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BONNET À POILS DE SOUS-OFFICIER DES GRENADIERS À PIED DE LA GARDE IMPERIALE, MODÈLE 1808-1815, PREMIER EMPIRE.

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BONNET À POILS DE SOUS-OFFICIER DES GRENADIERS À PIED DE LA GARDE IMPERIALE, MODÈLE 1808-1815, PREMIER EMPIRE.

Avant de débuter la description de ce couvre-chef, indiquons que les archives de l’époque mentionnent indifféremment les termes: «bonnet d’oursin, bonnet d’ourson ou bonnet de poil» pour désigner cette coiffure.
• Carcasse en cuir naturel, composée d’éléments cousus entre eux bord à bord avec du fil de lin blanc. Ces pièces de cuir peuvent être différemment coupées et placées, certains bonnets présentent une carcasse réalisée avec seulement quelques morceaux, d’autres sont constitués de multiples pièces de chutes. Au niveau de la coiffe, la carcasse est taillée en biais, ce qui fait redescendre la partie arrière de 30 mm.
L’arrière de la carcasse est fendue en forme de triangle ; sur chaque bord, un sanglon, dont un est terminé par une petite boucle en fer, tous deux cousus (boucle absente). Ce dispositif permet d’adapter la taille de la coiffure au tour de tête du propriétaire. Sur la face intérieure, peut être imprimée la marque du fabricant, ce qui n’est pas le cas sur le bonnet ici présenté.
À l’avant, le bonnet mesure 35 cm de haut, à l’arrière 39 cm (29 cm du bas de la calotte), largeur dans le haut 27 cm.
De 1806 à 1810, les archives ne nous révèlent pas le nom du fournisseur des bonnets, seul son prix unitaire est donné: 24 F. Le 1er janvier 1811, le tarif d’un bonnet d’ourson est de 30 F. Le 3 mai de la même année, la fabrication des bonnets est confiée au marchand fourreur J Aubineau demeurant au n° 213 rue Saint- Honoré « Au Roi de Danemark » à Paris. Le prix de cette coiffure est porté à 36 F pièce, Aubineau s’engage à fournir 200 bonnets pour remplacement et 800 autres pour première mise en service. Après le décès de ce marchand, sa femme assurera les marchés, ainsi le 4 septembre 1812, 100 bonnets pour le 1 er régiment et 100 autres pour le 2 éme régiment sont commandés à madame veuve Aubineau. En 1813, madame veuve Aubineau fournira 1500 bonnets au 2 ème régiment au prix de 37F50 pièce ( y compris la calotte brodée et le cordon ). Une commande est passée le 16 novembre 1811, à monsieur Koening, pelletier au 14 rue des Bons Enfants à Paris, pour la réparation des vieux bonnets d’oursin.
• Peau d’ours constituée de nombreux morceaux cousus entre eux, elle est enfilée sur la carcasse et cousue dans le bas, avec le bord de la coiffe. Généralement montée avec les poils retombant vers le haut (comme au XVIII° siècle), certains exemplaires sont montés avec les poils dirigés vers le bas. Au niveau de l’emplacement de la boucle de serrage (absente), la peau est coupée pour permettre l’ajustage de la coiffe. Certains exemplaires possèdent un montage particulier au niveau de la boucle de serrage, la peau est coupée avec l’un de ses bords taillé en pointe et rabattu à l’intérieur pour mieux masquer la boucle de serrage.
• Porte-plumet cousu sur sa gauche. Une petite ouverture est pratiquée à 24 cm du bord inférieur, destinée à recevoir l’embase du plumet. A l’intérieur de la peau, est cousu un gousset de cuir.
• Trois lacets noirs (les marchés de l’époque indiquent : 1 mètre coupé en 3), permettant d’attacher le cordon et le gland frontal, sont placés sur le bonnet. Un au centre sur le sommet, un autre à la droite du premier, le troisième au-dessous du porte-plumet près du bord inférieur. Ces lacets passent à l’intérieur de la carcasse, ou plus rarement à l’intérieur de la peau d’ours. Il peut exister un quatrième lacet placé au sommet des raquettes du cordon. Sur cet exemplaires les lacets d’origines sont absents et ont été remplacés pour maintenir le cordon.
