADINES (bicorne, habit, épaulettes, ceinturon, collet en astrakan), Second Empire.
BICORNE DE GÉNÉRAL DE DIVISION GRANDE TENUE.
Modèle de grande tenue du règlement de 1852, en feutre noir dit « flamand » bordé d’un large galon d’or de l’espèce dite « bord de général », à bord festonné à crête, tissé d’une branche de chêne avec ses fruits (largeur 7 cm), une plume d’autruche noire frisée est cousue contre chacun des bords intérieurs, ganse formée de trois torsades en or mat, elles se redoublent autour du bouton et retenues par ce même bouton d’uniforme doré gros module modèle pour les officiers généraux (demi-bombé, doré au bruni et mat, estampé et relief de l'insigne des généraux avec écusson timbré de l'aigle impériale), cocarde tricolore en poils de chèvre.
Coiffe composée d'un bandeau cuir ciré brun clair surmonté d'une soie pourpre dorée au fer « Maison BEGERT BRICARD / G. DERAS SUCCr / 15 rue de la Jussienne ».
Longueur : 48 cm – largeur : 16 cm – H 16m.
Bon état, oxydation d'usage des passementeries dorées.
HABIT DE GÉNÉRAL DE DIVISION.
Habit en drap de satin bleu foncé presque noir, doublé de soie et de velours noir, fermé sur la poitrine par une rangée de neuf gros boutons d'uniforme 1854 (demi-bombé, doré au bruni et mat, estampé et relief sur fond de trophée de drapeaux avec bouclier timbré de l'étoile) diamètre 21 mm.
Collet en drap de satin bleu foncé brodé en fils, cannetilles et paillettes dorés de deux rangées de feuilles de chênes, bordé dans le haut d'une baguette festonnée ; il est coupé en arrondi sur l'avant. Il est garni d'un cuir souple et doublé de velours bleu foncé presque noir.
Manches se terminant par un parement droit, de même drap que la tunique et brodé en fils, cannetilles et paillettes dorés de deux rangées de feuilles de chênes, bordé dans le haut d'une baguette festonnée. Parements surmontés d'un bouton d'uniforme petit module.
Bride de pattes d'épaule en passementerie de fils, cannetilles et paillettes dorés. Ils sont chacun surmonté de deux petits boutons d'uniforme de mm de diamètre.14
Au bas du dos est brodé un noeud de taille pareillement au collet avec deux boutons d'uniforme.
Fausses poches arrière verticales à trois pointes, chacune des pointes garnie d'un bouton d'uniforme gros module.
Au bas de chaque retroussis des basques, est cousu un insigne brodé or sur drap bleu, représentant un foudre ailé et étincelant d'état-major.
Présence de nombreuses brides pour les décorations sur la poitrine gauche et droite de l'habit.
Bon état, quelques trous de mites, oxydation d'usage des passementeries dorées.
PAIRE D'ÉPAULETTES DE GÉNÉRAL DE DIVISION.
Elles sont brodées en frisure de torsades et paillettes d’or. Le corps est brodé d’un dessin figurant un galon à bâtons en forme de V bordé d’une baguette d’encadrement festonnée sur velours noir ; son écusson est décoré d’un bouclier au bord festonné, orné de trois étoiles en argent. Les franges sont en grosses torsades mates. Le contour se compose de trois tournantes : une grosse en bourdon mat et filé brillant roulée alternativement sur une âme en coton ; une seconde intérieure en petite milanaise mate tordue, mélangée d’une autre simple brillante ; une troisième, du même travail, est appliquée au-dessous de la grosse, à la naissance de la frange. Bouton d’uniforme petit module fixé en haut du corps d’épaulette ; une forte agrafe en métal portant l'inscription « DASSIER RUE RICHELIEU 12 » est placée au-dessous, à la partie correspondante (cette agrafe s’engage dans un petit gousset cousu sur l’uniforme).
Doublure de velours noir, qui a viré au marron. L'épaulette de droite a une double bride en fils dorés pour le passage du grand cordon de la Légion d'Honneur.
Assez bon état, passementeries et boutons oxydés.
CEINTURON PORTE-ÉPÉE DE PETITE TENUE D'OFFICIER GÉNÉRAL.
Entièrement en cuir verni noir. Double plateau en laiton doré estampé d'une tête de méduse de forme ronde, reliés entre eux par un crochet en forme de S représentant deux têtes de serpent.
Très bon état.
COLLET.
En astrakan noir, destiné au dolman de général.
Très bon état.
France.
Second Empire.
NOTE :
L'attribution de cet uniforme a été confirmée en 1981 par le colonel Dugné Mac Carthy, conservateur du Musée de l'Armée qui a fait de nombreuses recherches pour confirmer que l'emplacement des décorations sur l'habit correspondaient bien.
