SHAKO DE GRENADIERS DU 39ème RÉGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE, MODÈLE 1837, MONARCHIE DE JUILLET.
Corps recouvert de tissu de soie noire, H 20 cm, dans le haut est cousu un galon garance, H de 2,8 cm. Dans le bas, bourdalou en cuir ciré noir (2,6 cm). De chaque côté du fût sous le galon supérieur, est placé un aérateur métallique laqué noir. Calotte en cuir ciré (diamètre 19 cm). Calotte est poinçonnée à chaud d'un cachet rond avec la lettre « P » frappée au centre et autour le nom du fabricant difficilement lisible. Visière de forme ronde en cuir ciré noir sur le dessus et cirée vert à l'intérieur, largeur 5,3 cm. Cocarde en cuir bouilli moulé en relief d'un soleil rayonnant, peinte tricolore (diamètre 6,4 cm). Plaque en laiton, modèle 1837, représentant le coq gaulois aux ailes déployées posé sur un globe découpé du chiffre « 39 » et sur une branche de laurier et une de chêne (H de la plaque 12 cm, largeur 15 cm).
Jugulaires composées d'une mentonnière en cuir recouvert d'une plaque laiton estampé d'une suite d'écailles simulées. Rosaces rondes timbrées d’une étoile à cinq branches en leur centre et encadrées d'une moulure saillante. Double pompon en laine écarlate (H 13 cm).
Coiffe intérieure manquante. Au fond de la calotte, subsistent les traces de l'étiquette du propriétaire, le soldat Louvel 1841.
France.
Monarchie de Juillet.
Très bon état.
PROVENANCE :
Ancienne collection Hippolyte Marie-Joseph Boivin (Guermantes, 8 septembre 1857, Bouvresse 19 juin 1912).
Cette érudit de la fin du 19ème constitue une collection de faïences patriotiques de très grande importance, ayant été exposée à plusieurs reprises dans des musées français.
D’un tempérament de collectionneur, Hippolyte Boivin rassemble des faïences de Rouen, de Marseille, de Strasbourg, de Delft, de Nevers, des montres à cadrans émaillées du Premier Empire, des membres anciens, des armoires et des horloges normandes et picardes, des coffres et des pendules de diverses époques, des tapisseries, des crécelles provenant de toute la France et même de l’étranger.
Son petit fils raconte que H. Boivin et son épouse se déplaçaient de village en village, achetant tous les objets qui leur paraissaient d’un certain intérêt. Ces acquisitions enrichissent ses propres collections et celles du musée de Beauvais dont il est le conservateur de 1889 à 1912. Dans cette entreprise de collecte, il se passionne aussi pour les souvenirs militaires principalement les coiffures, les cuivreries, les mors de brides et divers souvenirs historiques.
Il fait aménager dans son jardin une galerie pour abriter ses collections militaires qui seront présentées plus tard dans la “salle Boivin” de la caserne Dejean (Amiens), détruite pendant la seconde guerre mondiale. Hippolyte Boivin manifeste sa prédilection pour la faïence patriotique en reproduisant par le dessin et l’aquarelle les pièces qu’il a collectionnées. Deux motifs peuvent expliquer cet attrait : d’abord l’exil de sa famille d’origine champenoise lors de l’invasion allemande de 1870, a pu lui donner le goût des objets patriotiques et militaires ; ensuite, le métier de son grand-père maternel, exploitant une fabrique de poteries de grès à La Chapelle-aux-Pots, a peut-être favorisé son attirance pour la céramique.
Les objets constituant la collection de cet amateur éclairé ont donc tous été achetés selon les opportunités rencontrées sur le “terrain”, qui plus est vu la période de collecte : à partir de la chute de Napoléon III et jusqu’à la veille de la Grande Guerre, leur homogénéité a été particulièrement préservée.
Reference :
5697/19687