Armée d'Orient. LETTRE SIGNÉE DU GÉNÉRAL MAC MAHON, commandant le corps de réserve et la ligne de la Tchernaïa, AU GÉNÉRAL MORRIS, commandant la Division des Chasseurs d'Afrique, Camp de Tracktir, le 1er octobre 1855. 18999-10

Armée d'Orient. LETTRE SIGNÉE DU GÉNÉRAL MAC MAHON, commandant le corps de réserve et la ligne de la Tchernaïa, AU GÉNÉRAL MORRIS, commandant la Division des Chasseurs d'Afrique, Camp de Tracktir, le 1er octobre 1855. 18999-10

Entête « Armée d'Orient. CORPS DE RÉSERVE. ÉTAT-MAJOR - N° 1219 ».
Le Général Mac Mahon s'émeut auprès du Général Morris des retards dans l'arrivée des rapports adressés de Baïdar (Baydar) à son quartier général :
« Camp de Tracktir le 1er octobre 1855. »
« ... il m'a été rendu compte que les retards que j'ai remarqué dans l'arrivé de ces rapports tiennent à ce que les ordonnances qui sont chargés de les porter du poste du pont de Kreutzenn à mon quartier général ne se rendent point directement à cette dernière destination mais qu'elles passent d'abord à l'état major de votre division où elles s'argentent quelques fois pendant un temps assez long.
Je vous prie de vouloir bien donner des ordres pour que les ordonnances dont il s'agit dans le cas où, comme je le suppose, elles auraient à vous porter à vous même des dépêches venant de Baïdar ne s'arrêtent en passant à votre quartier général que le temps nécessaire, ... ».
Signé : Le Général Commandant le Corps de réserve et la ligne de la Tchernaïa : Mac Mahon.

Petit tampon à encre noire rectangulaire : « Gal V ». 1 page et demie.
Bon état, traces de pliures, petite déchirure avec manque (sans incidence sur le texte).

BIOGRAPHIE : Général MORRIS.
Le baron Louis-Michel Morris, né le 27 septembre 1803 à Canteleu (Seine-Maritime) et mort à Mostaganem (Algérie) le 7 juin 1867, est un général de cavalerie français.
Passé Capitaine au 3e régiment des chasseurs d'Afrique le 18/12/1832, il se distingue à l'affaire de Merdès le 12/9/1833, est décoré le 14 novembre suivant, a un cheval tué sous lui devant Bougie le 23/7/1834, se distingue particulièrement lors de l'expédition de Constantine en 1836 et est cité à l'ordre de l'armée.

HISTORIQUE : La bataille de la rivière Tchernaïa, bataille de la Tchernaïa (en russe : Сражение у Чёрной речки, Сражение у реки Чёрной) ou bataille du pont Traktir est un affrontement qui a lieu sur les rives de la rivière Tchernaïa (« noire » en russe) pendant la guerre de Crimée le 16 août 1855 entre la Russie et une coalition de troupes françaises et sardes.
La bataille commençe par une offensive des Russes qui veulent mettre fin au siège de Sébastopol. Deux corps d'armée russes sous les ordres du prince Mikhaïl Gortchakov (58 000 soldats) affrontent les troupes franco-sardes du général Pélissier (36 000 hommes). Bien que les témoins de la bataille soient surpris par le courage des soldats russes et la vigueur de leur attaque, l'assaut de l'armée russe est très mal organisé. Gortchakov a en effet envoyé une note à ses généraux avec ces mots « Commençons », signifiant qu'ils devaient commencer à déployer leurs forces, alors que les généraux l'ont interprété comme un ordre de passer à l'attaque et ont agi en conséquence, se heurtant à une résistance de la part des Français et des Sardes du général Alfonso La Marmora.
La bravoure des soldats sardes et français des 50e, 82e, 95e, 97e régiments de ligne ; du 19e chasseurs à pied ; et des 2e et 3e régiments de zouaves est tout particulièrement remarquée. La bataille se termine par une victoire alliée.
Les pertes sont trois fois plus élevées du côté russe que du côté adverse, qui perdent cependant le général sarde Montevecchio (Rodolfo Gabrielli di Montevecchio (it)). Quant aux sujets du tsar, ils perdent trois généraux.
La gestion peu efficace de la bataille a été sujet de railleries de la part de ses acteurs. Cette situation a ensuite inspiré à Léon Tolstoï une chanson satirique, qui demeure sa seule composition en vers connue
À Turin, la Via Cernaia perpétue le souvenir de cette bataille et à Paris la rue de Traktir.