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ENSEMBLE GIBERNE ET BANDEROLE PORTE-MOUSQUETON DE LA GARDE NATIONALE À CHEVAL DE LYON, PREMIER EMPIRE.

Sold out
Depuis la vente de cet ensemble, le lion de la giberne a été remplacé par le chiffre 4, puis revendu par une personne malhonnête comme giberne de Hussards Premier Empire

ENSEMBLE GIBERNE ET BANDEROLE PORTE-MOUSQUETON DE LA GARDE NATIONALE À CHEVAL DE LYON, PREMIER EMPIRE.

GIBERNE :
Giberne ou "cartouche de ceinturon" en bois gainé de veau ciré bordeaux.
Pattelette, en cuir, rectangulaire découpée en accolade, elle mesure dans sa partie inférieure 183 mm de largeur, et 172 mm dans la partie supérieure, sa hauteur est de 96 mm; fond de maroquin ciré bordeaux, le brod extérieur est replié à l'intérieur. Pattelette encadrée d'un un galon d'or de 10 mm de large qui souligne les contours, dans chaque angle est fixé un bouton d'uniforme demi-sphérique en laiton doré (diamètre 18 mm), au centre est agrafée un lion en laiton moulé, repris au ciseau puis doré (56 mm de largeur et 51 mm de hauteur, épaisseur environ 7 mm). Elle est doublé de veau blanc. Dans la partie basse est cousu un sanglon en cuir ciré bordeaux pour fermer la pattelette.
Le patron à cartouches, en bois de hêtre à grand caisson, hauteur 60 mm, largeur 174 mm, profondeur 43,5 mm. Les flancs sont eux aussi en bois recouvert de maroquin ciré bordeaux, dans la partie haute est cousue de chaque côté un anneau pour le passage de la banderole. Sous le cartouche est fixé un clou en laiton destiné à maintenir fermé le sanglon de la pattelette.
Crochet de banderole en laiton doré.
Banderole en cuir recouvert de maroquin ciré bordeaux et doublé de veau blanc. Elle est bordée d'un galon d'or de chaque côté (10mm de large) et agrémentée en son centre d'une suite de boutons d'uniforme demi-sfériques en laiton doré comme sur la pattelette, sur les dix boutons d'origine seuls trois exemplaires sont restés en place. La banderole est décorée d'une très belle aigle impériale surmontée d'une couronne, ces deux éléments distincts sont en laiton moulé entièrement et finnement repris au ciseau puis doré au mercure. Aigle : hauteur 82 mm, largeur 65 mm, épaisseur environ 8 mm. Couronne impériale : hauteur 16 mm, largeur 25,5 mm, épaisseur environ 8 mm. Les autres garnitures de la banderole sont elles aussi en laiton doré et poli à la pierre d'agate : un écusson terminant la banderole, une barrette de fixation de la banderole et une boucle à crochets à pontet pour le réglage de la longueur de la banderole.
Largeur de la banderole 62 mm.

PORTE-MOUSTEQUON :
Banderole en cuir recouvert de maroquin ciré bordeaux et doublé de veau blanc. Elle est bordée d'un galon d'or de chaque côté (10 mm de large). Dans la partie haute un boutonpour banderole est fixé il est plat en laiton avec face gravée d'une aigle impériale. La banderole est décorée d'une très belle aigle impériale surmontée d'une couronne, ces deux éléments distincts sont en laiton moulé entièrement et finnement repris au ciseau puis doré au mercure. Aigle : hauteur 82 mm, largeur 65 mm, épaisseur environ 8 mm. Couronne impériale : hauteur 16 mm, largeur 25,5 mm, épaisseur environ 8 mm. Les autres garnitures de la banderole sont elles aussi en laiton doré et poli à la pierre d'agate : un écusson terminant la banderole, une barrette de fixation de la banderole et une boucle à crochets à pontet pour le réglage de la longueur de la banderole.
Un fort crochet en fer (hauteur 113 mm, largeur 44 mm, épaisseur 11 mm) de fixation pour le mousqueton est riveté à un anneau rectangulaire en fer (hauteur 34,5 mm, largeur 90 mm, épaisseur 5,5 mm)
Largeur de la banderole 70 mm.

Très bon état.

Cet ensemble est d'autant plus intéressant que ces deux éléments sont dans la même patine et parfaitement d'origine.

Premier Empire, 1804-1814.

