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TAMBOUR D'INFANTERIE ALLEMANDE, Pemière moitié du 18ème siècle. 28866

TAMBOUR D'INFANTERIE ALLEMANDE, Pemière moitié du 18ème siècle. 28866

Tambour d'infanterie, avec cercles de tension de 4,7 cm de hauteur et 43,3 cm de diamètre.
Caisse composée du fût, de deux grands cercles, de deux petits cercles de roulage, de la peau de batterie (peau supérieure), du timbre (peau inférieure), des cordages et des tirants.
Fût en bois, H 31,5 cm et 41,5cm de diamètre, plaqué de flammes droites écarlates sur fond blanc. Grands cercles de caisse en bois de frêne et percés de neuf trous à distances égales, laqués alternativement blanc et écarlate. Crochet en fer à vis coulissant dans une patte métallique fixée verticalement à l'opposé du tenon; un écrou-papillon permet de donner au timbre plus ou moins de tension
Peaux de caisse en veau parcheminé et proportionnés à la dimension de la caisse. Celle de timbre est plus fine que celle de batterie.
Cordages qui servent à tendre la peau, sont en chanvre, câblés en brins : ils sont lacés en zig zag, sur le fût, en passant dans les trous des cercles. Circonférence de la corde 4 mm.
Tirants composés de lacets en buffle naturel de 2 cm à 2,5 cm de largeur, servant de coulants pour tendre les cordages.

Allemagne.
Première moitié du 18è siècle.
Bon état, peau de batterie percée, usures et frottements d'usage aux peintures des bois.

NOTE :
Il existe très peu de documents d'époque sur les uniformes des tambours et sur les tambours (objets), il n'y a pas d'étude sur les décors des tambours, il est difficile d'affirmer une attribution et même un pays.

Ce décor à flammes droites peut être observé sur un tambour conservé dans un musée municipal allemand, flammes droites bleues, sur un tambour d'infanterie ou de ville du Saint-Empire Romain, 18e siècle.

Le Musée de l'Armée à Paris, Hôtel des Invalides, possède six tambours complets et quatre caisses nues de l'ancienne monarchie. Les six tambours ont la caisse en bois peint. Trois des caisses nues sont des fûts de cuivre, la quatrième est, elle aussi, en bois peint. Une étude a été réalisée dans les années 1960/1970, par les conservateurs du musée dans la revue des Amis du Musée de l'Armée. Cet article nous donne de précieux renseignements.
Sous le règne de Louis XIV et pendant la plus grande partie de celui de Louis XV, le tambour avait une caisse en bois de chêne ou de chataîgner, théoriquement remplacée par le fût de cuivre, à partir de 1767. Sa hauteur devait être égale au diamètre et mesurer de 15 à 20 pouces, soit environ de 405 à 540 millimètres. Cette règle n'est respectée par aucune des caisses ou fûts de tambour que possède le Musée.
Les peaux, tendues sur un jonc, étaient mainte- nues aux deux extrémités de la caisse par des cercles de bois d'environ 40 millimètres de hauteur, peints en bleu, sauf rares exceptions, et percés de trous pour le passage des cordes de tension. La peau supérieure s'appelle peau de batterie, l'autre peau de timbre. Sur celle-ci est en effet tendue diamétralement la corde de timbre, boyau huilé plié en deux, la boucle fixée par un tenon ou un crochet à la base de la caisse, au plus près du bourrelet de jonc, les deux bouts libres étant liés sur un crochet à vis coulissant dans une patte métallique fixée verticalement à l'opposé du tenon; un écrou-papillon permet de donner au timbre plus ou moins de tension.
Plusieurs tambours du Musée ont encore des peaux d'origine, comme en témoigne l'inscription visible sur l'une d'elles et dont nous reparlerons. Les cordes de tension sont en grande partie d'époque. Certaines des cordes d'époques ont été identifiées comme étant un « cordeau à trois torons » d'une fabrication antérieure au début du XIX siècle, en fibres de chanvre tordues à la main.
Les tirants sont de modèles divers; la plupart des tambours ont des tirants de cuir brun quadrillé se fermant sans couture, par tenon et mortaise; d'autres sont de simples lanières avec une ligature de fil poissé. Seul, un tambour du régiment suisse de Castella est équipé avec de très beaux tirants en buffle se bouclant par torsion, à la mode prussienne.
La pièce maîtresse du tambour est évidemment la caisse. Seules les caisses en bois ont été fabriquées avec beaucoup de soin.
Voici les tambours du musée :

