AIGLE DE DRAPEAU DE LA GARDE NATIONALE, modèle 1852, Présidence de Louis-Napoléon. 25919
Aigle en bronze argenté conformément au règlement. Elle représente l'aigle impériale non couronnée aux ailes déployées tenant dans ses serres le fuseau de Jupiter étincelant, posée sur un socle, la tête tournée à dextre. Elle est coulée et estampée selon les parties, elle se compose de neuf pièces soudées : face corps, dos corps, côté droit corps, face aile droite, dos aile droite, face aile gauche, dos aile gauche, serres gauche, partie inférieure queue. Caisson en cuivre fondu portant à l'avers « L. N. », le revers n'a pas d'inscription.
La moulure supérieure du caisson est poinçonnée « M.A. MARION » sur son côté droit, et sur son côté gauche elle est poinçonnée « A. BARRE F CIT ».
Douille en bronze argenté sur laquelle est vissé une patte en relief anneau destiné à visser le crochet pour accrocher la cravate.
L'aigle est présentée sur un socle en bois.
Dimensions :
Aigle et moulure supérieure du caisson : H 21 cm, largeur 25,5 cm, profondeur environ 8,5 cm.
Partie basse du caisson : H 3,2 cm, largeur 9,7 cm, profondeur 4,3cm.
« L.N. » : H 2,4 cm.
Douille : diamètre 3,3 cm, diamètre au niveau de la moulure inférieure 3,3 cm, H 8,2 cm.
H totale : 32,5 cm.
Poids : 2,5 kg.
France.
Présidence de Louis Napoléon.
Bon état, argenture présente mais en partie frottée, quelques très légers coups, un enfoncement sur le poitrail de l'aigle.
EXEMPLAIRES CONNUS :
Cette aigle est de la plus grande rareté, elle est la seule actuellement connue en bronze argenté conformément au règlement. L'arrière du caisson ne comporte aucun décor, ni inscription, ce premier modèle ayant été rapidement modifié, il est probable que pour les gardes nationales de province, les caissons sont restés juste avec les initiale LN sur la partie avant.
Le Musée de l'Armée conserve le modèle type en plâtre.
Aigle du 34ème bataillon de la Seine, collection du Musée de l'Armée, numéro d'inventaire 04495 ; G.F. 24 MOK ; Bd 235.1. En bronze doré.
Aigle du 24ème bataillon de la Seine qui porte sur le caisson : « LN/SEINE/24 », proposée sur ce site il y a quelques années (voir archives). En bronze doré.
HISTORIQUE : Le 31 décembre 1851, le président Louis-Napoléon ordonne le rétablissement de l'aigle française sur les drapeaux de l'armée. Le 4 mars 1852, la direction de l'artillerie adresse au ministre de la guerre, pour approbation, un type d'aigle exécutée et proposée par Auguste Barre, sculpteur. Le premier marché prévoit des aigles grand modèle pour drapeau et petit modèle pour étendards. Finalement, seul le grand modèle est retenu. En juillet 1852, Marion exécute un premier modèle pour les 109 aigles devant surmonter drapeaux et étendards des bataillons et escadrons de la garde nationale. Ces aigles d'un dessin très différent de celui des aigles de l'armée ont la tête tournée vers la droite et sont argentées. Sur le caisson, à l'avers, les lettres « L N » et au revers le nom du département avec, dessous, le numéro du bataillon ou escadron. Le Musée de l'Armée conserve le modèle type en plâtre et l'aigle du 24è bataillon de la Seine qui porte sur le caisson : « LN/SEINE/24 ». Contrairement au règlement, cette aigle est dorée. Ces aigles sont remises le 15 août 1852. Destinée essentiellement au maintien de l'ordre, la garde nationale est composée presque uniquement d'infanterie. Chaque bataillon comporte un sous-lieutenant porte-drapeau. En juillet 1852, on commande à Marion les drapeaux de la garde nationale, soit : 52 drapeaux pour les bataillons de la Seine et 2 étendards (légion de cavalerie de Paris et escadron de la banlieue), 54 drapeaux et un étendard pour les bataillons de province, chiffre augmenté par la suite. Pour la garde nationale le drapeau est celui du modèle de la ligne 1852, avec dans chaque angle et sur les deux faces une couronne de laurier dorée entourant les lettres « L N ». Frange argent mi-fin. Pour la confection de ces drapeaux, le ministre adresse à Marion 250 drapeaux neufs datant de 1848 ayant un côté vierge utilisable, l'autre côté portant RÉPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ. Marion utilise aussi les hampes et les franges qu'il a dû argenter car elles étaient dorées. Les inscriptions sur ces drapeaux suivent les prescriptions suivantes :
a) Villes dans lesquelles il n'est organisé qu'un seul bataillon. Avers : GARDE NATIONALE DE (nom de la ville). Revers : DÉPARTEMENT DE
b) Villes dans lesquelles il est organisé plus d'un bataillon. Avers : VILLE DE BATAILLON N°. Revers : GARDE NATIONALE DE (nom du département)
c) Armes spéciales. Avers : VILLE DE BATAILLON DE SAPEURS POMPIERS ou CANONNIERS. Revers : GARDE NATIONALE DE (nom du département)
d) Le règlement ci-dessus n'est pas suivi pour le département de la Seine. Les emblèmes sont remis le 15 août 1852.
Avers : GARDES NATIONALES/DE LA/SEINE. Revers : numéro du bataillon. Modèle des étendards : Avers : LOUIS-NAPOLÉON/A LA/LÉGION DE CAVALERIE/DE/PARIS. Revers : GARDES NATIONALES/DE LA/SEINE. À noter que le 1er bataillon de banlieue faisant suite au 22è bataillon de Paris prit le numéro 23 et ainsi de suite. La confection de ces drapeaux commencée en juillet 1852 s'est prolongée jusqu'à fin 1853.
Référence :
25919 inst