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GILET D'OFFICIER GÉNÉRAL OU D'AIDE DE CAMP DU ROYAUME D'ITALIE, ayant appartenu à Francescu Maria de BACIOCCHI-ADORNO, Principauté de Lucques et du Piombino, Premier Empire. 28432

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GILET D'OFFICIER GÉNÉRAL OU D'AIDE DE CAMP DU ROYAUME D'ITALIE, ayant appartenu à Francescu Maria de BACIOCCHI-ADORNO, Principauté de Lucques et du Piombino, Premier Empire. 28432

En drap blanc, fermant droit à l'avant au moyen de neuf petits boutons en bois recouverts de drap blanc et brodés en fils, paillettes et cannetilles d'argent, diamètre 1,3 cm. Boutonnières brodées de chaque côté du gilet de branches de chêne en fils, cannetilles et paillettes d'argent. De chaque côté, chaque broderie mesure environ 3,3 cm de haut x 8 cm de large. Gilet entièrement bordé d'une baguette de fils et sequins d'argent, avec en partie haute et en partie basse une branche de feuillages. Col est également brodé de chaque côté du dessin identique aux boutonnières mais chaque broderie sur 5 cm de large. En partie basse, fausses poches à rabat de forme horizontale formant trois pointes en partie basse, bordées d'une baguette en fils et sequins d'argent et brodées pareillement aux boutonnières, largeur 14,5 cm, H 4 cm. H du col 6,5 cm, H du bas du col au bas du gilet 35 cm à l'avant et 40 cm sur les côtés. Arrière du gilet en toile de coton blanc, en deux parties s'attachant entre elles par deux lacets en coton blanc. Avant du gilet doublé de toile de coton blanc et de soie ivoire.

France.
Premier Empire.
Parfait état de conservation, broderies sans aucune oxydation, broderie au niveau des boutons est par endroits usée principalement à deux boutons, quelques petits trous et léchures de mites au drap mais très peu visibles.

PROVENANCE :
Gilet provenant de la Famille Félix Baciocchi.

