COLLECTION PHILIPPE MISSILLIER
HAUTE ÉPOQUE – LIVRES – ARMES À FEU DU XVIIE SIÈCLE
ART CYNÉGÉTIQUE – PHALÉRISTIQUE
ARMES DES XVIIIE ET XIXE SIÈCLE – ART RUSSE
Vendredi 7 mars 2025 - 11h à 12h
AFRIQUE ET OCÉANIE – EXTRÊME-ORIENT
Vendredi 7 mars 2025 - 14h
ART ISLAMIQUE ET INDIEN
Drouot - salles 5-6
EXPOSITION
Mardi 4 mars de 11h à 18h
Mercredi 5 mars de 11h à 18h
Jeudi 6 mars de 11h à 12h
Téléphone pendant l’exposition + 33(0)1 48 00 20 05
GIQUELLO
Alexandre Giquello
Violette Stcherbatcheff
5, rue La Boétie - 75008 Paris
+33 (0)1 47 42 78 01 - info@giquello.net
o.v.v. agrément
n°2002 389
CONTACT
Claire Richon
+33(0)1 47 70 48 00
c.richon@giquello.net
EXPERT
Jean-Christophe Palthey, Expert SFEP
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Lot n° 177 (de la vente)
Rare bijou de l’ordre de l’Éléphant, Barokenelefanten, au chiffre du roi Christian VII (1766-1808)
Éléphant stylisé en cuivre doré émaillé blanc, la trompe dressée émaillée rose, les yeux et le front sertis de pierres du Rhin, sur son dos un tapis bleu frangé orné de fleurs et de rinceaux, décoré sur le côté droit d’une grande croix grecque sertie de cinq pierres du Rhin et sur le côté gauche du chiffre peint « C7 » sous une large couronne royale. Il est surmonté d’une tour décorée en peinture à l’émail d’une maçonnerie de pierres roses et d’une porte, la base et le sommet de la tour sont sertis d’un cercle de petites pierres. Elle est surplombée d’un anneau pivotant décoré de fleurs. Un petit cornac maure tenant une lance est assis au-dessus de sa tête.
Accidents, manques et restaurations d’usage
H. 78 mm – L. 60 mm – l. 28 mm - Poids : 67,75 g.
Danemark, dernier quart du XVIIIe siècle
60 000/80 000 €
Provenance :
- Anciennes collections de l’American Numismatic Society, New York, USA, dispersées lors de la vente organisée par Morton & Eden et Sotheby’s à Londres les 24 et 25 mai 2006, n° 456.
Fondé par le roi Christian Ier de Danemark au milieu XVe siècle, l’ordre de l’Éléphant est un ordre de chevalerie à classe unique. Réglementé en 1693 et 1808, il est le plus prestigieux des ordres danois.
Ce bijou de l’ordre de l’Éléphant est du type baroque en usage de 1699 à 1801. Il est orné du chiffre du roi Christian VII. Né en 1749, celui-ci accéda au trône en 1766 et mourut en 1808. Au cours de ses 42 ans de règne, il nomma 69 chevaliers de l’ordre de l’Éléphant.
Les archives de l’ordre ayant été détruites par un incendie en 1884, les sources documentaires sur ces bijoux sont lacunaires. Cependant, d’après les factures d’orfèvres subsistantes, seulement 24 exemplaires neufs semblent avoir été fabriqués au cours du XVIIIe siècle pour remplacer les exemplaires perdus ou trop endommagés pour être remis à de nouveaux chevaliers. À côté de très nombreuses réparations et modifications de monogrammes, ces factures distinguent la fourniture des bijoux en or et diamants de ceux en cuivre et pierres fausses. Sans plus d’explications sur ces deux types de fabrications, les Éléphants en cuivre doré sont aujourd’hui présentés comme des bijoux de port quotidien, alors qu’à l’époque rien ne devait les distinguer. Ainsi un éléphant en cuivre doré au monogramme de Christian VI (1730-1746) est conservé dans les collections royales danoises du château de Rosenborg (Barokenelefanten, n° inv. 12-54).
Sans compter les rares exemplaires antérieurs à 1699 et ceux postérieurs à 1801 conservés dans les collections royales danoises et de rares collections publiques ou privées, nous n’avons recensé, en plus de l’exemplaire du château de Rosenborg (seul en cuivre doré), seulement quatre autres exemplaires de bijoux de l’Éléphant du type baroque, tous en or, émail et diamants :
- L’éléphant de Napoléon, perdu au soir de la bataille de Waterloo, le monogramme effacé, conservé au Musée historique de Moscou (n° inv.
GIM 112948KP-1733453).
- L’éléphant d’un des frères de Napoléon, au monogramme inconnu, conservé dans une collection privée.
- Un éléphant non attribué, au monogramme inconnu, dans les collections du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (n° inv. E-709).
- Un éléphant provenant d’une collection privée française, très endommagé, le monogramme effacé, dans le commerce britannique en
2005-2006.
Bibliographie :
- BENCARD, Mogens, KAARSTED, Tage, Fra Korsridder til Ridderkors, Elefantordenens og Dannebrogordenens historie, Poul Kristensen
Grafisk Viksomhed, 1993, pp.196-197.
- BERLIEN, J.H., Der Elephant-Orden und seine Ritter, Kopenhagen, 1846.
- COLLECTIF, Precious Gems, Jewellery from eight centuries, Nationalmuseum, Stockholm, 2000.
- STEVNSBORG, Lars, Kongeriget Danmarks Ordener Medaljer og Haederstegn, Syddansk Universitetsforlag 2005, p.55.
- TULARD, Jean (sous la direction de), La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo, Albin Michel, Paris, 2012, pp. 226-227.
Référence :
Étudue Giquello, Drouot - salles 5-6, les 6 & 7 mars 2025