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Exceptionnel bijou de grand-croix de la Légion d’honneur en diamants offert par Napoléon III à Achille Fould le 14 août 1857, après l’inauguration du « Nouveau Louvre ». COLLECTION PHILIPPE MISSILLIER, Étude Giquello, Drouot - salles 5-6, les 6 & 7 mars 2025

COLLECTION PHILIPPE MISSILLIER
HAUTE ÉPOQUE – LIVRES – ARMES À FEU DU XVIIE SIÈCLE
ART CYNÉGÉTIQUE – PHALÉRISTIQUE
ARMES DES XVIIIE ET XIXE SIÈCLE – ART RUSSE
Vendredi 7 mars 2025 - 11h à 12h
AFRIQUE ET OCÉANIE – EXTRÊME-ORIENT
Vendredi 7 mars 2025 - 14h
ART ISLAMIQUE ET INDIEN
Drouot - salles 5-6


EXPOSITION
Mardi 4 mars de 11h à 18h
Mercredi 5 mars de 11h à 18h
Jeudi 6 mars de 11h à 12h
Téléphone pendant l’exposition + 33(0)1 48 00 20 05


GIQUELLO
Alexandre Giquello
Violette Stcherbatcheff

5, rue La Boétie - 75008 Paris
+33 (0)1 47 42 78 01 - info@giquello.net
o.v.v. agrément
n°2002 389

CONTACT
Claire Richon
+33(0)1 47 70 48 00
c.richon@giquello.net

EXPERT
Jean-Christophe Palthey, Expert SFEP
+41 (0)79 107 89 96
jc.palthey@gmail.com

Lot n° 180 (de la vente)
Exceptionnel bijou de grand-croix de la Légion d’honneur en diamants offert par Napoléon III à Achille Fould le 14 août
1857, après l’inauguration du « Nouveau Louvre »


Grande étoile en or à cinq rayons doubles aux pointes pommetées, l’avers serti de diamants, le revers émaillé blanc opaque.
Les branches anglées d’une couronne végétale fruitée en or ciselé à jour serti d’émeraudes, à droite un rameau de chêne, à gauche un rameau de laurier aux fruits sertis de rubis, liés entre les pointes inférieures par un noeud d’or finement gravé à la façon d’un ruban moiré et frangé à deux pendants séparés. Le médaillon central en trois parties à l’avers présente le profil de l’Empereur à droite couronné de laurier sur un fond rayonnant serti de roses de diamants. Le listel, émaillé bleu nuit, porte la légende « NAPOLEON EMP. DES FRANCAIS », ponctuée d’une étoile. En deux parties au revers, il montre l’aigle impériale, tête à droite, empiétant un foudre et des éclairs sur un fond amati, ceinte de la devise de l’ordre « HONNEUR ET PATRIE. », ponctuée d’une étoile et deux points. Au-dessus, est fixée à l’étoile par un double ruban d’or serti de rubis, l’importante couronne impériale articulée à huit arches reposant sur des aigles impériales en relief, l’avers serti de diamants, le revers en or ciselé, le bandeau aux joyaux émaillés. Elle est sommée d’un globe crucifère sur lequel est fixé l’anneau de suspension presque entièrement serti de diamants. L’ensemble est serti d’environ 320 diamants en taille brillant et rose, 12 rubis et 32 émeraudes (une manque).
H. 120 mm – l. 73 mm - Poids : 112 g
Sans marques apparentes, ce bijou a cependant vraisemblablement été réalisé par la maison Ouizille-Lemoine, fournisseur de la Légion d’honneur, qui livra en 1855 à Napoléon III un ensemble complet de grand-croix serti avec des diamants de la Couronne (ces derniers démontés en vendus en 1887).
France, vers 1857

80 000/120 000 €
Provenance :
- Achille Fould, puis par descendance.
- Thierry de Maigret, Armes anciennes et souvenirs historiques, Paris, 23 novembre 2012, n° 387.