HISTORIQUE :

HISTORIQUE PAR JÉRÔME CROYET : http://www.histoire-empire.org/historiques_de_regiments/gardes_honneur_lyon.htm

De 1802 à 1814, les déplacements et les visites de Napoléon dans l’Empire sont l’occasion de grands événements et d’un déploiements de fastes et d’appareils de communication. Lors des déplacements impériaux, des rassemblements de jeunes gens, qui prennent le devoir d’assurer la protection des personnes impériales durant le temps de leur visite et de leur fournir une escorte, sont souvent formées sous le nom de Gardes d’honneur. Elles peuvent être communales ou départementales. Leur nombre peut être estimée à 174.

Celle de Lyon se veut être la première à avoir été formée, comme Lyon se veut d’être la première ville de l’Empire : « Lyon est la première ville où il a été formé une garde d'honneur ; cette garde est donc la 1ère de l’Empire »[1].

Les prémices d’un corps prestigieux : la visite du 1er Consul de 1802

C’est lors du premier déplacement officiel du Consul Bonaparte à Lyon, du 21 nivôse au 7 pluviôse an X, pour superviser les délibérations des députés cisalpins sur leur Constitution, que la garde d'honneur de Lyon en constituée. Cette dernière, rassemblement de la « brillante jeunesse lyonnaise »[2] formant l’élite social des lyonnais, se constitue en corps de cavalerie légère autonome. Les gardes s’engagent à payer leurs tenues, leurs équipements et leurs chevaux. Afin d’honorer dignement le consul et de faire un service acceptable auprès de lui, les jeunes gens se livrent à des manœuvres équestres. Son uniforme est composé d’un habit frac, d’une culotte à la hongroise, d’un chapeau et d’un sabre du type cavalerie légère de la Garde.

Dotée d’un drapeau, qui la différencie de la Garde Nationale, la garde d’honneur de Lyon se prépare, dès le 19 nivôse, à l’arrivée du « restaurateur de la patrie ». Et c’est durant deux jours que, sur le route de Mâcon, la garde d’honneur attend l’arrivée de l’auguste personnage pour l’accompagner, précédant le convoi impérial. Dès ce séjour consulaire, la garde d’honneur de Lyon se rapproche de la Garde Consulaire, non seulement par un service conjoint auprès de Bonaparte mais aussi par un repas offert aux seconds par les premiers.

Bonaparte est frappé par la tenue militaire et le service de ces jeunes lyonnais. Dès son second voyage en Bretagne, il utilise dès lors la comparaison avec Lyon pour juger de l’accueil d’une ville : « Je suis aussi content de Rouen que de Lyon. Cette ville me donne des preuves d’attachements qui me touchent » écrit il le 2 novembre 1802 à son frère Joseph.

Répondante à un désir de fastes et de démonstration des lyonnais, la garde d’honneur de Lyon, malgré le départ de Bonaparte, reste en activité, ce à quoi le gouvernement consent par la circulaire du 2e jour complémentaire de l’an XI.

La garde d’honneur de Lyon : fastes et outils de communication de la ville

Désireux de montrer leur attachement à un Napoléon impressionné lors de sa venue à Lyon, les « jeunes gens »[3] de Lyon émettent le désir de former durablement la garde d’honneur. Cette transformation de la garde d’honneur lyonnaise, désirée par le ministre de l’Intérieur, est d’autant plus accélérée que Napoléon est sacré Empereur.

Dès le 23 ventôse an XIII, le général Duhesme donne au préfet du Rhône les devis de frais à faire pour faire de la garde d’honneur de Lyon, « la garde d’honneur de sa majesté l’Empereur »[4]. Le lendemain, la municipalité, désirant seconder de son pouvoir le zèle des « jeunes gens » de Lyon, met à la disposition du chef de la garde d’honneur la somme de 5 000 francs, 3000 francs de la mairie et de 2000 francs de la préfecture, afin d’aider les volontaires à financer leur tenue.

Face au désir des lyonnais de se doter d’un véritable corps organisée, vitrine militaire et communicative de la ville, le 15 germinal an XIII, le conseil municipal de Lyon décide de réorganiser sa garde d’honneur. Afin de la réformer efficacement, le concours de l’autorité militaire est demandée, ce qui aboutie à la formation d’un corps à pied à deux compagnies et une à cheval. L’autorité militaire impose aux gardes d’honneur d’être nés à Lyon et d’accepter de servir volontairement d’escorte auprès de Napoléon lors de ses passages et de ses séjours (Lyon était une des 4 villes devant accueillir un palais impérial). Si ce service est une marque du dévouement des lyonnais à la cause impériale mais surtout d’attachement à la personnalité physique de Napoléon, c’est aussi un enjeu important pour l’avenir de la ville et son image de marque en Europe : « il n’en est aucune dans tout l’Empire de laquelle l’Empereur ait reçu des marques plus éclatantes et plus répétées de dévouement »[5] écrit le ministre de l’Intérieur le 1er vendémiaire an XIV.

