LETTRE, AVEC BELLE VIGNETTE DE VAISSEAUX, DU GRENADIER JEAN LOUIS RENOUS, 33ème régiment de Ligne à Dunkerque, À SA MÈRE demeurant au Pont-de-l'Arche (Eure), le 5 pluviôse an 13. 18880-25

LETTRE, AVEC BELLE VIGNETTE DE VAISSEAUX, DU GRENADIER JEAN LOUIS RENOUS, 33ème régiment de Ligne à Dunkerque, à sa mère demeurant au Pont-de-l'Arche (Eure), le 5 pluviôse an 13. 18880-25

Lettre avec adresse « La Veuve Renoü a lizey arrondissement du pont de larche département De l'Eure a Lizey ». Belle vignette imprimée en noir représentant au centre un vaisseau dans un ovale avec ruban, encadré de chaque côté d'un petit vaisseau drapeau flottant.
Le grenadier Jean Louis Renous est soldat dans la 2è Compagnie du 2è bataillon, 33ème Régiment de ligne embarqué à Dunkerque dans la flottille batave.

« Dunkerque le 5 pluviôse an 13. »
Ma chère Mère,
La présente est pour m'informer de l'état de votre santé qui m'est très chère. Tant qu'à moi je me porte assez bien pour le présent et je souhaite que la présente vous trouve de même ainsi que mon frère et ma soeur, et en même temps pour vous dire que je suis embarqué du 1 du mois de pluviôse à Dunkerque pour 2 mois et nous sommes bien reçus. Le grand froid que nous endurons dans les bateaux plats de la république batave et nous sommes à 20 grenadiers dans la bordée, un officier et les bateaux portent 3 pièces de canons, une pièce de 24 et deux pièces de 8 et en même temps pour vous dire ma chère mère que j'ai reçu les 9 frs que vous m'avez envoyés dans la lettre datée du 3 décembre 1804 et en même temps pour vous dire ma chère mère que cet argent me fait bien du plaisir vu qu'en sortant de l'hôpital ça m'a servi pour acheter des effets vu que j'en étais .... et en même temps pour vous dire ... en cantonnement à T... où nous avons resté 1 mois. Et je n'ai pu vous écrire plus tôt vu que nous étions toujours sur le moment du départ et j'ai retardé longtemps avant de vous écrire vu que nous étions pas en place. Vous me demandez le nom de mon commandant et de mon capitaine, le commandant s'appelle Cartier et le cap s'appelle Le Lion. J'ai été à l'hôpital à Bruges et à Ostende. Ma chère mère donnez mes respects à ma tante, la veuve de la Fosse et mon cousin et cousine et à Jean Baptiste et son épouse, ainsi que pour Pierre Milliard et sa femme ainsi que pour Pierre Milliard et son épouse et à toute la famille et tous les camarades. Et je vous prie de me marquer des nouvelles du pays. Je finis en vous embrassant de tout mon coeur. Pour la vie votre fils.
Signé « Jean Louis (Reinous ?) (Rennous ?)

Feuillet double. H 22,3 cm x 18 cm.

France.
Premier Empire.
Premier feuillet en assez bon état, seconde page en mauvais état avec déchirures et manques. Pliures, papier bruni.

NOTE : Lettre reproduite page 45, figure 15, de l'ouvrage LETTRES DE GUERRE 1792-1815, Pierre Charrié, éditions du canonnier, Nantes 2004.