BIOGRAPHIE : Félix BACIOCCHIi.
Né le 18 mai 1762 à Ajaccio et mort le 28 avril 1841 à Bologne, prince français, est un général d'Empire et homme politique français d'origine corse des xviiie et xixe siècles. Époux d'Élisa Bonaparte, pour qui est créée la principauté de Lucques et de Piombino.
Felix Pascal (sans e) naît le 18 mai 1762. Il appartient à l'une des plus anciennes et des plus nobles familles de cette île et est le fils cadet de François-Marie Baciocchi (1716-1787), propriétaire, membre du Conseil des anciens d'Ajaccio, et de Flaminia Benielli (1719-1769). Parent de Joseph Antoine Baciocchi-Adorno qui le guide vers une carrière militaire, il entre fort jeune au service. Il est d'abord sous-lieutenant au régiment de Royal-Corse en 1778, puis lieutenant aux chasseurs royaux corses en 1788, avant de passer dans les armées du Var et d'Italie en 1794. Militaire sans génie particulier, Baciocchi vient cependant à bout d'une magnifique conquête : celle d'Élisa Bonaparte (1777-1820). Il n'est que simple capitaine d'infanterie en 1796, lorsqu'il demande à Napoléon Bonaparte, qui vient d'être nommé général en chef de l'armée d'Italie, la main de sa sœur. Napoléon refuse : le mariage n'en est pas moins célébré à Marseille le 5 mai 1797, et le général Bonaparte, alors à Léoben, accepte le fait accompli.
Sa carrière prend alors une tournure plus brillante, quoiqu'elle n'atteigne pas les sommets auxquels parvient celle de Joachim Murat, autre beau-frère de Napoléon Bonaparte. Le général Bonaparte « adopte » son beau-frère et le fait, sans qu'il ait eu à tirer l'épée, colonel du 26e régiment d'infanterie légère. Il devient ensuite membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII puis officier du même ordre le 25 prairial suivant.
Arrivé au trône, Napoléon l'envoie présider le collège électoral du département des Ardennes, qui propose sa candidature au Sénat conservateur. L'Empereur le fait également membre du Sénat conservateur le 8 frimaire an XIII, le nomme général de brigade le 11 novembre 1804 et grand-cordon de la Légion d'honneur le 15 ventôse de la même année (6 mars 1805).
En 1805, Napoléon veut donner une couronne à sa sœur Élisa : il lui offre la principauté souveraine de Piombino par le décret du 27 ventôse an XIII (18 mars 1805). Peu après, le 15 prairial an XIII (4 juin 1805), le « conseil des Ducs » (Sénat) de la petite république de Lucques demande à Napoléon, en sa qualité de roi d'Italie, de confier le gouvernement de la République à un membre de sa famille et de le rendre héréditaire dans la descendance naturelle de celle-ci. En conséquence, Napoléon choisit le mari d'Élisa, Félix Baciocchi, et le choix est ratifié par Lucques le 25 prairial (14 juin). Baciocchi est nommé prince de Lucques par la constitution du 4 messidor (23 juin). Le couronnement du prince Baciocchi et de sa femme a lieu le 12 messidor (1er juillet 1805). Reconnaissant la haute supériorité de sa femme, Baciocchi lui laisse l'entière direction des affaires et se contente d'un rôle qui oscille entre ceux d'aide de camp et de prince consort. Mari complaisant, il supporte avec sérénité les infidélités de sa femme et se satisfait de la voir gouverner les états qu'elle tient de l'Empereur. En 1809, un sénatus-consulte du 2 mars ayant érigé en grande dignité de l'Empire les départements de l'ex-royaume d'Étrurie, l'Empereur nomme la princesse de Piombino et de Lucques grande-duchesse de Toscane. Le prince est fait quant à lui général de division et commandant de la 29e division militaire à Florence.
Bienveillant, humain, doux, libéral, juste, aimant et protégeant les arts et les gens de lettres les plus recommandables, Félix Baciocchi laisse, en Toscane et partout où il a été connu, une mémoire honorée. Talleyrand a à son égard un de ses mots cruels : le prince, dépossédé de Piombino, se plaint de ne plus savoir quel nom prendre : « Prenez donc celui de Baciocchi, il est vacant », lui répond le ministre des Relations extérieures. Alors que son absence de Paris lui a évité d'avoir à voter la déchéance de l'Empereur avec le reste du Sénat (1814), Félix Baciocchi éprouve le besoin de publier une proclamation par laquelle il se rallie à cette décision.

BIOGRAPHIE : BACIOCCHI-ADORNO (de) Francescu Maria (BACIOCHI Franceschinu): (1776-1861)
Né à Aiacciu. Fils de Ghjuseppe Antoniu. Consul général de Gênes en Corse en 1803. Colonel premier aide de camp du Prince de Lucques et de Piombino en 1806. Colonel des gardes nobles de la Grande Duchesse de Toscane en 1808. Commandeur de l'Ordre Royal de l'Union de Hollande. Autorisé, par ordonnance royale, à ajouter à son nom celui d'Adorno, et de s'appeler ainsi de Baciocchi Adorno, en 1817. Maire d'Aiacciu de 1817 à 1819. En 1818, il est membre correspondant de la Société d'Instruction Publique du Département de la Corse. Membre de la Société Centrale d'Agriculture de la Corse. Chevalier de la Légion d'Honneur.

REMERCIEMENT :
Je remercie Monsieur Bruno Mugnai, pour son travail sur les uniformes de la Principauté de Lucques et du Piombino.

HISTORIQUE :
Par Mr Bruno Mugnai.