D’une compagnie montée de 100 à 150 hommes en 1802, la garde d’honneur de Lyon devient un vrai corps composé d’une compagnie de chasseurs à pieds, d’une compagnie de grenadiers et d’une compagnie à cheval pour un total de 231 hommes. Le commandement est confié à un général qui est secondé par un colonel travaillant dans l’administration impériale, rejetant sur cette dernière une partie de l’aura de la garde.

Afin de donner de l’ampleur, de l’éclat et une allure constituée à la garde d’honneur, la municipalité accepte la formation d’un corps de musiciens volontaires attachés à l’état major, soldée à ses frais.

Une mise en place durable sous l’œil approbateur de Paris

La réformation de la garde d’honneur lyonnaise est avalisée, à Paris, par la demande des contrôles. Mais ces contrôles mettent du temps à parvenir à la capital, mettant là en évidence la défaillance de la garde d’honneur : le sérieux et l’assiduité des officiers. En effet, le 14 brumaire an XIV, le ministre étonné de ne pas avoir reçu le contrôle le redemande au préfet du Rhône qui transmet au maire qui avertit le général de la garde d’honneur le 17. Ces problèmes restent constants plusieurs année. Le 4 décembre 1808, les officiers des chasseurs et des grenadiers de la gardes d'honneur de Lyon n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la tenue des hommes à la manœuvre : certains arrivent « avec le sabre seulement, d’autres avec leurs armes ». Le 5 décembre, 26 «membres de la garde d’honneur impériale »[6] à pied de Lyon se plaignent au maire de l’absentéisme de leurs officiers lors des cérémonies ou l’ignorance et la contradiction des ordres et exigent que les officiers se conforment aux règlements.

Toutefois, le prestige de la garde d’honneur lyonnaise, qui refuse de se voir assimilée à la Garde Nationale, est telle que lorsque le préfet du Rhône nomme les députés de cette dernière pour se rendre à Paris afin de prêter serment le jour du sacre, il ne désigne que quatorze hommes sur les 18 réclamés[7], laissant la place pour trois députés de la garde d’honneur lyonnaise. Ces derniers, conscient de leur position, profitent de leur voyage pour demander au ministre la faveur d’exempter trois gardes d'honneur de conscription pour partir à la suite de l’Empereur.

Désirant préparer l’accueil impérial à Lyon et utiliser au mieux la garde d’honneur lyonnaise, le ministre de l’Intérieur, le 1er vendémiaire an XIV, demande au préfet du Rhône et au maire de Lyon de se concerter afin de définir le service de la garde d’honneur. Ce service est très important pour Napoléon. En effet, alors que d’une manière générale le « gouvernement central ignore les gardes d'honneur »[8], il prend soin de s’intéresser à celle de Lyon et ne la considère alors pas comme les autres, un corps dont les « fonctions sont éphémères »[9].

Alors que le gouvernement insiste sur l’obligation des gardes d'honneur de payer leurs uniformes et équipement, dès l’an XIV, la gardes d'honneur de Lyon est en partie financée par la ville et la préfecture. Le Conseil d’Administration de la garde rend ainsi compte de sa comptabilité au maire : le 12 frimaire an XIV, la ville finance l’achat des armes des fantassins de la gardes d'honneur de Lyon. Jusqu’en 1811, la ville est autorisée par la préfecture à prélever une partie du budget réservé aux fêtes pour financer la garde d'honneur.

Désormais placée sous la bienveillance de l’Empereur, la garde d'honneur de Lyon, alors que le gouvernement place les honneurs à rendre sous la responsabilité de l’élite de la Garde Nationale, se dote d’un étendard, bénie par Pie VII, et d’un règlement. Ce dernier, en parti publié en 1807, donne la description de l’uniforme et impose des exercices le matin à 6h 30 au bâtiment St Pierre ainsi que des revues régulières.