• Coiffe intérieure en basane (hauteur 9,5 cm), dans le haut de laquelle est cousu un bandeau de toile noire terminée par un lacet (hauteur 14 cm). Le bord inférieur de la coiffe est replié à l’extérieur de la carcasse, par dessus la peau d’ours, sur une hauteur de 1 cm et est cousu. Sur certain exemplaire la toile de la coiffe peut-être de couleur beige.
• Calotte (l’expression «culs de singe» ne se rencomtre jamais à l’époque, il s’agit d’un terme impropre utilisé par les collectionneurs).
Le second modèle apparaît au retour de la campagne de 1807, la croix de la calotte est désormais remplacée par une grenade blanche brodée à 9 flammes, elle mesure 13 cm de haut par 9,3 cm de large (le corps de la bombe fait 5 cm de diamètre), ces dimensions peuvent légèrement varier selon les fabrications, le bonnet des anciennes collections Raoul et Jean Brunon a une grenade très légèrement plus petite de quelque smilimètres.
Le Musée de Versailles possède un tableau du baron Gros représentant la capitulation de Madrid en 1808, sur lequel on peut observer un Grenadier de la Garde vu de dos, dont la calotte est brodée de la grenade.
• Plaque du modèle 1804 en laiton estampé d’une aigle non couronnée avec, dans le haut, une cocarde gravée et de chaque côté, une grenade. Le 16 août 1804, un texte nous indique «L’officier chargé du détail de l’habillement a donné l’examen au conseil plusieurs dessins de plaques de bonnets à poil. Le modèle en laminé a été adopté, sauf la suppression de l’étoile qui était placée au centre du foudre». Une aute source datée du 26 avril 1805 dit «Plaques en cuivre fin pour bonnets de grenadiers, brodées et brunies, avec étoile en argent fin 3F25». Nous ne pensons pas que ce modèle ait été porté; pour confirmer cet avis, nous avons retrouvé un texte du 17 mai 1805 qui annonce «Il sera fait, sur le champ, une nouvelle matrice pour servir à une nouvelle fabrication de plaques de bonnets à poil et l’entrepreneur se conformera au dessin que l’on arrêtera et qu’il soumettra, avant tout, au conseil». De cette décision, naîtra la plaque réglementaire.
Elle est en laiton de 16,5 cm de haut sur 22 cm de large (avec coubure). Estampée au centre, d’une aigle couronnée posée sur le fuseau de Jupiter (hauteur 14,7 cm, largeur 14,7 cm), et, dans les deux angles inférieurs, d’une grenade enflammée (hauteur 4,9 cm, largeur 4,8 cm). La plaque est bordée d’une moulure d’encadrement composée d’un double filet saillant entourant un ruban uni, largeur totale 6 mm. Les bords sont repliés sur eux-mêmes, le bord inférieur est consolidé par un fil d’acier. Dans les angles du bas et au sommet, deux petits trous sont pratiqués pour permettre la fixation de la plaque à la carcasse au moyen d’un fil de laiton. Certaines plaques peuvent avoir les crochets d’acier, soudés à l’arrière, destinés à s’arrocher au bonnet. Sous la plaque, le poil est toujours coupé.
Un état des effets conservés en magasin, au 1er janvier 1806, fait mention de ce modèle «2023 plaques de cuivre pour bonnets d’oursin à 3F25». Le prix de cette cuivrerie n’évoluera pas de tout l’Empire. Un marché du 5 juillet 1813 nous apprend que le fournisseur des plaques est le sieur Masson, 120 rue saint Martin à Paris.
La plaque 1806 est remplacée par un nouveau modèle en cuivre, plus robuste, c’est ce modèle qui équipe le bonnet ici présenté. Dans l’état actuel de nos connaissances, cette modification peut être située entre 1809 et 1811. Le décor est sans chagement, seul le ruban de la moulure d’encadrement est désormais strié. Elle mesure de 165 mm haut et 217 mm de large. Les bords sont repliés sur un fil de fer.
