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CASQUE DE LA GENDARMERIE DES CHASSES, VOYAGES ET RÉSIDENCES DU ROI, DE LA MAISON MILITAIRE DU ROI, MODÈLE 1814 MODIFIÉ 1820, RESTAURATION.

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CASQUE DE LA GENDARMERIE DES CHASSES, VOYAGES ET RÉSIDENCES DU ROI, DE LA MAISON MILITAIRE DU ROI, MODÈLE 1814 MODIFIÉ 1820, RESTAURATION.

Le casque modèle 1814 est l’un des plus typiques du faste retrouvé par la Monarchie sous la Restauration. D’inspiration étrangère (anglaise et russe), ce modèle se caractérise par une forme très haute, un cimier décoré de motifs originaux et d’une chenille terminée par une queue flottante.

Bombe en fer poli selon le règlement, toutefois ayant eu la chance d'avoir en main treize exemplaires des quatorze ou quinze casques parvenus jusqu’à nous, j'ai pu constater qu'elle est en réalité en cuivre plaqué d’argent, haute de 10,5 cm, avec un petit rebord dans le bas formant une gouttière de 5 mm de largeur.
Turban en peau de vache recouverte de peau de tigre ou de panthère, mesurant 10 cm de haut à l’avant et environ 8 cm sur les côtés ; il est attaché à la bombe par cinq agrafes en laiton.
Plaque frontale en laiton estampé des armes de France entourées d’une palme de chaque côté ; elle est fixée à la bombe au moyen d’une vis de chaque côté. Cette plaque est postérieure comme sur la très grande majorité des casques qui ont survécu à la Révolution de 1830.
Bandeau frontal en laiton modèle 1820, estampé de feuillages, de palmes et de l’inscription « GENDARMERIE D’ÉLITE », hauteur 2,8 cm ; il est fixé au niveau des rosaces, par une agrafe en laiton.
Visière en peau de vache recouverte de peau de tigre ou de panthère, l'intérieur est ciré marron, elle est cerclée par un jonc de laiton replié à cheval sur le bord extérieur sur une largeur apparente de 0,6 cm, fixé par un rivet en laiton aux deux extrémités et deux petits clous en laiton. Elle forme une pointe à l'avant, d’environ 7 cm de large, la visière est cousue au bas de la bombe.
Couvre-nuque en peau de vache recouverte pareillement au turban et à la visière, cerclé comme la visière, sa largeur est de 4,5 cm, il est cousu à la base de la bombe.
Jugulaires en laiton postérieures, les deux mentonnières étant reliées à la bombe par une rosace. Rosace de forme ronde timbrée d’une tête de lion en relief, encadrée d'une moulure dont le bord extérieur est replié et serti à l'intérieur. Mentonnière en cuir, recouverte de dix-sept écailles mobiles diminuant progressivement, découpées successivement en quatre et trois festons.
Cimier en laiton estampé terminé en pointe, ayant 14 cm de hauteur à sa partie la plus élevée et 8 cm au milieu, il est formé de trois parties : un masque et deux ailerons. Chaque aileron est estampé sur un fond d’azur d'un cor de chasse (7,5 cm de diamètre) au milieu duquel sont un croissant et un serpent entrelaçant une branche de chêne ; le bord supérieur est rabattu à l'intérieur. Les ailerons sont soudés au masque et reliés entre eux par deux larges barrettes métalliques qui soutiennent la crinière. Le masque est ornementé, dans le bas, d’une grande palme et, dans le haut, d’une tête de Méduse en cuivre fondu et ciselé, rapportée et maintenue au cimier par deux vis (hauteur : 6 cm, largeur : 6,5 cm) ; dans sa partie supérieure, le masque mesure 2,5 mm de large. Le bas du cimier est replié vers l'extérieur, pressé à la bombe par quatre vis en laiton à tête conique (par aileron), et une du bas du masque, maintenues en dedans de la bombe par des petits écrous carrés en laiton.
Chenille en crin teint en noir, sa longueur est d’environ 70 cm ; à l’avant, son diamètre est d’environ 15 cm et 6 cm ; à l’arrière, elle occupe tout le dessus du cimier en redescendant jusqu'au couvre-nuque, où elle se termine en queue flottante d’environ 50 cm de long. Elle est montée sur une armature en fer.
Coiffe identique aux coiffes du Premier Empire, composée de deux bandeaux droits : un en cuir brun, cousu dans le haut à un second en soie noire (manquant).
Porte-plumet en laiton dont la partie tubulaire est à section carrée légèrement décroissante vers le bas, il mesure 4,5 cm de haut. Fixé au côté gauche du turban, en avant de la tête de lion, est maintenu au turban par une vis (manquante) dans le haut et un fil de laiton dans le bas.
Poids total environ 1 kg 600, hauteur totale : 42 cm.

