LETTRE SIGNÉE ÉLISA BONAPARTE, ADRESSÉE AU PRÉFET DE L'ARNO**, Florence le 14 janvier 1814. 18906-17
Importante lettre historique écrite alors que les forces coalisées resteraient leur étreinte dans la péninsule, et quelques jours seulement avant que les Napolitains entrent à Florence, le 31 janvier.
« Monsieur le Préfet de l'Arno, j'ai appris avec peine que des fonctionnaires français cédant à des allarmes que rien ne vérifie dans ce moment, annoncent par des mesures inconsidérées telles que la vente de leur mobilier et autres précautions des préparatifs de retraite qui ne peuvent que produire un mauvais effet et encourager les individus opposés au Gouvernement dans leurs coupables espérances [...].
Elle condamne la conduite de ces fonctionnaires et ajoute « [...] Parlez-leur mon nom avec fermeté mais avec la persuasion dont vous avez les moyens. Les circonstances sont difficiles sans doute mais on ne peut douter qu'elles n'occupent toute ma pensée et que le maintien de la tranquillité, le désir de préserver la Toscane des malheurs de la Guerre ne soient l'objet de toute ma sollicitude. Que les administrations françaises ne détruisent pas mon ouvrage. Si des événements malheureux quoique peu probables encore, m'obligent de pourvoir à leur sûreté ce sera mon premier soucis. Je m'oublirai moi-même pour m'en occuper. Jusque là que leur confiance en moi soit entière et qu'elles ne cessent pas de donner des preuves de leur fidélité envers l'Empereur [...].
« Votre affectionnée. Signé : Elisa B. ».
« Florence, le 14 janvier 1814 »
2 pages. H 20,5 cm x 14 cm.
Très bon état, traces de pliures.
* Elisa BONAPARTE 1777-1820. Soeur de Napoléon. Princesse de Lucques et Piombino, Grande Duchesse de Toscane en 1809, elle administra des Départements, avec sagesse et énergie.
Elle résidait à Florence au Palais Pitti.
**Jean Antoine Joseph FAUCHET, né le 31 août 1761 à Saint-Quentin et mort le 13 septembre 1834 à Paris, est un haut fonctionnaire et diplomate français, qui a notamment été ambassadeur de France aux États-Unis pendant la Révolution française.
[...] Revenu en France, une mission à Saint-Domingue lui est proposée, mais il ne l'accepte pas.
Favorable au coup d'État du 18 brumaire, il est successivement nommé préfet du Var, puis de la Gironde. En 1809, il est nommé préfet de l'Arno en Italie, poste qu'il occupe jusqu'au départ de l'armée française en 1814. En 1810, il est fait baron d'Empire.
Il est démis de ses fonctions lors de la Première Restauration en 1814.
Pendant les Cent-Jours, il redevient préfet de la Gironde et est élu député du Var (24 mai-13 juillet 1815). Il quitte la vie publique après le second retour de Louis XVIII.
Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (28e division).
Référence :
18906-17