• Gland frontal écarlate et or composé d’un cordon doré de 19 cm de long replié en deux (environ 9,5 cm) auquel est fixé un cabochon en fils écarlates et dorés de 1,7 cm de haut et 2,6 cm de diamètre, terminé par des franges en laine écarlate au centre et en passementerie dorée à l'extérieur, de 6 cm. Sur le bonnet du Grenadier Simplet, le cordon mesure 22 cm de long avec cabochon terminé par des franges de 5 cm. Martinet en 1808 et Genty en 1815 en présentent deux, est-ce une fantaisie ou une erreur, la seconde hypothèse nous semble la plus probable.
• Cordon en passementerie dorée mélangé écarlate composé : d’une simple tresse à l’arrière (largeur 3,5 cm, longueur de la partie tressée 38,5 cm, longueur du cordon d’attache environ 8,2 m, longueur du cordon reliant les deux parties tressées arrières et avant 9 cm) et d’une double tresse à l’avant (largeur 4 cm, longueur de la partie tressée 50 cm, longueur du cordon d’attache à la raquette environ 12 cm, passant coulissant entre le cordon et la raquette hauteur 2 cm, diamètre 1,7 cm), terminé par une double raquette de forme ovale (H 13,5 cm, largeur 8,7 cm) tressée avec trois brins de bourdon (sous la Restauration, les raquettes seront tressées avec quatre brins), les raquettes sont terminées par un gland d'une hauteur totale de 11 cm.
• Plumet en plumes écarlates, teints à la cochenille. L’exemplaire présenté est authentique ; il mesure en l’état 45 cm de haut, hauteur des plumes 36 cm, pour un diamètre au sommet d’environ 21 cm. Le prix unitaire est de 4 F (4F50 en 1813). Ils sont fabriqués, en 1813, par monsieur Debruge, 244 rue Saint-Honoré à Paris ou bien par le sieur Legrand.

État de conservation :
BONNET : bon état, la peau d'ours a en grande partie conservé ses poils, quelques restaurations et remplacements, la calotte comporte quelques trous de mites, coiffe intérieure portée, gousset porte-plumet avec petit accident.
PLAQUE : bon état.
GLAND et CORDON : en parfait état, ayant conservé toute leur fraîcheur.
POMPON COCARDE : absent.
PLUMET : assez bon état.

France.

Premier Empire.

L'OBJET DE COLLECTION :
Les 42 officiers et 870 Grenadiers présents au licenciement du 1er régiment emportent en rentrant dans leurs départements les objets suivants : 806 bonnets d’oursin. Il est de même pour les 2ème et 3ème régiments. Dans les mois qui suivirent, 226 plaques de bonnet aux armes de France, 521 plaques de bonnet à l’aigle ont été fondues, 62 plumets de grenadiers (dont un rouge et bleu !) sont versés au magasin de Paris.
De toutes ces coiffures, bien peu nous ont été transmises intactes. Deux bonnets authentiques sont conservés dans les collections publiques françaises, tous deux au Musée de l’Armée : celui du grenadier Simplet dont la fourrure a été remplacée (Hôtel des Invalides Paris), et l’exemplaire des anciennes collections Raoul et Jean Brunon (Château de l’Empéri, Salon de Provence). L’exemplaire de l'ancienne collection du peintre Lucien Rousselot est l’exemplaire le mieux conservé en collection privée. Ces trois exemplaires sont pour la troupe.
L'exemplaire que nous présentons aujourd'hui est un exemplaire de troupe monté en sous-officier identifiable par son cordon et son gland frontal. Selon le réglement, la calotte des bonnets de sous-officiers devrait brodée d'une grenade en fils dorés. Il s'agit du seul exemplaire de sous-officier actuellement connu, le musée de l'Armée à Paris possède un très bel exemplaire de bonnet de sous-officier de chasseur à pied de la Garde avec son cordon avec son cordon vert mélangé or.

