Exceptionnelle croix de l’ordre de Saint-Michel de Johan Huydecoper van Maarsseveen, chevalier en 1650. COLLECTION PHILIPPE MISSILLIER, Étude Giquello, Drouot - salles 5-6, les 6 & 7 mars 2025

COLLECTION PHILIPPE MISSILLIER
HAUTE ÉPOQUE – LIVRES – ARMES À FEU DU XVIIE SIÈCLE
ART CYNÉGÉTIQUE – PHALÉRISTIQUE
ARMES DES XVIIIE ET XIXE SIÈCLE – ART RUSSE
Vendredi 7 mars 2025 - 11h à 12h
AFRIQUE ET OCÉANIE – EXTRÊME-ORIENT
Vendredi 7 mars 2025 - 14h
ART ISLAMIQUE ET INDIEN
Drouot - salles 5-6

EXPOSITION
Mardi 4 mars de 11h à 18h
Mercredi 5 mars de 11h à 18h
Jeudi 6 mars de 11h à 12h
Téléphone pendant l’exposition + 33(0)1 48 00 20 05

GIQUELLO
Alexandre Giquello
Violette Stcherbatcheff
5, rue La Boétie - 75008 Paris
+33 (0)1 47 42 78 01 - info@giquello.net
o.v.v. agrément
n°2002 389

CONTACT
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+33(0)1 47 70 48 00
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EXPERT
Jean-Christophe Palthey, Expert SFEP
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Lot n° 176 (de la vente)
Exceptionnelle croix de l’ordre de Saint-Michel de Johan Huydecoper van Maarsseveen, chevalier en 1650


Croix d’or à huit pointes pommetées, dont les branches, émaillées blanc opaque aux réserves ciselées de flammes émaillées
de vert translucide, sont anglés de fleurs de lys oblongues aux barres horizontales émaillées vert. Le médaillon présente
sur les deux faces, au centre d’une nuée bleue, un groupe en ronde-bosse finement émaillé composé d’un Saint-Michel
cuirassé de bleu, les ailes vertes, terrassant un démon vert pâle à points jaunes. Un simple anneau plat fixé entre les pointes
supérieures forme bélière permettant le passage d’un fort anneau de suspension.
Avec deux documents manuscrits : la lettre de nomination sur papier adressée au récipiendaire et la commission sur vélin
scellé, adressée au Sieur Brasset, ambassadeur en Hollande pour remettre le collier. Chacun signé Louis (secrétaire) et
datés du 22 juin 1650 à Compiègne.
Parfait état de conservation.
H. 72 mm – l. 64 mm - Poids : 52,05 g
France, milieu du XVIIe siècle.
Exceptional Cross of the Order

30 B
60 000/80 000 €
Conservée dans un écrin en chagrin noir aux armes de France de fabrication postérieure.
Provenance :
- Johan Huydecoper, puis par descendance.
- Sotheby’s, Londres, 5 novembre 1986, lot n°974.

Texte de la lettre de nomination :
Monsr Huydecoper de Marceven. Vous ayant tant pour les -
bonnes qualités qui se rencontrent en votre personne qu’à cause de -
l’affection que vous avez voué à cette Couronne et le bien de mon -
service, choisy et élu en l’Assemblée des Chevaliers de mon ordre -
St Michel pour entrer et estre associé aud. ordre, j’ay commis et -
députté le Sr Brasset coner en mon Conl d’estat et -
Résident pour mon service en Hollande pour vous y donner de -
ma part le collier par les formes et avec les Ceremonies accoustumées -
Je vous envoie cette lettre pour vous en advertir affin que vous -
vous rendiez prez de luy au jour et lieu qu’il vous dira pour -
recevoir cet honneur. Priant Dieu qu’il vous ayt Monsr -
Huydecoper de Marceven en sa Ste garde. A Compiègne -
le XXII e de Juin 1650
Louis

Johan Huydecoper seigneur de Maarsseveen (1599-1661), symbolise la prospérité et l’âge d’or des Pays-Bas. Homme d’affaires influent,
plusieurs fois bourgmestre de la ville d’Amsterdam, administrateur de la Compagnie des Indes orientales, urbaniste et architecte, il est
également mécène et ami des arts. Au faîte de sa gloire, il est nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel par Louis XIV le 22 juin 1650. Reçu
dans l’ordre le 2 mars 1651, à La Haye, par le Sieur Brasset, conseiller d’État représentant du roi auprès de Provinces-Unies des Pays-Bas,
commissionné à cet effet. Il est décoré d’une croix d’or émaillé.
Cette croix est une nouveauté, en effet, rompant avec l’archaïque médaillon porté depuis la fondation de l’ordre par Louis XI en 1469, les
chevaliers de l’ordre de Saint-Michel adoptèrent dans la première moitié du XVIIe siècle une croix plus moderne et plus flatteuse imitée de
celle de l’ordre du Saint-Esprit institué par Henri III en 1578. Les chevaliers de ce nouvel ordre, également chevalier de celui de Saint-Michel,
portaient en effet une croix ornée en son centre d’une colombe sur l’avers et d’un médaillon de Saint-Michel sur le revers. Les chevaliers
de Saint-Michel n’eurent donc, sans doute à leur seule initiative, qu’à reprendre cette croix, en plaçant Saint-Michel sur les deux faces. Cet
usage est attesté par Marc Vulson de la Colombière qui relate dans Le vray théâtre d’honneur et de chevalerie sa réception dans l’ordre de
Saint-Michel en 1643. Il est officialisé par Louis XIV en 1661 et 1665 lors des grandes réformes de l’ordre de Saint-Michel. Les statuts de
1665 prévoyant en son article 9 que la croix devait être moitié moins grande que celle du Saint-Esprit.
Seulement deux autres croix attribuées avec certitudes à des chevaliers de l’ordre de Saint-michel au XVIIe siècle semblent avoir subsisté.
Également attribuées à des Néerlandais, elles sont aujourd’hui conservées par des institutions publiques aux Pays-Bas : l’une attribuée
en 1657 à Hendrick de Sandra (1619-1707), gouverneur de la forteresse de Deventer (Fondation de soutien à la Chancellerie des ordres
néerlandais, inv. E262) ; l’autre remise en 1662 à Cornelis Lampsins (1600-1664) exposée au Rijksmuseum (inv. NG-385).

Bibliographie :
- COLLIGNON, Jean-Pierre, Ordres de chevalerie, décorations et médailles de France, 2004, cet exemplaire illustré pp. 26-27.
- DUTHEIL, Tom, METAY, Marc, L’ordre de Saint-Michel et l’essor du pouvoir royal, Éditions Pierre de Taillac, Paris, 2023, cet exemplaire
illustré p.119.
- VULSON DE LA COLOMBIERE, Marc, Le vray théâtre d’honneur et de chevalerie, Augustin Courbe, Paris 1648.