La garde d’honneur de Lyon et la garde d’honneur impériale en l’an XIV : prémice à la garde de 1813

Le désir du gouvernement de voir la garde d’honneur de Lyon devenir une unité militarisée correspond au préparatif de la campagne de 1805. En effet, suite à des demandes spontanées faites par des individus pour rejoindre volontairement Napoléon[10], « à l’automne 1805, le gouvernement essaya de transformer ces gardes d’honneur locales en un corps militaire »[11]. Lyon est un des premières villes a envoyer de telles demandes et ce, à la plus grande satisfaction du ministre de l’intérieur qui prend en exemple le zèle lyonnais : « l’attente que j’avais fondé sur les sentiments des lyonnais et sur leur dévouement à sa majesté, n’a point été trompé »[12] écrit il le 20 vendémiaire an XIV. Ces gardes d’honneur lyonnais volontaires sont au nombre de 13 : 4 grenadiers et 9 chasseurs. Leur moyenne d’âge est de 19 ans et demi et ils sont pour la plupart encore issus de la petite bourgeoisie lyonnaise. Afin de stimuler l’ardeur des lyonnais et de démontrer la reconnaissance impériale à une ville importante dans le maillage politique napoléonien, le ministre accorde quelques largesses aux volontaires : les conscrits de l’an XV sont autorisés à partir accompagner l’Empereur alors que ceux de l’an XIV sont obligés de se faire remplacer.

Dès le 24 brumaire an XIV, un registre d’engagement est ouvert par le colonel de la garde d’honneur de Lyon. Le colonel Rousset, fait même assembler la garde d'honneur pour relancer les premiers volontaires. L’annonce est un réel succès : hormis l’inscription de « ceux qui doivent faire parti du détachement », 21 personnes s’engagent volontairement : le colonel, 10 grenadiers et 10 chasseurs à pieds. Leur moyenne d’âge est de 23 ans. Ils ne sont plus que le reflet dorée de la jeunesse bourgeoise de Lyon et une partie d’entre eux sont originaires du négoce. Mais la rapidité de la campagne et la paix signée rend caduque l’engagement des lyonnais qui sont renvoyés chez eux par ordre de Napoléon qui, toutefois, les remercie et leur témoigne de sa bienveillance.

Lors de la création des gendarmes d’ordonnance, l’administration centrale considère la garde d'honneur de Lyon comme un vivier de recrues aux corps prestigieux. Le 6 novembre 1806, afin d’attirer dans ces rangs les lyonnais, le ministre de l’Intérieur promet de prendre à la charge de la ville les chevaux des 8 premiers gardes d’honneur de Lyon à partir. Cet appel est bien entendu : 6 gardes partent. En 1813, le sentiment de puiser dans un corps ressource pour la formation des gardes d'honneur sera le même, mais avec un résultat plus mitigé.

Dès lors, la garde d'honneur lyonnaise a une haute idée de sa fonction militaire et du rôle que ses membres ont à jouer dans l’armée impériale. Ainsi, elle imagine pouvoir former un pont avec la Garde Impériale et notamment les prestigieux chasseurs à cheval.

La garde d’honneur à cheval

La parution du règlement de 1807 va de pair avec la résurgence et la réorganisation de la garde d'honneur à cheval de Lyon. En effet, jusqu’au 15 septembre 1808, la garde d'honneur à cheval lyonnaise est dans un état léthargique au profit de la garde d’honneur à pied : peu de membres[14], en tout cas pas assez pour un service à cause des dépenses trop importantes inhérentes à la possession d’un cheval en ville. Ce qui, dans le fond, gène les membres du conseil d’administration de la compagnie c’est surtout qu’aucun autre corps de cavaliers de gardes d'honneur des autres villes ne l’excède, « ce qui jette en lui le plus profond découragement »[15]. Le 15 septembre 1808, le conseil d’administration des chasseurs à cheval de la garde d'honneur de Lyon propose à la municipalité de Lyon un moyen d’augmenter la compagnie : la prise en charge par la ville du fourrage et du logement des 60 chevaux que devra compter la compagnie de chasseurs à cheval de la garde d'honneur. Car si la municipalité accepte cet arrangement, le conseil d’administration affirme que plus de 25 personnes sont prêtes à s’habiller, s’armer et se monter à leurs frais en prenant soin de prendre, en Normandie, des chevaux du type de la cavalerie légère. Le conseil d’administration s’engage aussi en cas d’acceptation à ce qu’il prenne en charge le salaire et les subsistances de palefreniers ainsi que les honoraires d’un maître d’équitation. Le 2 février 1809, le chef d’escadron réitère la demande d’écuries et de fourrages auprès du maire. Mais il semblée que la mairie soit forcée d’appliquer désormais les directives centrales de ne plus financer les gardes d'honneur[16].

