MORS DE BRIDE DE CARABINIERS, PREMIER EMPIRE.
Mors de bride
L’embouchure du mors est de la forme dite « à gorge de pigeon ». Les canons sont presque droits, depuis le bas des broches jusqu’aux talons, pour faire un plus juste appui sur les barres.
Branches du mors
La longueur de chaque branche du mors, depuis l’extrémité supérieure du dessus de l’œil jusqu’au-dessous de la gargouille, est de 18 cm.
L’œil du banquet
L’ouverture de l’œil du banquet ou de la branche est de 2,4 cm sur 5 mm de largeur. Il est foré un trou de 6,5 mm au-dessous de l’œil du banquet pour y placer le S et le crochet auxquels est fixée une chaînette gourmette dont les maillons ont un diamètre au plus fort de 7 mm.
Un second trou est foré en dessous de ce dernier pour recevoir le clou en cuivre destiné à fixer les bossettes sur les fonceaux.
Branches
Au-dessous de la gargouille, les branches sont fortes et droites, contenues par deux tourets. Les tourets de cette chaînette passent dans un trou pratiqué, pour les contenir, à l’extrémité postérieure de la gargouille.
Gargouille du mors
L’extrémité inférieure, ou le bas de la branche, se termine par une ouverture en forme de cœur renversé aux bords arrondis, nommée ordinairement « la gargouille ». Elle doit suppléer à boucler les porte-rênes lorsque leurs anneaux seront cassés. Le dessous de la gargouille est foré d’un trou destiné à recevoir les tourets de porte-rênes garnis de leurs anneaux. Au-dessous des canons, la branche est percée par un trou destiné à recevoir le clou de l’oreille inférieure de la bossette.
Embouchure du mors
Les côtés de l’embouchure sont foncés dans les branches du banquet, laissés forts aux branches, par des fonceaux plats et rivés à froid. Les arcs des banquets joignent exactement la rondeur des canons de l’embouchure pour la consolider et renforcer les branches.
La largeur de l’embouchure du mors est de 12,4 cm, mesurée au dedans des branches, d’un fonceau à l’autre ; le diamètre des canons de cette embouchure, mesuré aux fonceaux, est de 2,1 cm.
Bossettes
Les bossettes sont en laiton ; elles servent à cacher les fonceaux et font ornement. Elles ont deux oreilles percées d’un trou pour les clouer sur les branches avec deux clous en cuivre. La tête de ces clous est arrondie ; la pointe est rivée dans la fossette des fonceaux, pour le clou de l’oreille supérieure, et sur la face interne de la branche, pour le clou de l’oreille inférieure. D’une extrémité d’une oreille à l’autre, la bossette a 7,2 cm de longueur et 4,7 cm de largeur. La bossette est lisse et représente sur un fond plat une bombe en éclats (le diamètre de ce fond plat est de 3 cm) ; il est bordé d'une moulure incurvée allant jusqu'au bord extérieur de la bossette (ce décor est moulé d'une seule pièce pour une épaisseur 1,4 cm).
Entièrement en fer forgé limé (à l’origine étamé).
Très bon état, oxydation de surface à nettoyer.
France.
Premier Empire.
Note :
Ce mors présente une légère variante : les tourets fixés à l'extrémité inférieure des gargouilles le sont non pas verticalement mais horizontalement.
PROVENANCE :
Ancienne collection Hippolyte Marie-Joseph Boivin (Guermantes, 8 septembre 1857, Bouvresse 19 juin 1912).
Cette érudit de la fin du 19ème constitue une collection de faïences patriotiques de très grande importance, ayant été exposée à plusieurs reprises dans des musées français.
D’un tempérament de collectionneur, Hippolyte Boivin rassemble des faïences de Rouen, de Marseille, de Strasbourg, de Delft, de Nevers, des montres à cadrans émaillées du Premier Empire, des membres anciens, des armoires et des horloges normandes et picardes, des coffres et des pendules de diverses époques, des tapisseries, des crécelles provenant de toute la France et même de l’étranger.
Son petit fils raconte que H. Boivin et son épouse se déplaçaient de village en village, achetant tous les objets qui leur paraissaient d’un certain intérêt. Ces acquisitions enrichissent ses propres collections et celles du musée de Beauvais dont il est le conservateur de 1889 à 1912. Dans cette entreprise de collecte, il se passionne aussi pour les souvenirs militaires principalement les coiffures, les cuivreries, les mors de brides et divers souvenirs historiques.
Il fait aménager dans son jardin une galerie pour abriter ses collections militaires qui seront présentées plus tard dans la “salle Boivin” de la caserne Dejean (Amiens), détruite pendant la seconde guerre mondiale. Hippolyte Boivin manifeste sa prédilection pour la faïence patriotique en reproduisant par le dessin et l’aquarelle les pièces qu’il a collectionnées. Deux motifs peuvent expliquer cet attrait : d’abord l’exil de sa famille d’origine champenoise lors de l’invasion allemande de 1870, a pu lui donner le goût des objets patriotiques et militaires ; ensuite, le métier de son grand-père maternel, exploitant une fabrique de poteries de grès à La Chapelle-aux-Pots, a peut-être favorisé son attirance pour la céramique.
Les objets constituant la collection de cet amateur éclairé ont donc tous été achetés selon les opportunités rencontrées sur le “terrain”, qui plus est vu la période de collecte : à partir de la chute de Napoléon III et jusqu’à la veille de la Grande Guerre, leur homogénéité a été particulièrement préservée.
Reference :
5816