SHAKO DU 4ème RÉGIMENT DE CHASSEURS À CHEVAL, modèle 1812, Premier Empire. 30239
Corps composé d'un feutre de 18 cm de haut, recouvert par une calotte en cuir de vache ciré, très fort, d'un diamètre de 24 cm rabattu sur le feutre sur une hauteur de 3,5 cm. Au bas du feutre, bourdalou en cuir de vache uni de 2,5 cm de large avec à l'arrière une boucle et son ardillon en fer, H de la boucle 2,7 cm, largeur 2,3 cm. Sous cette boucle, un gousset en veau simple, pour faciliter le jeu du bourdalou. Visière en cuir fort de vache verni, cousue à l'avant du shako, garnie d'un jonc en fer plié à cheval sur sa bordure extérieure, largeur de la visière 6 cm. Plaque en fer blanc, H 13,4 cm, largeur 11,2 cm, type 1812, à l’aigle couronnée avec l'écusson inférieur frappé d’un cor de chasse au centre duquel est découpé le chiffre « 4 ». Cocarde en cuir bouilli peint tricolore assujettie au feutre au moyen de fils d'acier, diamètre 7 cm ; cercle blanc en dehors, puis rouge et bleu au centre. Sous la cocarde est cousu un gousset destiné à la houppette. Jugulaires composées chacune d'une lanière en basane double sur laquelle sont montées 15 écailles en fer découpées alternativement en deux ou trois festons, plus une seizième de forme circulaire à l'extrémité, la première écaille fait 3,3 cm de large, la seconde un peu moins et ainsi en diminuant jusqu'à la dernière qui a 2 cm de large. Toutes ces écailles sont arrêtées chacune par un fil de fer plat et terminées par un lacet. Jugulaires assujetties par une rosace, nommée dans le règlement de 1812 « gros bouton » de même métal que la jugulaire, de 4,2 cm de diamètre ; elle est bordée d'une moulure saillante, en son centre un cor de chasse estampé en relief.
Coiffe intérieure composée d'un bandeau en cuir surmonté d'une grosse toile écrue.
Pompon de forme ronde en laine verte, diamètre 5,9 cm.
France.
Premier Empire.
Bon état, quelques trous et léchures de mites sur le feutre, partie de la calotte repliée sur le côté droit fendue sur sa hauteur avec réparation à la couture. Plaque frontale légèrement oxydée, lacets des mentonnières postérieurs.
NOTE :
Ce shako peut être attribué au 4ème régiment de chasseurs à cheval par le fait de sa visière cerclée métallique, caractéristique que l'on retrouve dans les coiffures de cavalerie.
HISTORIQUE :
Alors que le régiment se couvre de gloire, son dépôt est fixé, le 22 janvier 1800 à Bourg et son cantonnement à Pont d'Ain. Le commandement du dépôt est confié au chef d'escadron Bellon, qui fait aussi, suite aux demandes du préfet de l'Ain, office d'inspecteur aux revues pour la Légion Italique et officier de police militaire. Le séjour du 4e chasseurs à Bourg est marqué par la présence de la Légion Italique et de très nombreux réfugiés civils italiens qui engendre une crise frumentaire dans le département. Le 25 Floréal an VIII, afin de nourrir les 60 chevaux du dépôt du 4e régiment de chasseurs à cheval, il ordonne une réquisition de fourrage dans les communes des cantons de Bourg, Pont de Vaux, St Trivier de Courtes, Bâgé, Pont de Veyle, Coligny, Treffort, Chavannes, Ceyzériat et Montrevel. Alors qu’il fait part de son arrêté, le chef d’escadron Bellon vient lui “ annoncer qu’il attendait encore 400 chevaux de remonte ”.
Effrayé par le grand nombre de chevaux à venir, le préfet de l’Ain demande au commissaire des guerres Quinet et au garde magasin des fourrages militaires s’ils peuvent subvenir à l’approvisionnement en fourrages. Ces derniers répondent que cela leur est impossible. Sachant le département de l’Ain épuisé et ruiné, notamment à cause du passage des hommes de la Légion Italique et des réfugiés italiens, il prend le parti de faire partir le dépôt du 4e chasseurs. Le préfet de l’Ain invite le commissaire des guerres Quinet, le 25 floréal an VIII, à « vous réunir à moi pour demander et obtenir le départ du dépôt du 4e régiment de chasseurs ».
En effet, la crainte de voir arriver à Bourg les 400 chevaux de remonte du régiment font craindre la pénurie au préfet :
il doit se réunir à Bourg quatre cents chevaux de remonte, il est en conséquence indispensable de prévenir une réunion de chevaux aussi considérable, puisqu’il n’est pas même possible d’assurer la subsistance du petit nombre de ceux qui existent actuellement au dépôt ”.