Bon état, plaque frontale et jugulaires postérieures, turban d'origine, peau de panthère ayant perdu sa fourrure, bandeau en soie de la coiffe intérieure manquant.

France.

Restauration.

NOTE

LE CASQUE DES CENT JOURS
Pendant les Cent Jours, la Gendarmerie de la Garde Impériale conserve les casques de l’ancienne Compagnie des Chasses ; lors de la revue du 23 avril 1815, les gendarmes d’élite sont coiffés du casque 1814, ce qui déplaît à Napoléon qui exprime le souhait qu’on le remplace par les anciens bonnets d’ours. Le général Dautancourt écrivit au commissaire ordonnateur en chef à Paris : « S.M.I. m’a ordonné à sa revue de dimanche (23 de ce mois), de faire reprendre, à la gendarmerie de la Garde, le bonnet d’oursOn qu’elle portait autrefois. Ces bonnets, ainsi que leurs cordons, ayant été versés au magasin militaire de la rue de Vaugirard à l’époque de la dissolution de ce corps, j’ai l’honneur de vous prier d’autoriser le garde-magasin à me les remettre sous inventaire ».
Nous n’avons pas retrouvé d’archives sur la suite qui a été donnée à cet ordre, toutefois, il semble probable, que les bonnets en état d’être utilisés ont été remis en service. Cependant, certains gendarmes conservent le casque de la première Restauration, en supprimant la plaque frontale aux armes de France et en la remplaçant par un bandeau en laiton estampé d’une grenade. Lorsque l’Empereur arrive dans la région de Waterloo en juin 1815, il est escorté, entre autres, par cent huit gendarmes dont certains portent le casque 1814.
L’un de ces casques a été ramassé par un cavalier anglais du 7e régiment de hussards après la bataille. Ce casque fut ensuite exposé dans le musée du sergent Cotton. Lors de la dispersion de ce musée, en 1909, le casque fut obtenu par un avocat bruxellois, Maître Jambes, dont la collection a été achetée en 1952 par un brocanteur de Liège, Monsieur Gaston. Acheté par Monsieur Delacre, puis Golenvaux, tous deux belges, il fut vendu à l’hôtel Drouot en 1973, où il faut acheté par un marchand français Monsieur Fabre, et depuis retourné dans une collection privée en Belgique.
Cet exemplaire est dépourvue de sa plaque frontale aux armes de France bien évidemment, mais aussi du bandeau frontal pourtant le nom de la compagnie.
LE MODÈLE 1814 MODIFIE 1820
Le modèle 1814 est modifié en 1820, seul le bandeau frontal est changé, désormais il est frappé de l’inscription « GENDARMERIE D’ÉLITE », les autres parties restent strictement identiques.
MODIFICATION DE JUILLET 1830
Pendant les journées insurrectionnelles de juillet 1830, la Gendarmerie d’élite resta fidèle au pouvoir monarchique ; après le départ en exil de Charles X à Valognes, sur la route de son exil., les gendarmes démontèrent la plaque frontale de leur casque frappée des armes de France. C’est pour cette raison historique que la plupart des casques existant nous sont parvenus incomplets.