HISTORIQUE :
Malgré la symbiose entre ses Grenadiers et Napoléon, leur bonnet n’a jamais fait l’objet d’une étude détaillée ! Exceptés quelques rares auteurs comme Jean Brunon ou Lucien Rousselot, personne n’a étudié, en détail cette coiffure. C’est pourquoi, avec mon ami Pierre de Hugo, j’ai tenté de comblé ce vide dans une série d’articles publiés à partir du mois de décembre 1993, dans la revue TRADITION magazine (n° 83). À cette époque j’avais, pu avoir en mains grâce à la collaboration des Musées Nationaux, les deux exemplaires conservés dans les collections du Musée de l’Armée à Paris et à Salon de Provence (Ancienne collection Raoul et Jean Brunon). Mais à cette époque nous avions perdu la trace d’un troisième exemplaire parfaitement authentique que nous connaissions, celui de la collection du peintre Lucien Rousselot. Aujourd’hui, avec la vente de cet exceptionnelle coiffure, nous pouvons complêter notre étude d’origine et la rendre publique.
Les origines
L’origine des Grenadiers de la Garde Impériale remonte à la Garde de la Prévôté de l’hôtel qui, en protégeant les députés révolutionnaires, quitte les forces monarchiques et devient la «Garde de l’Assemblée» avant de prendre le nom de «grenadiers-gendarmes». En septembre 1792, la Convention Nationale décrète dans son article 1 er: «Les grenadiers-gendarmes faisant le service près du Corps législatif, seront à l’avenir appelés Grenadiers près de la Représentation nationale». Ils sont formés d’un bataillon de 8 compagnies. En mars 1793, ils deviennent la «Garde de la Convention». En 1795, la constitution de l’An III affecte, à la défense des conseillers du Directoire (Conseils des Anciens et Conseils des Cinq-Cents), une Garde du corps législatif destinée à protéger les élus de la nation. L’année suivante, est organisée une Garde du Directoire pour la protection du pouvoir exécutif.
Lors du coup d’état du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799), les régiments composant la Garde du corps législatif et celle du Directoire soutiennent Bonaparte. Pour les en remercier, est créée le 7 frimaire (28 novembre) la «Garde des Consuls». Elle comprend entre autres 2 bataillons de Grenadiers. Après s’être particulièrement distinguée à la bataille de Marengo, la Garde des Consuls est considérée comme l’élite de l’armée, la fidélité témoignée à son chef ne faiblira jamais.
L’Empire
Le 18 mai 1804, le Consulat disparaît pour laisser la place à l’Empire. La Garde Impériale devient la nouvelle dénomination de la Garde Consulaire, par décret du 10 thermidor An XII (29 juillet 1804).
Au sein de la Garde Impériale, est organisé un régiment de Grenadiers à 2 bataillons de 6 compagnies (rapidement augmentées à 8). Le 21 janvier 1804, est attaché à chaque régiment un bataillon de Vélites de 5 compagnies. Le 1 er novembre 1805, un arrêté porte à 2 bataillons de Vélites. En 1806, le nombre des régiments de Grenadiers est porté à deux, puis réduit à un seul (2 bataillons à 4 compagnies) en 1808.
Lors de la réunion de la Hollande à la France en 1810, un décret pris à Saint-Cloud, le 13 septembre, ordonne l’incorporation des corps de la garde Royale de Hollande dans la Garde Impériale, il devient le 2 ème régiment de Grenadiers. Cependant le 18 mai 1811, le 2 ème régiment est recréé, le régiment composé par les hollandais devient le 3 ème. L’histoire des Grenadiers hollandais est courte puisque ce régiment fut presque totalement décimé durant la campagne de 1812, il est reversé l’année suivante dans le corps de la Vieille Garde.
Le bonnet à poils
Sous la Révolution, les «grenadiers-gendarmes» ont le bonnet d’oursin sans plaque.
Les Grenadiers près de la Représentation nationale portent, comme coiffure de service, le bonnet à poils garni d’une «plume rouge», avec plaque blanche sur laquelle est frappée une grenade et la légende «Grenadiers près de la Représentation nationale».
