LETTRE DU CAPORAL ANDRÉ DUSSER À SA MÈRE, Voltigeur au 29è Régiment Léger, Brest le 4 juillet 1811. 18880-15

LETTRE DU CAPORAL ANDRÉ DUSSER À SA MÈRE, Voltigeur au 29è Régiment Léger, Brest le 4 juillet 1811 de l'Empire Français. 18880-15

Rare document.
Très belle vignette gravée sur bois. Adresse de sa mère avec marque postale « DEP 37 GRENOBLE », trace de cachet de cire rouge. « Madame Marie Guillet Veuve Dusser, de la commune de Dufrêney Canton du Bourgdoisan, département de l'Isère, arrondissement de Grenoble, par Grenoble, à Dufrêney ».

Alors qu'il combattait dans l'Océan indien, il est porté déserteur !
... Face aux 26 000 hommes des escadres anglaises, le Gal DECAEN*, 4 000 hommes, a prit la responsabilité de capituler, sous conditions, le 2 décembre 1810... L'Ile de France redevenait l'île Maurice...

« Breste le 4 juillet an 1815 de l'Empire Français.
... rien au monde ne m'a fait plus de peine que la lettre du maire de notre commune ... On me mande que n'ayant pu me procurer de certificat de présence sous mes drapeaux l'on m'a porté sur la liste des déserteurs, que la colonne mobile est chez nous, saisit ce qui nous appartient pour se remplir à nos dépens, et que cela durera jusqu'au reçu du certificat ... Avant de rien précipiter, la justice et l'humanité exigeait de prendre toutes les informations possibles. Si l'on eût eu, et l'esprit et la bonne volonté de le faire, on aurait immanquablement appris quand et comment j'ai embarqué avec mon détachement pour renforcer la garnison de l'isole de France bloquée par les Anglais ; l'on aurait su que la presque totalité des navires que l'on expédiait de France tombaient au pouvoir de l'anglais beaucoup plus en force, l'on aurait su que presque tous ceux que l'on envoyait de l'isole de France, en France, ont subi le même sort ; qu'enfin, après la défense la plus opiniâtre, nous avons glorieusement et honorablement capitulé. Qu'il est douloureux pour moi, toujours fidèle à mon poste, et qui ait tant essuyé de misères, d'apprendre, à mon retour, l'indigne manière dont on vient de nous traiter ... Le coeur saigne à un pareil récit... ».
Signé André DUSSER.

3 pages, feuillet double. H 21 cm x 17 cm.

France.
Premier Empire.
Mauvais état, déchirures avec manques, pliures, rousseurs.

NOTE : Charles-Mathieu-Isidore Decaen ou de Caen est un général français de la Révolution et de l’Empire, né le 13 avril 1769 à Caen et mort le 9 septembre 1832 à Deuil-la-Barre.
... Capitaine général des Indes (1802-1810)
Il est nommé capitaine général des établissements français en Inde par le Premier Consul le 18 juin 1802. Les instructions qu'il a reçues de Bonaparte sont précises : il doit être le précurseur d'un retour massif des Français en Inde, alors en rébellion contre les Britanniques. Arrivé à Pondichéry en juillet 1803, il se heurte au refus du gouverneur général Wellesley de lui remettre les cinq comptoirs en dépit des clauses de la paix d'Amiens, dont on ignore alors la rupture. Plutôt que d'affronter les Britanniques en mer, et conformément à ses instructions, il revient à l’Isle de France. Accompagné de Louis Léger, futur préfet colonial, chargé de l'approvisionnement, de l'éducation, de la conservation des forêts, etc., Decaen administre les Mascareignes pendant sept ans au nom de la métropole1 et s'attache notamment à l'organisation administrative et monétaire de l'archipel2. Il cherche également à réorganiser les « traitants » de Madagascar et pour cela envoie d'abord Mariette, puis Sylvain Roux à Tamatave, car ces traitant sont indispensables à l'approvisionnement en riz, en bœufs et en esclaves pour l'Isle de France. En 1810, n’ayant avec lui que 1 200 hommes de garnison, il est attaqué par une armée britannique de 20 000 hommes. Il résiste quelque temps, obtient une capitulation honorable et, en quittant l’île, reçoit dans une adresse que lui votent les colons, l’expression de leur estime et de leur reconnaissance.
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