Petite et pratiquement désarmée, la principauté de Lucques et Piombino inaugure une série d'États confiés aux proches de Napoléon. En 1805, l'ancienne principauté du sud de la Toscane, qui appartenait déjà à la famille Boncompagni-Ludovisi, fut cédée à Felice Baciocchi, époux de la sœur de l'empereur, Elisa Bonaparte. Quelques semaines plus tard, le 12 juin 1805, la République démocratique de Lucques exigea que Napoléon reçoive le prince Felice Baciocchi et son épouse comme nouveaux dirigeants. Ainsi, un nouvel État est né, composé de l'avant-poste stratégique de Piombino, qui gardait le canal d'Elbe, et de la cité-état de Lucques, où résidait la nouvelle cour. La création de cet État n’est pas le fruit du hasard. Napoléon a toujours considéré l'Italie comme un laboratoire politique pour introduire de nouveaux systèmes de pouvoir et expérimenter des méthodes de gouvernement. Les royaumes d'Italie et de Naples furent consolidés dans le nouvel ordre et l'italien devint la deuxième langue de l'Empire. 4800000 Italiens vivaient dans les nouveaux départements français créés dans la Péninsule, dits France-Italienne (Les Italiens représentaient en 1809 environ 11 % de l'ensemble de la population impériale ; voir dans Roger Dufraisse, Le Rôle de l'Italie dans la Politique Napoléonienne, p. 41, dans les Actes du Congrès 'Il Principato Napoleonico dei Baciocchi, Lucca, 1984). De plus, après 1806, il existait en Italie 22 duchés, 2 principautés et autres fiefs (12 fiefs dans le Royaume d'Italie, 4 dans le Royaume de Naples et 3 autres compris dans le territoire de Parme et de Plaisance) importants attribués à la famille Bonaparte et aux chefs militaires les plus vaillants. Ces nouveaux États indiquent clairement que, pour Napoléon, aucun Français ne pouvait mieux gouverner l’Empire que ses frères, assurant ainsi la politique hégémonique annoncée depuis 1804.
Naturellement, l'existence d'un petit État comme Lucques et Piombino était garantie par une obéissance totale à l'ordre napoléonien, comme le démontre clairement l'implication rapide de la République de Lucques dans le blocus continental français contre l'Angleterre en 1803. Malgré sa souveraineté limitée, la Principauté de Lucques et Piombino se distinguait comme le seul État de l'Empire français où la conscription militaire restait inconnue. Les princes Baciocchi semblaient régner sur une île dans l’océan tumultueux de Napoléon, et leur expérience représentait un changement considérable dans l’histoire des deux États. L'ascension du Corse Felice Baciocchi dans le Parnasse napoléonien est due en grande partie à la capacité et à l'initiative de son épouse Elisa. Elle possédait des capacités d'organisation extraordinaires, un talent incontestable pour les questions économiques et une énergie infatigable. Les contemporains ont reconnu ces qualités et elle lui a valu le surnom de « La Femme Napoléon ». Les politiques éclairées d'Elisa ont favorisé des prestations efficaces dans les institutions publiques et, par conséquent, Lucques est devenue un centre culturel important en Italie.
Malgré la modeste force militaire de la Principauté, les princes réorganisent la petite armée en levant de nouvelles unités et en réformant la milice. En 1806, l'armée se composait du bataillon Prince Felice, de cinq compagnies d'infanterie légère, de soldats supplémentaires de Piombino qui représentaient près d'un quart du bataillon, de deux compagnies d'artillerie en infériorité numérique, d'une compagnie de gendarmerie, qui comprenait sept gendarmes à cheval, et d'une compagnie d'anciens combattants en garnison. à Lucques. L'armée de ligne comptait 828 hommes³³, alors que « sur le papier, 20 000 miliciens supplémentaires pourraient être enrôlés par l'État ». 168 autres hommes sécurisent les résidences des souverains et leur escorte. Cette unité, créée en 1806, s'inspire de la Garde Impériale française.
Malgré la modeste force militaire de la Principauté, les princes réorganisent la petite armée en levant de nouvelles unités et en réformant la milice. En 1806, l'armée se composait du bataillon Prince Felice, de cinq compagnies d'infanterie légère, de soldats supplémentaires de Piombino qui représentaient près d'un quart du bataillon, de deux compagnies d'artillerie en infériorité numérique, d'une compagnie de gendarmerie, qui comprenait sept gendarmes à cheval, et d'une compagnie d'anciens combattants en garnison. à Lucques. L'armée de ligne comptait 828 hommes, alors que « sur le papier, 20 000 miliciens supplémentaires pourraient être enrôlés par l'État ». 168 autres hommes sécurisent les résidences des souverains et leur escorte. Cette unité, créée en 1806, s'inspire de la Garde Impériale française.