Napoléon III est le seul souverain français à avoir remis la grand-croix de la Légion d’honneur ornée de diamants non comme un présent princier hérité des traditions royales d’Ancien Régime, mais bien considéré comme une classe supérieure, imitant ainsi d’autres cours européennes, notamment l’Autriche et la Russie. Napoléon et son fils avaient bien arboré de tels insignes (collier, plaque, bijou et étoiles), mais ceux-ci étaient des regalia, non la marque d’un grade plus élevé. De même Napoléon avait également offert à de rares personnes des insignes en diamant comme marque de satisfaction particulière, mais ces bijoux restaient des présents impériaux, non une classe spécifique, enfin, l’Empereur n’offrit jamais à un souverain étranger un grand-aigle en diamants.
Tout autre est la politique de son neveu. Imitant d’abord son oncle, il commence par commander des décorations en diamants à Ouizille- Lemoine pour l’exposition universelle de 1855 (détruites en 1887), qui, jointes à un jeu payé sur sa dotation personnelle (le bijou est au musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, dépôt de l’Ambassadeur Spada 2008-n°1234), lui servent de regalia tout au long de son règne. Ensuite, selon son bon vouloir, il remet exceptionnellement la grand-croix en diamants à quelques souverains étrangers qu’il tient à distinguer de manière exceptionnelle, et à des personnalités françaises déjà grand-croix qui méritent une nouvelle et éminente reconnaissance publique.
Restée non statutaire, cette pratique peu documentée ne semble pas attestée avant 1855. Le premier souverain à recevoir des mains de l’Ambassadeur de France à Constantinople « Les insignes, en magnifiques diamants (…) dans une boîte d’ébène au chiffre de l’Empereur » est le sultan Abdul-Medjid, le 29 décembre 1855 (conservés au Palais de Topkapi). Le 17 septembre 1860, à Alger, Mohamed es Sadok, Bey de Tunis, reçoit des mains de Napoléon III les mêmes insignes, qui seront ensuite portés par tous ses successeurs jusqu’en 1957 (aujourd’hui vraisemblablement conservés à la Banque centrale tunisienne). L’émir Abdelkader, grand-croix le 5 août 1860 pour son action lors du massacre des chrétiens à Damas paraît également recevoir des insignes en diamants (localisation inconnue). Il semble que seulement deux Français, tous deux ministres d’État et déjà grand-croix de la Légion d’honneur reçoivent les diamants de Napoléon III : le 14 août 1857, Achille Fould lors de l’inauguration du « Nouveau Louvre », il était grand-croix depuis le 18 mars 1856 ; et le 13 juillet 1867, Eugène Rouher, en gage de soutien impérial face à l’hostilité du Corps législatif, il était grand-croix depuis 25 janvier 1860.
Excessivement rarement attribués par Napoléon III, les diamants de la Légion d’honneur furent donc un honneur suprême et rare. Seul subsistant en main privée, ce bijou marque un aboutissement dans le domaine de l’excellence de la joaillerie chevaleresque et une fin, puisqu’après lui, plus jamais de tels chefs-d’oeuvre ne seront attribués en France.
Achille Fould (1800-1867), issu d’une famille de banquiers d’origine lorraine, amateur de chevaux, il est l’un des fondateurs du Jockey-Club.
Proche de la famille d’Orléans, il entre en politique en 1839 comme conseiller général de Tarbes, député des Hautes-Pyrénées en 1842 puis de la Seine en 1848, spécialiste des finances, proche du Prince-Président, il devient ministre des Finances en 1849. Il participe activement au coup d’État du 2 décembre 1851. Quittant le ministère des Finances en 1852 il est nommé Sénateur et ministre d’État et de la Maison de l’Empereur. Ce poste fait de lui le second personnage de l’Empire et le plus influent sur les plans politique, financier, économique et culturel. Il préside ainsi aux travaux d’aménagement du « Nouveau Louvre », projet séculaire des rois de France repris par Napoléon III. Le 14 août 1857, après une grandiose cérémonie d’inauguration, l’Empereur lui remet les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur avec diamants « comme un témoignage de sa satisfaction particulière » (Le Moniteur universel, 16 et 17 août 1857). Il est alors, avec l’Empereur, le seul en France décoré de ces insignes. C’est avec eux qu’il choisit de se faire représenter par le peintre Charles Philippe Larivière, sur un spectaculaire portrait en habit brodé de ministre d’État, la main posée sur les plans du Louvre (vente Thierry de Maigret, 4 décembre 2020, n°227). En l’absence de Napoléon III lors de la campagne d’Italie en 1859, il dirige le gouvernement. Il quitte ses fonctions en 1860 et se retire à Tarbes. Après la publication en 1861 d’un mémoire « sur l’état des Finances » il est rappelé par l’Empereur au ministère de Finances qu’il dirige avec fermeté et rigueur jusqu’en 1866 où il se heurte à Napoléon III sur le budget de l’Armée. Il démissionne en 1867, se retire à
Tarbes et y meurt brutalement peu après.
Achille Fould est également décoré des grand-croix des ordres de Notre-Dame de la Conception de Vila Viçosa de Portugal en 1853, Maison Ernestine de Saxe-Cobourg-Gotha en 1854, Léopold de Belgique en 1856, Léopold d’Autriche en 1864 et Notre-Dame de Guadalupe du Mexique en 1864.
Référence : Étudue Giquello, Drouot - salles 5-6, les 6 & 7 mars 2025
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