NÉCESSAIRE DE VOYAGE DU GÉNÉRAL LAURISTON donné par le Général Maison pendant la campagne de 1813, Premier Empire. 29860
Coffret rectangulaire en bois recouvert de maroquin vert comprenant des accessoires en argent : deux flacons en cristal, une boîte ronde en cristal, trois boîtes rondes en argent, un gobelet en argent, une grande boîte en cristal taillé à pointes de diamant à couvercle en argent ajouré pour du savon ou une éponge, une fourchette et une cuiller pliantes, une glace dans le couvercle ; ce coffret se prolonge par un grand rabat en maroquin vert, formant trousse, rempli de divers instruments ; lorsque la boîte est fermée, le rabat vient l'entourer complètement en faisant un tour et demi. Le nécessaire est présenté avec son étui de voyage en basane, doublé de soie verte (très accidenté).
À l'intérieur du nécessaire, une étiquette manuscrite d'exposition est marquée : « Nécessaire de toilette donné par le maréchal Lauriston au maréchal Maison qui avait perdu le sien pendant la campagne de 1813. N° Appartient au Marquis Maison »".
On joint une lettre au crayon, manuscrite, probablement écrite par la Marquise Maison, en mai 1899 : « Nécessaire de toilette du général Lauriston donné par celui-ci au général Maison qui avait perdu le sien - Campagne de 1813 - Le maréchal Maison s'en est servi jusqu'à sa mort février 1840, en souvenir de Lauriston. Lauriston avait fait ce cadeau en témoignage d'amitié et d'estime en 1813, le général Maison étant sous ses ordres comme général de division et Lauriston commandant de corps d'armée ». Dimensions fermé 30 x 15 x 10 cm, longueur du rabat 65 cm. Époque Premier-Empire. Bon état.
POINÇONS: - coq premier titre de Paris, 1809/1819; - orfèvres, pour les couverts pliants: "P C" CHENEAUX, coutellerie, 39 rue Quincampoix à partir de 1810, 1811; pour les boîtes: "P N B" BLAQUIÈRE Pierre, Noël, 174 rue Saint-Honoré, insculpation 1803/1804.
France.
Premier Empire.
Très bon état.
PROVENANCE:
Ancienne collection André Deconinck, vente à l'hôtel Drouot, chez Maître Thierry de Maigret, expert Bernard Croissy, jeudi 09 octobre 2014 n° 64 du catalogue.
BIOGRAPHIES :
Jacques Jean Alexandre Bernard Law, marquis de LAURISTON est un militaire, diplomate et homme politique français, né le 1er février 1768 à Pondichéry dans les Indes françaises, et mort le 11 juin 1828 à Paris. Il devient successivement général de division en 1805, comte de l'Empire en 1808, ambassadeur de France en Russie en 1811, marquis de Lauriston en 1817, maréchal de France en 1823 et ministre d'État en 1824. Il est par ailleurs élu en 1822 à l'Institut de France (Académie des beaux-arts).
En 1800, Napoléon Bonaparte, devenu Premier consul, le rappelle au service et en fait un de ses aides-de-camp et participe à ce titre à la bataille de Marengo le 14 juin 1800. Il reçoit l'ordre de licencier le 1er régiment d'artillerie qui s'était mutiné et de le réorganiser. Il en eut ensuite le commandement.
LAURISTON est envoyé en mission diplomatique à Copenhague en 1801 et assiste au bombardement de la ville par la flotte britannique de l'amiral Nelson. Au printemps 1802, il est chargé de porter à Londres la ratification du traité de paix conclu à Amiens entre la France et le Royaume-Uni. L'aide-de-camp du Premier Consul est reçu avec enthousiasme par la population de Londres : celle-ci coupe les traits des chevaux et traîne sa voiture jusqu'à son hôtel.
De retour en France, il est nommé général de brigade le 13 septembre 1802. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1803, commandeur en 1804; ses deux frères puinés, Charles Louis et Louis Georges seront également chevaliers de la légion d'honneur mais bien plus tard.
Il reçoit le commandement des troupes de l'expédition préparée pour ravitailler Batavia, sous les ordres de l'amiral Villeneuve. Il est élevé au grade de général de division le 1er février 1805. L'escadre appareille de Toulon le 29 mars et arrive à la Martinique à le 12 mai. Lauriston participe à la prise du rocher du Diamant, occupé par une garnison britannique et réputé imprenable. Dix jours plus tard, Villeneuve apprend le départ de Nelson pour les Antilles et la flotte remet à la voile pour l'Europe. Elle arrive à Cadix après la bataille du cap Finisterre. Lauriston rentre à Paris.