Le prince Felice Baciocchi reconnut la première compagnie de la Guardie del Corpo le 29 avril 1806 et le 1er mai, la première compagnie de 78 grenadiers privés, sous-officiers et officiers entra en service à Lucques. Le décret a également établi une hauteur minimale de l'unité, 5 pieds et 4 pouces (177 cm). La formation de la compagnie a nécessité le retrait de quelques troupes de la compagnie de grenadiers du bataillon de ligne. Auparavant, le 30 avril, l'ancienne compagnie des Gardes suisses avait été dissoute et, petit à petit, comme les carreaux d'une mosaïque, des gardes suisses de moins de 50 ans ont complété la nouvelle unité. Seuls 14 soldats, 2 sous-officiers et 1 officier pouvaient être enrôlés dans la compagnie, tandis que 50 autres soldats provenaient de l'infanterie cantonnée à Lucques et Piombino. L'entreprise fut finalement achevée en janvier 1807, lorsque le prince nomma les officiers. Dans la même période, une autre compagnie de taille égale fut créée, appelée Compagnia Cacciatori. Le secrétaire du Prince administrait les Gardes, unité appartenant à la Maison des Princes et directement commandée par le Prince Félice, classé Général de Division dans l'Armée française par ses contemporains. Comme prévu pour une unité créée pour la sécurité du Prince, le Sauveteur a reçu les plus grands soins : un salaire élevé et un équipement de première qualité. Finalement, en janvier 1807, le commandant, l'inspecteur général Mariotti, informa le prince que «... les Gardes du Corps ont retiré tous les effets d'armement que leursont destinés.»

Si le service confié aux Gardes manquait certes de risque, il était aussi moins stimulant. Les principales tâches ont été réalisées au Palais du Gouvernement de Lucques et dans la résidence princière de Marlia où il posta 4 soldats et 1 officier. Principalement en raison de sa présence, ou de son absence, dans sa résidence, le prince a finalement modifié la composition de l'unité Marlia. Après que la principauté de Baciocchi ait absorbé le territoire de l'ancien duché des Apuanes, un autre détachement de gardes du corps se forma pour la résidence des souverains à Massa en septembre 1807. La nouvelle unité se composait de 1 sergent, 2 caporaux, 1 tambour et 20 grenadiers. Le commandement alternait entre 1 Lieutenant des Grenadiers et 1 des Chasseurs, qui avaient sous ses ordres 1 Sergent, 1 Caporal, 1 Musicien, mais seulement 8 soldats. De plus, lorsque les membres âgés ont démissionné à la fin de l'année, les effectifs du Corps ont encore diminué et les vides n'ont été que partiellement comblés par d'autres troupes. Une grande partie des soldats italiens et corses sont restés dans les rangs, mais des soldats portant des noms incontestablement français ont également été enrôlés.
Malgré l'attention et les soins apportés aux Gardes, en juin 1807, 14 chasseurs désertent simultanément. Mariotti informa le prince Félice de cet épisode désagréable, qui ne concernait d'ailleurs que des soldats corses . Pour empêcher les fugitifs de s'embarquer pour la Corse, le commandant passa une note aux autorités françaises de Livourne et fournit une brève description physique des déserteurs. Le port de Viareggio fut également alarmé et d'autres dépêches furent envoyées vers Pise, Florence et même la Corse. Enfin, le 21 juillet, la gendarmerie française informe Mariotti que le caporal Colonna, l'instigateur de la désertion, a été arrêté à Ajaccio. Malgré la recommandation de récupérer les uniformes et le matériel, rien n’a été retrouvé.