HISTORIQUE :
La Compagnie de Gendarmerie des Chasses, Voyages et Résidences du Roi est une résurgence des troupes de l’Ancienne Monarchie. L’uniforme reste traditionnel, la seule innovation demeurant dans la coiffure, un spectaculaire casque.
Créée par ordonnance royale de Louis XV, le 24 mars 1772, la Compagnie pour le service des Voyages et Chasses du Roi fait partie des Maréchaussées. Louis XVI augmente l’effectif de sa Gendarmerie, par ordonnances des 28 avril et 3 octobre 1778, partage le Corps de la Maréchaussée en 6 divisions, la Compagnie des Voyages et Chasses étant versée dans la première de ces divisions.
Ses principales fonctions sont le service des Chasses ainsi que la garde des routes empruntées par le roi (principalement celles de Paris et de Fontainebleau). La Compagnie fait partie intégrante de la gendarmerie, son rang est immédiatement après celui de la gendarmerie.
La révolution fait disparaître l’ensemble des troupes de la Maison Militaire du Roi et ses différentes gardes, la Gendarmerie des Chasses est licenciée par l’article 1 er du titre VI de la loi du 16 février 1791.
LA COMPAGNIE DES CHASSES. Lorsque Louis XVIII prend le trône en 1814, il rétablit l’ensemble des corps de sa Maison Militaire ; le 11 juillet, la Compagnie des Chasses est, elle aussi, rétablie. L’ordonnance du 21 juillet et celle du 10 septembre 1815 réorganisent le corps, désormais la gendarmerie est organisée en 8 inspections et 24 légions divisées en escadrons, compagnies, lieutenances et brigades. Au sein de la première légion, seul un escadron est organisé, lui-même composé de deux compagnies : la première étant chargée du service des chasses, voyages et résidences royales ; la seconde est chargée du service de Paris et des arrondissements de la Seine.
La Compagnie des Chasses formait 30 brigades de 8 hommes, à sa tête 3 capitaines en premier, 1 capitaine en second et 5 lieutenants, soit un complet de 249 hommes. À partir du 23 octobre 1817, la Compagnie est commandée par un chef d’escadron.
La gendarmerie prenait la gauche des troupes de la Maison militaire du Roi et la droite des troupes de ligne, comme sous l’Ancienne Monarchie.
Pendant les Cent Jours, la Compagnie des Chasses est remplacée par la Gendarmerie d’élite, comme sous le Premier Empire.
LES CENT JOURS. Au retour de l’île d’Elbe, Napoléon décide de reconstituer la Garde Impériale de sa Grande Armée, il charge le général baron Dautancourt de réorganiser la Gendarmerie d’élite avec la Compagnie des Chasses, ce qu’il fait à partir du 15 avril 1815 suivant les ordres du 14 avril du lieutenant général Drouot. Dans ses premiers rapports, le général Dautancourt constate que le complet de la compagnie n’est pas atteint : « sur les 240 hommes de troupe et 240 chevaux ; il manque à ce complet 15 hommes et 38 chevaux ». La Gendarmerie de la Garde Impériale se compose de deux compagnies.
LA GENDARMERIE D’ÉLITE. À la seconde Restauration, la Compagnie de Gendarmerie des Chasses et voyages du Roi est maintenue, mais en 1820, elle prend le nom de Corps de la Gendarmerie d’Élite.
L’ordonnance royale du 26 mars ordonne :
« Voulant donner à la Gendarmerie affectée au service de nos Chasses et Voyages, une organisation distincte et plus conforme à la nature des fonctions qu’elle est appelée à remplir dans nos Résidences royales ;
Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
La Gendarmerie de nos Chasses et Voyages prendra la dénomination de Corps de la Gendarmerie d’élite. La force et la composition de ce corps sont réglés comme suit : il comprendra un État-major et deux compagnies commandées chacune par un chef d’escadron, savoir :
État-major
- 1 colonel ;
- 1 capitaine adjudant-major ;
- 1 lieutenant trésorier ;
- 1 adjudant sous-officier ;
- 1 trompette major ;
- 1 artiste vétérinaire ;
Compagnie
- 1 chef d’escadron commandant ;
- 3 lieutenants ;
- 1 maréchal-des-logis chef ;
- 6 maréchaux-des-logis ;
- 12 brigadiers ;
- 92 gendarmes ;
- 2 trompettes ;
Force totale du Corps : 240 hommes
Ce corps sera placé sous les ordres du Major Général de service de notre Garde royale. Il sera recruté dans les compagnies de gendarmerie des départements, parmi les bons sujets qui se feront remarquer par leur zèle dans le service, leur aptitude et leur dévouement. »
Une seconde ordonnance, datée du 27 avril 1820, décrit les fonctions que doit remplir le corps, entre autres : « La surveillance des châteaux et domaines royaux, et des routes que sa Majesté doit parcourir lors de ses voyages ; elle est également affectée au service des chasses du Roi… » ; le service de police du château habité par le Roi ; la sécurité des routes empruntées par le monarque ou les lieux visités ; la garde dans les résidences de Versailles, Saint-Cloud, Fontainebleau, Compiègne, Saint-Germain-en-Laye et Rambouillet ; la surveillance des parcs et forêts de la couronne ; le service des chasses ; assurer l’escorte du Roi et des Princes de la famille royale. Cette même ordonnance attache au corps un chirurgien aide major, et le trompette major et le vétérinaire prennent le titre de trompette brigadier et maréchal vétérinaire.
Le Corps de Gendarmerie d’Élite est incorporé à la Garde royale, le 17 octobre 1821, mais ses fonctions restent inchangées. En 1822, l’effectif est modifié ainsi : 1 colonel, 1 chef d’escadron, 1 aumônier, 1 capitaine adjudant-major, 1 capitaine trésorier, 1 chirurgien aide major, 2 capitaines commandant les compagnies, 8 lieutenants.
RÉVOLUTION DE 1830. Pendant la révolution de 1830, la Gendarmerie d’Élite resta fidèle à son monarque, elle participe aux combats des journées de juillet et accompagne Charles X jusqu’à Cherbourg, aux côtés des Gardes du Corps, le Roi lui fit ses adieux à Valognes. Elle fut supprimée par ordonnance du 11 août 1830, portant licenciement de la Maison militaire et de la Garde royale, elle devient, à partir de cette date, la Gendarmerie départementale et la Garde Municipale de Paris.