— Tambour d'une compagnie de bombardiers, règne de Louis XIV.
Diamètre de la caisse: 435 mm environ (1); hauteur: 342 mm. Peinture très soignée et en bon état de conservation. Sur un fond gris-vert semé de grosses fleurs de lys disposées en quinconce se détache un seul motif décoratif, qui doit logiquement se trouver sur la partie visible lorsque le tambour est suspendu à son collier devant le le corps de l'homme. II représente un bombardier exécutant la mise à feu, entièrement vêtu de rouge à l'exception des parements du justaucorps qui sont noirs ou bleu foncé. Détail curieux, ce militaire est sans chapeau et ses cheveux sont coiffés à la mode des dernières années du XVII siècle, ce qui permet de dater le tambour. L'affût du canon. est peint en jaune, les ferrures sont noires.
Les compagnies de bombardiers, créées par Louis XIV, ont été incorporées dans Royal-Artillerie en 1720.

— Tambour d'une compagnie d'ouvriers ou de milice de Bretagne, début du XVIII siècle. diamètre de la caisse 443 mm environ; hauteur: 332 mm. Peinture en très bon état, mais décorations d'un style très naïf. Le fond est d'un beau rouge clair. La surface du cylindre est divisée verticalement en trois parties à peu près égales. Sur deux d'entre elles sont peints deux grands motifs décoratifs identiques et polychromes deux écus ovales bleus, l'un au soleil rayonnant, l'autre aux trois fleurs de lys de France, surmontés d'un casque héraldique à trois plumes, deux jaunes, une blanche, et se détachant sur un faisceau de hallebardes, piques, pertuisanes, écouvillons et dra- peaux il y a quatre drapeaux de chaque côté, un jaune, deux bleus et, au premier plan, un blanc semé des hermines noires de Bretagne. A la base, deux tambours rouges, deux canons dos à dos, un baril de poudre et un gabion. Sur l'un des deux écus fleurdelysés, les lys ont été enlevés. Sur la paroi intérieure de la caisse est collée une très belle étiquette imprimée, la marque du fabricant : « Louis LEPAGE, maitre-caissier, fait et vend des caisses militaires, fifres et autres instruments. Il vend des violons fins et communs, le tout à juste prix. Il demeure au Havre, en la grande rue Saint-Michel, proche la Bourse ».
Les drapeaux herminés ayant la place d'honneur, ce tambour doit être attribué sans aucun doute à une unité bretonne. Mais laquelle? Certainement pas au Régiment de Bretagne-Infanterie dont les drapeaux étaient écartelés de la grande croix grecque, ce qui n'est pas le cas. Il s'agit donc soit d'une compagnie d'ouvriers, soit d'une milice. Le dessin très naïf de l'ornementation m'incline à penser que ce tambour date des dernières années du XVII siècle ou des toutes premières du XVIII. La décoration des caisses incontestablement d'époque Louis XV est en effet beaucoup plus artistique.

— Tambour d'une milice brabançonne 1725.
Diamètre: 455 mm ; hauteur : 344 mm. La caisse est admirablement décorée, le dessin des ornements très élégant et soigné. Sur les trois quarts de sa surface courent des flammes ondées blanches et bleu foncé alternées, ces dernières ayant la pointe en haut. Sur la face antérieure, un espace de 430 millimètres est peint en vert foncé sur toute la hauteur de la caisse. Il est orné d'un très beau motif décoratif: sous la couronne ducale, un grand écu coupé, au premier d'or au lion naissant de gueule, au deuxième d'argent à trois fasces ondées d'azur; il se détache sur un faisceau d'oriflammes, de guidons, étendards et drapeaux rouges, bleus et blancs. A la base, deux timbales de cavalerie à tabliers rouges et verts et deux tambours aux flammes ondées blanches et bleues, laissant apparaître, de part et d'autre, les deux extrémités d'une banderole blanche portant, inscrite en lettres noires, la devise : «LUCTOR ET EMERGO ». Le joint est renforcé de petits clous en cuivre à tête ronde artistiquement disposés en dessins géométriques. La caisse est dotée d'une petite bride de tendeur de timbre, mais la vis de réglage manque.
Sur la paroi intérieure sont collées deux intéressantes étiquettes. L'une, en mauvais papier grisâtre, porte une inscription manuscrite malheureusement indéchiffrable, l'encre étant très délavée; seule apparaît, bien visible, la date 1725. L'autre, en beau papier rose, en caractères d'imprimerie : « LOMBAR TAMBOUR 1742 ». Sur la peau de batterie, en écriture anglaise bien moulée Lombar 1742 » avec un grand paraphe étudié qui eut fait pâlir d'envie un vieux sergent- major.
Ce tambour provient de l'ancien arsenal de Douai. Le fichier des collections l'attribue à une milice brabançonne de l'Électeur Maximilien Emmanuel, sans autre explication. Le nom du brave tambour qui, en deux endroits, a fait marquer > sa caisse en l'an de grâce 1742 est, lui, bien français.