L'issue de la désertion a laissé une marque visible sur les gardes. La revue de la Compagnie des Grenadiers du 20 juin 1807 enregistra 4 officiers, 6 sous-officiers, 8 caporaux, 3 tambours et 53 soldats ; tandis que dans la Compagnie des Chasseurs, il restait 3 officiers, 5 sous- officiers, 7 caporaux, 3 tambours et seulement 35 soldats. Les démissions périodiques demandées par les soldats ont également réduit les effectifs de l'unité. De 1808 à 1813, des démissions furent accordées pour des raisons de retraite, de maladie et pour transfert volontaire vers d'autres unités. En juillet 1807, soit à peine un an après la formation de l'unité, 6 gardes étaient déjà transférés à la Gendarmerie. Périodiquement, après l'achèvement satisfaisant du service dans les Gardes, d'autres transferts étaient enregistrés. Ces transferts étaient généralement dirigés vers l'infanterie de ligne, où chaque garde pouvait demander à augmenter son grade. Dans de tels cas, un garde obtenait un poste immédiatement supérieur au grade qu'il détenait dans son unité d'origine. Cependant, lorsque ces rotations ont eu lieu, d'autres déplacements ont eu lieu dans d'autres unités, notamment dans le bataillon de ligne et dans la gendarmerie. Les mouvements simultanés étaient une conséquence évidente d’une petite armée, où les possibilités de gravir les échelons restaient très faibles.

Après qu'Élisa Bonaparte-Baciocchi fut nommée grande-duchesse de Toscane, en juillet 1809, les gardes du corps eurent l'honneur d'escorter la souveraine à Florence. Par une communication envoyée par le secrétaire d'État, le prince ordonna aux troupes stationnées à Marlia et Lucques de se rassembler dans la capitale toscane. Le matin du 12 juillet, les gardes ont marché et, avec un arrêt d'une journée à Pistoia, ont parcouru la distance en trois jours et demi.
Comme les deux princes résidaient de plus en plus à Florence, les fonctions des gardes diminuèrent. Conjuguée aux difficultés rencontrées pour maintenir la force des compagnies, le gouvernement a été contraint de réformer l'ensemble du corps. Le décret du 30 août 1810 fusionne les deux compagnies : 1 capitaine commandant, 1 sous capitaine, 1 premier lieutenant, 1 sous lieutenant, 2 sous lieutenants, 1 sergent quartier-maître, 1 sergent major, 4 sergents, 1 caporal quartier maître, 2 tambours, et 48 gardes. En octobre, l'effectif fut porté à 75 hommes avec 22 soldats et 5 sous-officiers supplémentaires6. La nouvelle unité est devenue connue sous le nom de Compagnia delle Guardie del Corpo di Sua Altezza Serenissima.

Au cours de l'hiver 1813-14, un projet fut présenté pour réformer la compagnie à 78 hommes sous le commandement du lieutenant-colonel Giacomo Maestroni. Cet officier corse avait commandé le bataillon de ligne et arriva dans la Principauté aux côtés de la famille Baciocchi. Cette transformation des Gardes ne fut que partiellement achevée. A la veille de l'occupation napolitaine, la compagnie comptait un effectif plus élevé, totalisant 95 soldats, 6 sous-officiers et 4 officiers. En mars, lorsque le dernier commandant de la compagnie, le lieutenant Sebastiano Donati, passa en revue pour la dernière fois les gardes, ses forces comptaient 68 hommes à Lucca, 29 autres cantonnés à Marlia, 1 officier et 1 sous-officier affectés à Florence à l'état-major du Prince Felice, 4 soldats hospitalisés et 2 autres affectés à d'autres tâches. Le 19 mars 1814, un colonel napolitain, le comte Gaetani, demande la livraison de toutes les armes, équipements et uniformes. Privés de tout signe militaire extérieur, les Life Guards cessèrent d'exister.

