CASQUE DE DRAGONS TROUPE, type 1762, provenant du Château de la Bourdonnaye (Morbihan), Ancienne Monarchie. 28453
Bombe (calotte) en laiton de forme ronde, d'environ 5 cm de profondeur.
Turban composé d'un bandeau de cuir de 11 cm de haut à l’avant formant pointe, de 7,5 cm sur les côtés et à l’arrière, recouvert d'une peau de phoque marin (ayant perdu tous ses poils).
Rosaces de mentonnières en laiton estampé en forme de palmettes, 6 cm de diamètre.
Cimier en laiton avec décors estampés en relief : les ailerons ont une hauteur maximale de 6,5 cm, chacun d’eux est frappé de huit godrons décroissants vers l'arrière ; masque de 9 cm de haut, 3,2 cm de large ; dans le haut est représentée une tête de méduse. Le bas des ailerons est replié vers l'extérieur (non découpé en festons), chacun riveté à la bombe au moyen de quatre clous en laiton à tête plate.
Crinière en crins noirs montée sur une semelle en cuir occupant tout le dessus du cimier, avec une natte en partie, longueur totale de la crinière environ 44 cm.
Coiffe intérieure composée d'un bandeau en veau ciré noir cousu au bas du turban sur une hauteur de 1 cm et repliée à l'intérieur sur une hauteur de 3,5 cm, puis surmonté d'une toile fine écrue.
H totale du casque 19 cm.
France.
Ancienne Monarchie, vers 1762-1770.
Bon état à très bon état, jamais nettoyé, poils du bandeau manquant, mentonnière absente.
PROVENANCE : Château de la Bourdonnaye (Morbihan).
NOTE :
Il faut attendre la seconde moitié du 18ème siècle pour qu’un corps d’infanterie, Les Volontaires de Saxe, (corps créé en 1743 par le vainqueur la bataille de Fontenoy, le maréchal Maurice de Saxe) remplace le traditionnel chapeau au profit d’un casque. Inspiré des coiffures des troupes volontaires venues de l’est du Rhin, constituées pour la guerre de succession d’Autriche, ce nouveau casque est choisi par le maréchal de Saxe et validé par le ministre de la guerre Choiseul, en 1762. C’est la naissance du casque moderne de l’infanterie française, il est constitué d’une bombe en cuir, à cette même époque le casque est aussi adopté pour la cavalerie (pour les régiments de dragons) avec une bombe en laiton.
À sa création, le casque de cavalerie a une hauteur 19 cm qui évoluera jusqu'à 27 cm à la veille de la Révolution.
C'est en 1762 que le casque fut adopté pour la coiffure des dragons. En 1779 la hauteur du casque fut légèrement élevée, depuis cette époque aucun changement n'y avait été apporté et les dragons de la Révolution continuèrent à porter des casques des dragons du Roi : à bombe de cuivre de forme relativement basse, entourée d'un turban de peau de « chien marin » ou de peau de tigre pour les officiers avec une houppette noire et une crinière retombant de chaque côté et à l'arrière du cimier, lui-même peu élevé. D'après les instructions données en 1768 par le colonel des dragons d'Autichamp à son major, les crinières des casques devaient être « frisées, de manière qu'elles ne soient jamais échevelées » et nombre de portraits nous ont prouvé que cette prescription était restée en usage.
Le casque présenté dans cette fiche est du tout début de cette période avec sa forme basse (19 cm). Le cimier est très précoce avec cette grande tête de méduse sur son masque et absence de palmettes en partie basse ; les ailerons ont un dessin rustique avec base repliée sur la bombe coupée droit sans festons, comme ce sera rapidement le cas dans l'évolution des casques ; absence de porte-plumet, porte-aigrette (houppette) pas encore apparu à l'avant du cimier, jugulaires à cette époque constituées de deux rosaces maintenant une mentonnière en cuir. Remarquons aussi que la présence en partie basse à l'arrière du bandeau d'un sanglon de serrage pour adapter la taille du casque n'est pas encore apparue comme ce sera le cas sous la Révolution et l'Empire.
Référence :
28453