Le bonnet des Grenadiers de la Garde du Directoire est garni : d’une calotte écarlate à croix aurore; d’une plaque en laiton, frappée d’une grenade; d’un cordon écarlate natté, terminé par une raquette; d’un plumet écarlate et d’une cocarde.
Lorsque la Garde des Consuls est créée, le bonnet d’oursin reste inchangé, seule la plaque est modifiée. Désormais légèrement plus petite, elle est en laiton estampé d’une grenade surmontant une banderolle portant la devise «Garde des Consuls», les bords de la plaque sont décorés de branches de laurier. Le cordon devient blanc et le gland frontal jaune, un devis daté du 9 janvier 1799 précise «Bonnet d’oursin avec sa plaque 30 F. Le cordon de bonnet avec son gland en laine jaune 5 F. Plumet de bonnet en plumes de coq rouges 2 F». Les sous-officiers se distinguent par un cordon rouge mélangé or. Les officiers ont une plaque dorée, un cordon et une croix en or. Il semblerait que ce soit à
partir du 14 juillet 1802 que la croix devienne blanche. Les tarifs et devis de cette époque laissent apparaître quelques différences. Ainsi le 21 avril 1800, le bonnet d’oursin avec plaque et cordon (durée 6 ans) coûte 26 F, le plumet (durée 1 an) 2,50 F, un autre document du 21 septembre 1800, indique le prix du bonnet à 24 F, le plumet à 5 F, le pompon à 0,90 F, l’étui de bonnet en carton à 1 F. Le tarif du 24 septembre 1803 donne les mêmes prix, en plus il fait apparaître les pièces suivantes: «étui de bonnet en coutil 1,975 F, cordon de bonnet de sergent major 27 F, cordon de bonnet de sous-officier 18 F, cordon de bonnet de grenadier 3,5 F».
L’inspecteur aux revues Chavelar, dans son rapport du 23 octobre1803, faisant état des comptes et des effets existants dans les magasins d’habillement au 1er vendémiaire An XII (24 septembre 1803), mentionne: «1.050 mètres de cordonnet pour bonnet de poil à 0,06 Frs; 2 cordons de bonnet d’oursin de sous-officier à 45 Frs; 167 cordons de grenadiers à 5 Frs; 180 bonnets d’oursin à 24 Frs; 505 plumets à 5 Frs; 651 pompons à 0,09 Frs; 315 étuis de carton pour bonnet d’oursin à 1 Frs». A la même époque, sont aussi utilisés des étuis de bonnets en coutil blanc rayé de bleu, ces modèles plus faciles d’emploi étaient placés au sommet du sac. Le bonnet à poil des Grenadiers à pied de la Garde Impériale ne change pas du bonnet de la Garde des Consuls, si ce n’est par la nouvelle plaque estampée d’une aigle.

Les bonnets des Sous-officiers
Le bonnet des sous-officiers est le même que celui pour la troupe, le cordon est en laine écarlate mélangée au tiers de fils d’or. La croix ou la grenade de la calotte sont en or. Le prix d’un cordon est de 18 F (1806) et de 23 F (1811), celui d’un sergent major est de 27 F (1806) et de 32 F (1811).
Les bonnets des Sapeurs
Les Grenadiers de la Garde sont complétés de sapeurs à partir de la fin de l’année 1800. Leur bonnet à poil est dépourvu de plaque. Dans les premières années, le cordon est entièrement blanc, puis rapidement il devient identique à celui adopté par les sous-officiers: écarlate mélangé or. La calotte est garnie d’une croix en galon d’or, à partir de 1808 d’une grenade brodée or. Le bonnet est plus volumineux. Le fournisseur des cordons, en 1811, est le passementier Gilles. Madame Aubineau reçoit une commande pour 72 bonnets de sapeurs à 37,50 F, le 19 avril 1813.