Il fait la campagne de 1805 en Autriche. Il devient gouverneur de Braunau, Raguse et des Bouches de Kotor, en 1806. Le 19 décembre 1807, il est nommé gouverneur général de Venise. À son arrivée dans cette ville, il fait opérer la translation du corps de l'économiste Law, son grand-oncle, dans l'église San Moisè.
En 1808, Lauriston accompagne Napoléon à l'Entrevue d'Erfurt. Il est fait comte de l'Empire et combat en Espagne. De retour en Allemagne en 1809, il passe à l'armée d'Italie et prend une part active aux batailles de Raab et de Wagram, où il commandait l'artillerie de la Garde. À l'issue de la bataille de Wagram, Napoléon lui octroie le grand cordon de la Couronne de Fer.
Lauriston et Kutuzov, général en chef de l'armée russe, 1812.
La paix à tout prix ! Napoléon et le général Lauriston en 1812, par Vassili Verechtchaguine (1900).
Après le traité de Schönbrunn, Lauriston, en tant que colonel général de la Garde impériale, accompagne l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche en France pour son mariage avec Napoléon. Il est ensuite chargé d'aller chercher à Haarlem et de ramener en France les enfants de Louis Bonaparte, qui venait d'abdiquer la couronne de Hollande. Le 5 février 1811, Napoléon nomma Lauriston son ambassadeur en Russie à Saint-Pétersbourg. Il devait demander à Alexandre l'occupation des ports de Riga et de Reval, et l'exclusion des vaisseaux britanniques de la Baltique. Un an plus tard, pendant la campagne de Russie, il rejoint l'armée et sert de nouveau comme aide-de-camp de Napoléon. Après la prise de Moscou, l'Empereur charge Lauriston d'une mission de négociation de paix avec le général Koutouzov. Après une journée de tergiversations aux avant-postes, Lauriston est admis dans la nuit du 5 octobre 1812 auprès du commandant en chef russe. Celui-ci l'éconduit en feignant devoir en référer au tsar pour maintenir les Français dans l'incertitude et retarder leur départ. Lauriston commande l'arrière-garde durant la retraite et montre dans ces circonstances difficiles les talents d'un général consommé.
Arrivé à Magdebourg, il y organise le 5e corps de la Grande Armée, à la tête duquel il combat durant la campagne d'Allemagne aux batailles de Lützen, de Bautzen. À la tête des 5e et 11e corps, il battit les Prussiens en plusieurs rencontres. Il est fait prisonnier lors de la bataille de Leipzig, le 19 octobre 1813. Il se trouvait toujours dans la ville lorsque le pont sur l'Elster Blanche a été détruit ; le Moniteur annonça sa mort. Conduit à Berlin, il rentre en France après la chute de l'Empire et le retour des Bourbons en avril 1814.
MAISON Nicolas, Joseph, Marquis, maréchal de France né à Épinay le 19 décembre 1771, + à Paris le 13 février 1840. Il commence sa carrière dans la garde nationale, en 1789; servit à Fleurus; employé auprès du général BERNADOTTE, en juillet 1795; capitaine, en 1796; chef de bataillon, en août 1796; adjudant-général chef de brigade, employé à l'armée de Hollande, en 1799; chef d'état-major de la 27e division militaire, en 1802; général de brigade, le 19 février 1806; Baron de l'Empire, le 2 juillet 1806; chevalier du Mérite militaire de Maximilien Joseph de Bavière, en 1810; servit en Russie, en 1812; général de division, le 21 août 1812 ; Comte de l'Empire, le 14 août 1813; grand croix de l'ordre de la Réunion, le 19 novembre 1813; commandant du 1er corps de l'armée du Nord; gouverneur de la 1ère division militaire à Paris, le 1er juin 1814 et du 8 juillet au 25 septembre 1815; pair de France, le 4 juin; grand croix de la Légion d'honneur, le 22 juillet 1814; Marquis, le 31 juillet 1817; grand croix de Saint-Louis, le 30 septembre 1818; gouverneur de la 1ère division militaire à Paris, le 17 février 1819; commandant en chef l'expédition de Morée, le 24 juillet 1828; maréchal de France, le 22 février 1829; ministre des Affaires étrangères à la place de Molé, du 2 au 17 novembre 1830; ambassadeur à Vienne, de 1831 à 1833, à Saint-Pétersbourg, de 1833 à 1835; ministre de la Guerre, 1835/1836
Référence :
29860