Le jour même, le préfet de l’Ain désireux de voir partir le 4e chasseurs, écrit au général Montigny, commandant militaire de la 6e division militaire, à Besançon, au commissaire ordonnateur de la même division militaire et au général Romand, commandant militaire de l’Ain afin de donner l’ordre au chef escadron d’escadron du 4e régiment de chasseurs de se rendre dans telle autre destination que vous lui indiquerez et à vous opposer formellement à tout autre envoie de troupe dans ce département ”.
Le 3 prairial an VIII, le général Romand, commandant l'Ain et le Jura, assure le préfet de l'Ain qu'il a insisté fortement pour que le dépôt du régiment soit retiré de Bourg. Les demandes du préfet de l'Ain aboutissent, puisque le départ du dépôt est fixé au 17 juillet 1800. Afin d'organiser correctement le départ du régiment, Bellon, le chef d'escadron du 4e régiment, responsable du dépôt, demande au préfet de l'Ain, le 13 juillet, à faire rentrer à Bourg les détachements du régiments présents à Pont d'Ain et Meximieux, afin de faire changer les chevaux et les harnachements. Pour ses 6 mois de présence dans l'Ain, le 4e régiment de chasseurs est créditeur de l'État de 13 053 francs, soit 5 décades de solde.
Le régiment prend part à la campagne d’Italie, en 1800, et c’est durant celle-ci que le 13 Frimaire An IX (4 décembre 1800), Verdet se couvre d’une gloire éternelle. Sans doute sous-officier, il part en patrouille avec 4 chasseurs en direction du village de Stellata. Là, les chasseurs essuient le feu d’une sentinelle autrichienne. Verdet la charge, la renverse d’un coup de sabre puis se dirige sur celle étant postée vers le faisceau de fusil, qu’il capture. Dans le feu de l’action, Verdet fond sur le poste de garde et fait 9 autres prisonniers.
Officiers tués et blessés (1805-1815)
Tués : 21 ; Morts de leurs blessures : 1 ; Blessés : 48
(Sources : Tony Broughton)
En 1804, le régiment reçoit 4 aigles et guidons modèle Challiot. Cette même année 1804, un escadron est détaché en Martinique jusqu’en 1812. En 1805, il est à l'armée de Naples (sous les ordres de Masséna, division Verdier - NDLR) et se bat à Padoue le 5 novembre, Venise et St Michel. De 1806 à 1812 il est attaché à la pacification de la Calabre et de la Puglia. Les combats sont remplacés par des escarmouches et son colonel, Bruguière, est même assassiné par des brigands le 28 octobre 1806 près de Gaète.
En 1812, alors que l’escadron de Martinique rejoint le régiment, ce dernier reçoit 4 aigles avec guidons déchirés en service (3 sont renvoyées). L'étendard est du modèle 1812 sans inscription, c’est lui qui est porté pendant la campagne de Russie. Le régiment est à la Grande Armée, brigade Beurmann du IIIe corps et participe à la campagne de Russie. Il compte alors 34 officiers et 669 hommes. Il combat à Valoutina (19 août 1812), à la Moscowa ( 7 septembre 1812), à Vitbesk (7 novembre 1812) et Krasnoe (14-18 novembre 1812), à la Berezina (26 novembre 1812).
Lors de la retraite, le 18 novembre 1812, l'aigle est prise par le régiment russe de Poltava. Les restes du 4e combattent à la Bérézina (26-28 novembre 1812), puis lors de la campagne de 1813 à Katzbach (26 août 1813), Wachau et Leipzig (16 et 18 octobre).
En 1814 il combat à Montmirail (11 février) et Arcis sur Aube (20-21 mars). Lors de la Première Restauration, le régiment est renommé régiment des Chasseurs de Monsieur et récupère les débris du 19e chasseurs. En 1815, durant les Cent jours, il reçoit 1 aigle et étendard modèle 1815. Il est à l'Armée du Nord et combat à Ligny (16 juin) et Waterloo (18 juin - IIIe corps Vandamme, 3e division de cavalerie Domont).
A la seconde abdication, il ne remet pas son aigle à Bourges et est supprimé en décembre 1815. Ses hommes sont alors versés au 21e chasseurs.
Batailles et combats
1793: Wissembourg, Fort Vauban, Brumpt, Vantzenau,Kaiserlautern, Gambsheim, Haguenau
1794: Schwegenheim, Trippstadt, Kaiserlautern, Mannheim
1796: Neustadt, Kehl, Renchen, Rastadt, Elttingen, Neubourg, Biberach
1797: Passage of the Piave and Tagliamento, Chissanto, Weng
1799: Bergen, Alkmaer, Kastricum, Harlem
1800: Passage du Mincio, siège de Mantoue
1801: Rivalto, Verone, Saint-Pierre
1805: Padoue, siège de Venise, Saint-Michel
1812: Passage du Niemen, Vitepsk, Krasnoe, Smolensk, Valoutina, La Moskowa, Berezina
1813: Katzbach, Wachau, Leipzig, Glogau
1814: Montmirail, Arcis-sur-Aube
1815: Ligny, Waterloo
Référence :
30239