D'importants érudits et historiens français, comme Paul Marmottan, se sont intéressés à l'histoire militaire de la principauté de Lucques et de Piombino. Ce membre influent de la Sabretache s'est rendu à plusieurs reprises en Toscane à la recherche d'objets et d'informations concernant les soldats de la Principauté¹9. Après Marmottan, Roger Forthoffer découvrit d'autres détails importants concernant les uniformes de la petite armée du prince Baciocchi. Les deux auteurs ont démontré un grand intérêt pour l'histoire napoléonienne de Lucques et de Piombino - des régions qui contrastaient fortement avec le reste de la France gouvernait l’Europe, mais contenait pourtant un respect ambivalent pour l’ordre impérial. À bien des égards, la Principauté de Lucques et Piombino avait été : « le plus « français » des États italiens et peut-être plus « napoléonien » que la France ».

Parfois, l’idée selon laquelle les uniformes militaires ont une sorte de relation avec la société qui les a créés est extrêmement claire. La difficulté, cependant, est de démêler les nombreux fils qui relient ces objets aux institutions qui les ont conçus et produits. À plusieurs égards, le choix des couleurs pour les uniformes de la Life Guard Company cryptait un signal d’autodétermination. Des uniformes aux couleurs éclatantes, conçus par le prestigieux scénographe et peintre Jean-Baptiste Isabey, ont été fabriqués pour ces unités. Pour la princesse Elisa, ces couleurs constituaient un cadre digne de sa cour, qu'elle souhaitait depuis le début paraître magnifique et somptueuse. Les caractéristiques de cet uniforme suivaient peut-être le même modèle que celui de la Garde Impériale française, mais avec des couleurs très différentes de celles normalement employées dans l'Empire. Peut- être que le rouge écarlate et le vert pistache pourraient être attribués aux goûts personnels d'Elisa, mais en même temps, ces couleurs proclamaient un État déterminé à mettre en valeur son autonomie politique et culturelle au sein de l'ordre français.
Comme c'est typique dans les documents anciens, même dans les documents du 19ème siècle, les détails et les descriptions concernant les coûts uniformes, mais pas toujours les couleurs et les formes, sont expliquées. L'uniforme des gardes est bien décrit dans le Bulletin des lois et décrets de la Principauté2, mais le manque de précisions sur les accessoires et autres détails nous oblige à recourir à des comparaisons et à des suppositions. Par ailleurs, il n'existe aucune preuve picturale des gardes de la Principauté, et concernant les accessoires, le texte précise seulement : "à prendre sur les modèles". Même lors de la création de la deuxième entreprise, des informations déficientes persistent. Malgré les incertitudes, la casquette et l'équipement en peau d'ours pourraient s'apparenter aux objets de la Garde Impériale française. De même, le modèle uniforme de la Compagnia Cacciatori aurait pu suivre la ligne de l'habit-veste de l'infanterie légère. Heureusement, certaines découvertes dans les archives d'État révèlent d'autres récits significatifs concernant cet uniforme. Un mémorandum joint à un document du secrétaire d'État indique que des boutons en métal blanc avec l'emblème de la Panthère, symbole de l'ancienne République de Lucques, avaient été récupérés sur les manteaux des gardes suisses dissous et étaient destinés aux nouveaux uniformes des Gardes.
Un autre document découvert dans les archives raconte un changement d'uniforme en 1812. Certaines lettres envoyées à Florence au cours de l'hiver 1811-1812 contenaient des projets soumis au prince Felice concernant la nouvelle compagnie de gardes du corps. Malheureusement, l'écriture inintelligible obscurcit les couleurs qui seraient choisies, mais il est certain que l'uniforme a subi des changements importants. Deux ans plus tard, grâce à une note jointe à la documentation concernant les réquisitions ordonnées par les occupants napolitains, on apprend que la Compagnie était entièrement vêtue de blanc avec des parements rouge carmin. Hypothétiquement, ce changement est confirmé dans une source par ailleurs non identifiée montrant un modèle d'uniforme recto et verso avec certains éléments particuliers. Le couvre- chef en peau d'ours du grenadier portait une plaque de laiton avec une panthère, le même symbole distinctif apparu en 1806. Une fois de plus, le lien avec le passé en tant que déclaration politique d'autonomie n'avait pas disparu.
Référence : 28432
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