LES CASQUES CONNUS :
À ce jour j’ai répertorié mois de 15 casques authentiques.
Le casque modèle 1814 de la Gendarmerie des Chasses est de très grande rareté, actuellement un seul exemplaire authentique nous est connu, il appartient à une grande collection privée aux USA, il s’agit d’un superbe casque d’officier ayant conservé son bandeau frontal estampé « COMPAGNIE DE GENDARMERIE DES VOYAGES CHASSES ET RÉSIDENCES DU ROI », tous les autres exemplaires ont été modifiés en 1820.
Les casques modèles 1814 modifiés 1820 sont rares, nous n’en connaissons à ce jour qu’une dizaine d’exemplaires : sept d’entre eux appartiennent à des collections privées (françaises et étrangères) dont celui de l’ancienne collection du sergent Cotton, deux sont dans les collections du Musée de l’Armée (dont un en dépôt au Musée de la Gendarmerie, à Melun). La plupart de ces neuf casques ont été mutilés en 1830 par suppression de la plaque frontale. Un exemplaire complet est conservé dans les très belles collections du Musée d’armes du Château de Joux, près de Pontarlier, il provient de la collection du Grand Duc de Hesse, puis Hollitzer à Vienne, acheté par un amateur français au début du siècle, Monsieur Jules Doresse.
Seul un exemplaire d’un casque de trompette semble être parvenu jusqu’à nous, il provient des collections Raoul et Jean Brunon, actuellement conservé au Musée de l’Empéri, à Salon de Provence, au début du siècle, la collection Durance possédait un casque de trompette, mais nous pensons (sans pouvoir l’affirmer) qu’il s’agit de l’exemplaire des collections Brunon.
Les casques d’officiers, sont assez proches des modèles de troupe, seule la qualité varie, il existe, dans les anciennes collections Brunon (Musée de l’Empéri, à Salon de Provence), une coiffure de très belle qualité pouvant être attribuée à un officier.
Un très beau casque d’officier appartenant à ma collection personnelle, possède une chenille en ours avec les parties en laiton superbement doré et des mentonnières brodées en passementerie d’argent doré sur velours noir.

SOURCES :
• Journal Militaire Officiel 1820.
• Eugène Titeux, "La Maison Militaire du Roi 1814-1830", 1889.
• Margerand, "Les coiffures de l'Armée Française", chapitre : "Les coiffures de l'État-major".
• G de Chamberet, “Précis Historique sur la Gendarmerie”, Dumaine et Jacquy 1861.
• H. de Lattre, “Historique de la Gendarmerie française”, Léautey 1879.
• Le maître, “Historique de la Gendarmerie”, Constant 1880.
• Commandant Pirot, “À propos d’un casque”, Bulletin de la Société Napoléonienne n° 48, septembre 1964.
• Jean et Raoul Brunon, "Fiches techniques, UNIFORMES", fiche FGe 2.
• Service historique de l'Armée de Terre (S.H.A.T), fort de Vincennes.
• Archives Raoul et Jean Brunon, bibliothèque Raoul Brunon, Musée de l'Empéri.
Reference : 14672
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