Les bonnets des Officiers
Les coiffures des officiers sont plus luxueuses que celles des Grenadiers. N’ayant jamais rencontré de bonnet d’officier, nous baserons notre description sur l’iconographie d’époque et sur les textes des archives. Le bonnet est sensiblement plus volumineux que celui de la troupe. La coiffe intérieure devait probablement être en basane et soie, tout comme les coiffes des casques et shakos de cette époque. La calotte est en drap écarlate avec une croix en galon d’or (puis brodée d’une grenade en fils d’or). La plaque est décrite dans un texte du 26 avril 1805: «Plaques pour bonnets d’officier, bien ciselées et dorées au modèle 1 ère qualité, mais plus fortes que l’échantillon présenté 24F50». Elle est en cuivre surdoré avec ses reliefs polis, ses dimensions sont identiques aux plaques de troupe. Cordon raquette et gland frontal entièrement en or. Pompon cocarde comme celui de la troupe, tout d’abord en galon de fil plissé (bleu, écarlate et argent), puis en chenille de laine avec le centre brodé en fils d’or d’une aigle couronnée. Les anciennes collections Raoul et Jean Brunon possèdent un pompon d’officier entièrement en fils d’or avec, au centre, un disque en laiton doré estampé d’une aigle. Plumets écarlate en plumes de vautour.
La Première Restauration
Avec l’exil forcé de l’Empereur et la restauration monarchique, la Garde Impériale tombe en disgrâce. Le 12 mai 1814, les Grenadiers sont regroupés en un régiment de 4 bataillons, sous le nom de «Corps royal des grenadiers de France», son organisation est effective le 1 er juillet 1814.
Le bonnet reste inchangé excepté la plaque, le pompon cocarde et le plumet.
• Plaque 1814 estampée aux armes de France et d’une grenade dans chaque angle. Un superbe modèle d’officier est exposé au Musée de l’Empéri, il s’agit du seul exemplaire répertorié par nous à ce jour.
• Pompon cocarde blanc, nous n’avons aucun renseignement sur ce modèle. Est-il en galon de fil tissé, en chenille de laine ou en fil ? Nous ne sommes pas en mesure de le dire.
• Plumet blanc.
Les Cent-Jours
«Nous couchâmes à Fontainebleau, et le lendemain à Villejuif, où nous reçûmes l’ordre de nous arrêter pour nous remettre de nos fatigues et opérer quelques changements dans notre tenue. L’écusson aux fleurs de lys qui décorait notre plaque de bonnet à poils fut coupé, ce qui leur donna un aspect étrange, quelques grenadiers remplirent cette lacune par une cocarde tricolore improvisée», le 22 mars 1815, souvenirs du
capitaine de Mauduit. Ces mémoires illustrent avec quelle hâte la substitution des emblèmes royaux a été effectuée ! Certains grognards replacent sur leur bonnet les garnitures conservées en 1814, les autres les transforment avec les moyens à leur disposition. Réorganiser la grande Armée est le but premier de Napoléon, pour cela il faut l’équiper. Le 7 avril 1815, «509 bonnets à poil garnis d’un mètre de cordonnet divisé en 3 parties pour y adapter le cordon et d’une grenade en fil blanc, à 37F25» sont commandés au sieur Busset. Ils devront être livrés à Courbevoie. du 18 au 1er mai 1815. Le même jour, le sieur Pepinlehalleur doit fournir dans les mêmes délais «2237 plaques de bonnet d’oursin à 2F40». Tandis que le sieur Tounaire est chargé de confectionner «333 pompons de bonnet d’oursin, 325 pompons de grenadiers». Une semaine plus tard le corps demande des «cocardes argent pour musiciens et bonnets d’oursin avec calotte en cuir».
La fin des Grenadiers de la Garde
Waterloo sonnera la mort des Grenadiers de la Garde Impériale, il feront partie de ceux qui luttent jusqu’au bout, même après l’espoir d’une victoire, simplement pour protéger la fuite de leur Empereur. Dans cette terrible déroute, les régiments de Grenadiers à pied ont été décimés, et la monarchie ne souhaitant pas conserver dans les rangs de son armée des corps séditieux, tous sont licenciés. Le 1 er régiment l’est à Bourges, le 11 septembre 1815.
Reference : 11407
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