BIOGRAPHIE :
Louis Jean Baptiste d'Aurelle de Paladines, né le 9 janvier 1804 au Malzieu-Ville (Lozère) et mort le 17 décembre 1877 à Versailles, est un militaire français, général de division et grand-croix de la Légion d'honneur.
Né au Malzieu (Lozère), il effectua ses études au Prytanée national militaire avant de s'illustrer dans la carrière d'officier.
Louis Jean Baptiste d’Aurelle de Paladines entra à Saint-Cyr le 6 octobre 1822, fut nommé sous-lieutenant au 64e de ligne le 1er octobre 1824, lieutenant le 26 juin 1830, et capitaine adjudant-major le 30 décembre 1834.
Campagnes d'Italie et de Crimée
Embarqué pour l’Algérie en septembre 1841, il y combattit jusqu’en juillet 1848, fut promu lieutenant-colonel et fait officier de la Légion d'honneur ; il participa aux campagnes italiennes de 1848 et 1849, avant d'aller prendre garnison à Paris. Le 30 juin 1849, il fut élevé au grade de colonel du 28e de ligne à Cherbourg et, le 10 mars 1850, remplaça le colonel de Canrobert dans le commandement du 4e Zouaves, à Alger.
Mis à la disposition du gouverneur général de l’Algérie, il participa, en 1854, à la guerre de Crimée en tant que général de brigade et, le 21 octobre, il reçut la croix de commandeur de la Légion d’honneur.
Le 17 mars 1855, il fut promu divisionnaire. Pendant la campagne en Lombardie, en 1859, il commanda depuis Marseille l'approvisionnement en hommes et en vivres des différents lieux de bataille. Le 28 décembre 1859, après la guerre contre l’Autriche, il fut élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur et, le 28 décembre 1868, à celle de grand-croix. Il passa le 15 janvier 1870 au cadre de réserve, ayant atteint sa limite d’âge.
Guerre franco-allemande
Placé sur les listes de réserve en 1869, on le rappela à l’activité le 17 août 1870, au commencement de la guerre contre la Prusse, et on lui donna la 7e division puis, le 23 septembre, le commandement supérieur des 15e, 16e et 18e divisions territoriales dans l’Ouest.
Portrait tiré de Krieg und Sieg 1870-71 (éd. Julius von Pflugk-Harttung, 1895-96).
Le 11 octobre, on lui confia le 11e corps, puis le commandement en chef de l’armée de la Loire. Le 26 octobre, il reçut l'ordre de marcher sur Orléans, mais tergiversa près de 13 jours[réf. nécessaire], alors que les Allemands étaient inférieurs en nombre.
Après la première capture d'Orléans par les Prussiens, il fut nommé par le gouvernement de la Défense nationale, en novembre 1870, à la tête de l'Armée de la Loire. Au début, il remporta des succès contre Tann-Rathsamhausen, gagnant la bataille de Coulmiers et obligeant les Prussiens à évacuer Orléans.
Malgré l'insistance de Léon Gambetta à poursuivre le mouvement et enfoncer les 45 000 hommes de von der Tann et Mecklembourg qui barraient la route de Paris, le général d'Aurelle se retranche dans la ville d'Orléans avec ses 100 000 hommes pendant un mois. Cette inertie permet aux troupes allemandes, renforcées par les armées libérées du siège de Metz, après la reddition du maréchal Bazaine, de reprendre Orléans en décembre.
La bataille de Beaune-la-Rolande, le 28 novembre, se solda par la défaite de la France. D'Aurelle de Paladines fut contraint de se retirer en Sologne où il fut remplacé.
La délégation de Tours du gouvernement le mit en disponibilité le 7 décembre 1870, en raison de ses opinions politiques, mais aussi de son flottement supposé face aux Allemands. Il fut remplacé à la tête de l'Armée de la Loire par le général Chanzy.
Le 6 mars, dans les jours qui précédèrent le déclenchement de la Commune de Paris, le gouvernement Thiers le nomma commandant en chef de la Garde nationale de Paris. Le 18 mars, début du soulèvement communaliste, il se réfugia à Versailles.
Carrière politique
Tombe de la famille Aurelle de Paladines au cimetière de Saint-Loup (Allier).
Après l'armistice, il fut élu à l'Assemblée nationale dans les départements de l'Allier et de la Gironde. Il siégea pour l'Allier et fut un des quinze officiers choisis pour assister aux négociations de paix. Il fut décoré de la Médaille militaire, et on lui confia le commandement de Bordeaux, mais il prit sa retraite en 1872. Élu sénateur à vie en 1875, il soutint la majorité royaliste en 1876.
Il mourut à Versailles en 1877. Il repose au cimetière de Saint-Loup
Une biographie plus complète sera remise à l'acheteur.
Reference :
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