Malgré le manque de réponses de la municipalité, les chasseurs à cheval de la gardes d'honneur de Lyon, se réorganise le 27 septembre 1807 : 126 lyonnais se portent volontaires. Les 2/3 sont des jeunes gens qui vivent encore chez leurs parents alors que le tiers restant est composé d’hommes issus de l’artisanat.

Le 13 octobre 1808, le conseil d’administration de la gardes d'honneur à cheval demande au maire de Lyon l’autorisation d’intégrer un chirurgien de Lyon qui demande à servir comme chirurgien major. En 1811, les trois trompettes de la compagnie montée de la garde d'honneur de Lyon reçoivent un uniforme neuf payé par la ville qui, pour se prémunir de l’opposition de la préfecture, déclare les trompettes servir à la fois la garde d'honneur et la Garde Nationale. En 1813, les chasseurs à cheval de la gardes d'honneur de Lyon, comme l’ensemble de l’unité, espère encore jouer un rôle. Le 20 septembre, la mairie de Lyon reçoit la facture des uniformes des trois trompettes de la compagnie à cheval alors que les trois hommes partent à l’armée.

La mise en place d’un corps de prestige

En 1809, une grande revue de la gardes d'honneur de Lyon est effectuée : elle est composée d’un compagnie de grenadiers, aux effectifs fluctuants[17], d’une compagnie de chasseurs à pied[18] et d’une compagnie de chasseurs à cheval. La musique, jusque là confiée à des amateurs est licenciée le 19 février 1809 et remplacée par 21 gagistes, comme dans les régiments de ligne. Elle se compose d’un chef d’orchestre, d’un instituteur, de deux bassons, d’une grosse caisse, de quatre clarinettes, de trois petites clarinettes, de trois cimbaliers, de trois chapeau chinois, d’une flûte, d’un trombone, d’une trompette d’un serpent et de deux cors. Ces 21 gagistes, pour la plupart professeurs, sont payés 3 995 francs par an. Si le prestige de la gardes d'honneur s’en trouve rehaussé, l’utilisation de la musique devient problématique. En effet, les gagistes, vivants de leur musique, ne peuvent pas consacrer tout leur temps à la musique de la gardes d'honneur. Afin de gagner leur vie, ils s’engagent les dimanches à jouer dans les processions ou lors des Te Deum mais, membres de la garde d'honneur, ils sont tenus à obtenir une demande de disponibilité ce que leur accorde la municipalité.

En 1810, un contrôle de la garde d’honneur montée est envoyé à Paris au moment où, le gouvernement, dans sa circulaire du 30 juillet 1810, démontre l’intérêt qu’il a pour ces formations qu’il veut désormais officielles.

Alors que se met en place le 4e régiment de gardes d'honneur en 1813, la garde d'honneur de la ville de la Lyon profite de cette agitation pour un dernier sursaut au moment où le général Valence projette de les réorganiser en un seul corps. Elle procède à une revue de la compagnie de chasseurs de 1813 qui compte 77 membres. La moyenne d’âge est alors beaucoup plus élevée qu’en 1805 : 28 ans. Désormais les gardes d'honneur sont essentiellement des hommes des milieux artisanaux et commerçants de Lyon : 44 marchands, négociants et commerçants pour uns seule propriétaire. Elle est aussi composée d’anciens militaires, 7, alors qu’en 1805 il n’y en avait pas. Cette garde d’honneur est beaucoup plus centrée sur la ville de Lyon que ne l’était celle de 1805. A partir du 30 juillet 1810, les gardes d'honneur ne sont que des formations officielles et celle de Lyon ne fait pas défaut à cette règle. La présente de deux anciens combattants fédéralistes du siège de Lyon, qui sont aussi les deux plus modestes gardes, relève le caractère historique et culturelle reliant la garde d'honneur à la ville de Lyon.

Ce sursaut est véritablement le chant du cygne de la prestigieuse garde d'honneur lyonnaise même si elle apparaît encore sur les annuaires de 1814 : le 20 septembre 1813, de Cuzieu, commandant la compagnie des chasseurs à cheval, remet au maire de Lyon l’étendard de la compagnie au moment où il quitte la ville avec le 4e régiment des gardes d'honneur.
Reference : 6209 avertissement
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