— Caisse de tambour du Régiment d'Infanterie de Hainaut 1747.
Diamètre: 448 mm; hauteur: 340 mm. Peinte en gris-vert, elle est décorée, sur sa moitié postérieure, de six grosses fleurs de lys jaunes dispo- sées en quinconce. Sur la face antérieure est peint, avec beaucoup de soin, un très beau motif décoratif : sur un grand cartouche jaune surmonté de la couronne royale, se détachent les armes de France avec les colliers des ordres. Le cartouche est placé sur un faisceau de drapeaux, deux blancs et quatre aux couleurs du régiment grande croix blanche et les quatre quartiers aux triangles opposés aurores et bleus. A la base, deux canons aux affûts rouges dos à dos, deux timbales et deux tambours. De part et d'autre de la couronne apparaissent les deux extrémités d'une banderole blanche avec l'inscription en lettres noires : « RÉGIMENT D'HAYNAUT ». Sur l'une des faces latérales, en lettres blanches, le nom de la compagnie : « COMPE COURCELLES ». Sur la paroi intérieure est collée une très belle étiquette imprimée, la marque du fabricant. Sous les armes de France, on lit : «A LA FABRIQUE ROYALE des Caisses de Tambours Fait par moy, LOUIS LECLERC, Maître-caissier, demeurant rue de Berry, à DUNKERQUE, le Deux du mois de février 1747 ».
Il s'agit donc, sans aucun doute, du premier Régiment de Hainaut, créé en 1684, dissous en 1762 et dont le nom fut alors donné au Régiment ci-devant de la Roche-Aymon. En 1747, il est commandé par le comte de Gramont et est à l'armée du maréchal de Saxe. En 1745, il était présent à Fontenoy, l'année suivante à Rocoux et en 1747, il est à Berg-op-Zoom. Il participera en 1756 à l'expédition de Minorque, puis assurera la défense des côtes jusqu'à sa dissolution. Notre tambour a, par conséquent, accompagné de ses roulements bien des marches victorieuses.

— Tambour du Régiment de Courten, règne de Louis XV.
Diamètre de la caisse: 432 mm environ; hauteur : 325 mm. Ce tambour fait exception à la règle en ce qui concerne les cercles de bois servant à tendre les peaux; les siens ne sont pas peints. La caisse est à fond bleu clair, la face postérieure ornée de cinq grandes fleurs de lys jaunes disposées en quinconce. Sur le devant est peint un très beau motif décoratif polychrome les grandes armes de France et de Navarre avec couronne et colliers des ordres sur un grand cartouche rouge et or porté par deux anges sur des nuées, le tout entouré d'un faisceau de drapeaux, deux blancs et quatre aux couleurs bien connues de Courten. Ce beau régiment suisse fut au service de France sans interruption pendant exactement un siècle, de 1690 à 1790. Il est donc difficile de dater ce tambour avec certitude. On peut néanmoins penser qu'il est antérieur à 1767, date à laquelle ordre fut donné de remplacer les caisses en bois par des fûts de cuivre, car, à l'inverse des Français toujours enclins à "tourner" les règlements, les Suisses sont gens disciplinés. La faible hauteur de la caisse permet, à mon avis, de la dater de la seconde moitié du règne de Louis XV. Peut-être était-il à Fontenoy, où Courten perdit six officiers et soixante-quinze hommes tués et plus de deux cents blessés, à Rocoux, à Lawfeld, à Berg-op- Zoom et, à partir de 1756, sur les champs de bataille du Hanovre.

