LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DU COLONEL F.T. CURNIER DE PILVERT, 5ème régiment d'infanterie légère, ADRESSÉE À « MON GÉNÉRAL », Cherbourg le 31 mars 1815. 18906-25

LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DU COLONEL F.T. CURNIER DE PILVERT, 5ème régiment d'infanterie légère, ADRESSÉE À « MON GÉNÉRAL », Cherbourg le 31 mars 1815. 18906-25

Le Colonel Curnier de Pivert transmet à « son Général » l'état nominatif des officiers du régiment avec indication de leur promotion au grade dans lesquels ils y sont employés.

« Mon Général,
Conformément à mon désir, j'ai l'honneur de vous adresser cy inclus l'état nominatif de MM. les officiers du Régiment que j'ai l'honneur de commander avec indication des époques de leur promotion au grade dans lesquels ils y sont employés.
Il n'a été placé par le dernier gouvernement aucun officier qui ait émigré, mais il a été nommé un sous lieutenant (Mr Dumesniladlée) qui se trouve dans le cas de l'application du décret Impérial du 13 de ce mois* [...] Je vous prie de remarquer que Mr Dumesniladlée occupe très injustement l'emploi qui avait été réservé à Mr Lenoir [...].
Mr Dubreton sous lieutenant. qui a été nommé par le dernier gouvernement ne me parait pas dans l'application du Décret Impal du 13 mars, attendu que cet officier sort de l'Ecole Militaire où il fut nommé élève par Décret Impal du 12 août 1813 sur la demande qu'en avait Mr le Lieutenant général Dubreton son oncle.
Il n'y a au 5e Régiment d'Infime Légère aucun officier qui n'aie fait preuve d'attachement à l'Empereur [...] personne mieux que vous mon Général ne peut en rendre un compte vrai [...]
Sign : Le Colonel du 5e Régt d'Inf. Légère F. Curnier de Pilvert ».

H 32,3 cm x 20,2 cm. 2 pages.
Assez bon état, traces de pliures, bords supérieur et inférieur avec petites déchirures (sans incidence sur le texte), petites taches, rousseurs.

BIOGRAPHIE :
François Théodore CURNIER DE PILVERT, né le 23 septembre 1767 - CREST 26, décédé le 16 avril 1834- SAINT CYR 71. Chevalier de l'Empire (6 octobre 1810), Colonel de l'Infanterie (7 septembre 1811 - Major 1806 au 51ème de Ligne), Membre de l'Expédition d'Égypte (1798), Chevalier de l'Ordre de Saint Louis (29 juillet 1814).

HISTORIQUE :
* Décret impérial du 13 mars 1815 « [...] Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:/ ARTICLE PREMIER./ Aucun corps étranger ne sera admis à la garde du Souverain. La Garde impériale est rétablie dans ses fonctions./ Elle ne pourra être recrutée que parmi les hommes qui ont douze ans de service dans nos Armées./ .. »

Le 5e régiment d'infanterie légère (5e léger) est un régiment d'infanterie légère de l'armée française créé sous la Révolution à partir du bataillon de chasseurs Cantabres, un régiment français d'Ancien Régime lui-même issu du régiment de Montréal.
En 1854, il est transformé et prend le nom de 80e régiment d'infanterie.
[...] 12 mai 1814 : pendant la Première Restauration le régiment prend la dénomination de régiment léger d'Angoulême
20 avril 1815 : pendant les Cent-Jours il reprend le nom de 5e régiment d'infanterie légère
16 juillet 1815 : comme l'ensemble de l'armée napoléonienne, il est licencié à la Seconde Restauration.
11 août 1815 : création de la légion de l'Ariège.
1820 : renommée 5e régiment d'infanterie légère.
En 1854, l'infanterie légère est transformée, et ses régiments sont convertis en unités d'infanterie de ligne, prenant les numéros de 76 à 100. Le 5e régiment d'infanterie légère prend le nom de 80e régiment d'infanterie de ligne.

[...] A la première Restauration, le 5ème Léger garde son rang mais prend le titre de régiment d'infanterie légère d'Angoulême. Il reçoit, pour compléter ses effectifs, une partie du 37e Léger impérial dissout. Son Dépôt est toujours fixé à Cherbourg et le colonel reste Curnier de Pilvert.
[...] Le colonel doit remettre de l'ordre dans son unité et les uniformes au goût du jour en enlevant tous les insignes impériaux sur les galons, plaques et retroussis. C'est ainsi que les musiciens prennent un habit bleu et les tambours se galonnent à la livrée royale.
Le retour de l'Empereur en mars est vécu avec enthousiasme, et le Régiment reprend la cocarde et des drapeaux tricolores. L'Empereur lève une nouvelle armée à partir de ce que la Restauration avait laissé et confie les frontières aux Gardes Nationales.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 5e Léger à Cherbourg fait partie de la 14e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Calvados, et son Dépôt doit être établi à Paris (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.[...]