LETTRE DE ÉTIENNE BOUDET, chef de bataillon à la 35ème demi-brigade, À SON PÈRE, directeur des Postes et Lettres à Caussades (Tarn et Garonne), 8 septembre 1793.
Lettre avec adresse et marquage postal « LANDRECIES ».
Etienne Boudet raconte à son père ses problèmes de santé et sur les combats et les revers de son régiment.
« Landrecies ce 8 septembre 1793 l'an 2 de la République Française une et indivisible »
« J'ai reçu ce matin mon cher père votre lettre en date du 23 août. Je vois toujours avec un nouveau plaisir que vous continuez à vous bien porter ainsi que toute la famille. Je vous en souhaite à tous la continuation. Quant à moi, je continue à me bien porter à ça près de quelque infirmité ce qui ne m'a pas privé jusqu'à présent de faire mon service et de me trouver partout où le service m'appelle. Je me sens encore d'une "chiasse" (sic) que j'eu le 1er mai près Valenciennes. En outre, je suis incommodé de l'ouïe depuis le siège de Namur . Ce que je vous ai .. encore jusqu'à présent croyant que ça ne serait rien au siège de Mastrick (sic). Je m'en suis un peu plus aperçu dans les bivouacs et les différentes affaires de la Belgique. Je le suis devenu entièrement et encore plus fort dans les bivouacs de la forêt de Mormale où nous sommes restés 17 jours à la belle étoile et à tout moment des alertes et presque toujours des fusillades et des canonnades. Je vous assure que je souffre beaucoup et mes camarades me plaignent. J'ai reçu hier une lettre de notre ainé. Il se porte bien en date du 27, j'en ai reçu une autre de ...? de St Quentin en date du 25, il continue toujours à se bien porter.
Nous sommes ici dans la place 9 bataillons et il en vient tous les jours. Trois au bivouac dans les différents faubourgs de manière que notre tour vient souvent. (...) vous voyez que quoi que nous soyons en garnison, nous n'avons pas plus de bon temps. Ça ne serait encore rien si nous avions des succès, au contraire nous éprouvons des revers tous les jours. Les .. cavaliers sont à faire dans ce moment le siège du Quesnoy et il me paraît qu'ils vont faire celui de Dunkerque et Bergue et par comble de malheur un traitre (je dis un, mille autres) vient de livrer aux ennemis la place de Bitche et la Convention ne prendra pas des sages mesures sans ne tenir absolument aucun noble dans nos armées qui, sous le masque du patriotisme, finissent toujours par trahir, et la République sera renversée.
Nous avons beau faire, nous sacrifions tout et au lieu d'avancer nous reculons. Qu'on se dépêche au plus vite à fondre sur ces esclaves pour tous les pulvériser et mettre fin à nos maux, sans cela la République est à deux doigts de sa perte.
Rappelle-moi au souvenir de toute la famille ainsi que tous nos amis, Etienne Boudet, chef de bataillon à la 35ème demi-brigade ».
21 x 16 cm. 3 pages de texte.
État moyen, encre pâle, mouillures, déchirure au niveau du cachet, quelques mots manquants
1793.
Reference :
18859-13