— Tambour du Régiment Castella ( on le trouve également orthographié Castellas), règne de Louis XV.
Comme Courten, ce tambour n'a pas de cercles bleu foncé. Les siens sont peints en bandes obliques écarlates et blanches. Ce très beau tambour gisait au fond d'une réserve, en pièces détachées. Sa fiche indiquait laconiquement : tambour du XVIII° siècle. La caisse à fond blanc sur lequel se détachent des flammes ondées écarlates sur tout le pourtour, sans autre motif décoratif est facilement identifiable. Elle apparaît en effet sur plusieurs dessins illustrant quelques ouvrages édités en Suisse retraçant l'histoire des régiments suisses au service des souverains d'Europe. Le tambour de Castella y est toujours représenté ainsi, avec, parfois, une légère variante dans la disposition des couleurs rouge et blanche sur les cercles de tension. Sur le nôtre, à côté de la bride du tendeur de timbre, est peint un petit écusson bleu foncé avec encadrement blanc et portant en son centre le chiffre romain X également blanc, sans doute le numéro de la compagnie.
Diamètre de la caisse 434 mm, hauteur : 332 mm. Le régiment de Castella a été au service de France de 1702 à 1722, puis à nouveau de 1756 à 1792. Je pense, comme pour Courten et pour la même raison, que le tambour du Musée date de cette deuxième période, c'est-à-dire de 1756 à 1767, date à laquelle le fût de cuivre a dû remplacer la caisse en bois. Castella était présent sur le champ de bataille de Rosbach, où il subit de très lourdes pertes; on sait qu'à la fin de cette désastreuse journée, les régiments suisses eurent la redoutable mission d'assurer la pro- tection de la retraite de l'armée du maréchal de Soubise. Mais Castella prit sa revanche en 1757 à Wesel, puis à Bergen en 1759, à Corbach en 1760 et, l'année suivante, à Clostercamp, où l'héroïsme du Chevalier d'Assas nous donna la victoire.
Ainsi, ce survivant d'un valeureux régiment suisse nous rappelle que, contrairement à ce que l'on affirme souvent, l'Armée française ne connût pas que des défaites pendant la guerre de Sept ans.

— Tambour d'une Compagnie d'Ouvriers d'Ostale, 1759.
Diamètre de la caisse: 396 mm environ, hauteur: 320 mm. Le fond est d'un beau rouge assez foncé. Sur deux faces opposées sont peints deux grands motifs décoratifs identiques élégamment traités : deux écus ovales à fond bleu, l'un aux trois lys de France, l'autre orné du soleil rayonnant, surmontés d'un casque héraldique à panache de plumes blanches et se détachant sur un faisceau de drapeaux bleus et blancs, de hallebardes, écouvillons, tire-bourres, pelles et faisceaux de licteurs. A la base, deux canons dos à dos et barils de poudre. Les deux espaces libres sont décorés, l'un d'une sorte de chrysanthème jaune stylisé surmonté de l'inscription : « Ce d'Ouvrier d'OSTALE » en lettres noires, l'autre du soleil rayonnant et, au-dessous, de deux grosses bombes à anses encadrant la date : « 1759 ». Ce tambour provient de l'ancien Arsenal de Douai. "Ostale" (ou Ostal) est une déformation du mot "hôtel" par lequel on désignait autrefois les hôpitaux militaires. Ces établissements, exception faite de l'Hôtel Royal des Invalides, étaient très mal tenus et leur personnel laïc était généralement peu dévoué et fort indiscipliné. Le duc de Choiseul, qui fut ministre de la Guerre de 1758 à 1770, entreprit, en ce domaine comme en tant d'autres, les réformes qui s'imposaient. Il militarisa le personnel des hôpitaux et les forma en compagnies « d'Ouvriers d'Ostale ». Le vieux tambour de l'Arsenal de Douai, serre-file de la série de l'Ancienne Monarchie, perpétue le souvenir de l'œuvre humanitaire d'un grand ministre qui sut, entre autres, entreprendre la rénovation de notre Marine et favoriser les efforts de Gribeauval.
Prix : 3 000,00 €
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France frais de port 25,00 € 100,00 €
Europe frais de port 31,00 € 200,00 €
Monde frais de port 100,00 € 350,00 €
Assurance (1% du prix de vente) : 30,00 €
Référence : 28866
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