SABRE D'OFFICIER DES GARDES DU CORPS DE MONSIEUR, modèle 1814, Restauration. 27477
Monture en laiton doré. Garde à quatre branches, une principale et branches secondaires. La branche principale est fixée à la calotte au moyen d’un crochet, elle ne porte aucun décor. Les trois branches secondaires sont décorées en relief de feuilles de laurier, chacune d’elle prend naissance, dans le bas, sous une feuille d’acanthe et un quintefeuille, toutes trois disparaissent dans le haut sous une feuille d’acanthe sortant d’un pédoncule. Les décors sont moulés avec la garde, leur qualité est très soignée, entièrement repris au ciselé. Garde à bords saillants, et quillon en forme de fleur de lys. Poignée en bois recouverte de veau chagriné et d’un filigrane en cuivre doré. Calotte à tête ovale, décorée en relief des initiales du comte d’Artois « A.T ». Elles sont entourées de deux branches de laurier et de deux petits quintefeuilles. La tête de calotte mesure 4,3 cm de haut par 3,2 cm de large. Hauteur totale 14,8 cm.
Lame à pans creux et gouttière. Le talon est doré et gravé sur la face « Coulaux Frère », et de l’autre coté «Manufre Royale De Klingenthal ». Cette lame est bleuie au tiers et richement gravée et dorée sur la face de la devise « GARDES / DU / CORPS / DE / MONSIEUR », encadrée en haut et en bas d’une fleur de lys, ainsi que d’un trophée près du talon; la face arrière est décorée des armes de Monsieur surmontées d’un soleil rayonnant et un trophée près du talon. Le dos et le tranchant sont bordés de baguettes dorées. La longueur de la lame est de 940 mm ; au talon la largeur est de 3,1 cm, et au dos de 1 cm (dimensions strictement identiques aux sabres d'officier du Musée de l'Armée et du Musée Saint-Rémy).
Fourreau en tôle d’acier, d’une longueur totale de d’environ 94 cm, et de 4,1 cm de large près de la cuvette. Cuvette en acier. Bracelets pitons et anneaux en laiton surdoré doré. Les bracelets sont toujours décorés en relief de branches de laurier avec au milieu un quintefeuille. Ils sont bordés d’une petite moulure saillante, et mesurent 1,6 cm de haut. Dard en acier en forme de gros bouton ovoïde.
France.
Restauration (1814-1826).
Très bon état de conservation, quelques oxydations d'usage sur la lame et sur le fourreau.
NOTE :
Les armes des officiers ne sont jamais matriculées, et les fourreaux ne portent pas de marquage. Elles sont de grande rareté, à ce jour nous en avons répertorié seulement deux dans les collections publiques et environ cinq en collections privées.
Il existe trois variantes de gravures sur les lames des armes d'officier. En premier, la gravure présente sur cette arme qui est identique à la gravure des lames des sabres de troupe quant à son texte mais beaucoup plus luxueuse quant à ses décors. Deux sabres d'officier conservés : pour le premier au Musée de l'Armée à Paris (inventaire "Ad 51" provennant de l’ancienne collection du Prince de la Moskowa, donnée au musée en juin 1929) ; et au Musée Saint-Rémy à Reims (ancienne collection du Docteur Yvan Hutin à Épinal) pour le second sont gravés « VIVE / LE / ROI » ; la troisième variante porte une lame gravée « OFFICIER / DES / GARDES / DU / CORPS / DE / MONSIEUR », cette dernière n'est répertoriée qu'à un exemplaire à ce jour, conservé dans une collection privée. Il existe aussi un sabre d'officier en collection privée avec une lame de luxe richement décorée.
HISTORIQUE :
Créées le 17 novembre 1773, deux compagnies de gardes furent attachées à la protection du petit-fils de Louis XV, le comte d’Artois. Elles prirent le nom de « Gardes-du-Corps de Monsieur le Comte d’Artois ». Bien que le Comte d’Artois ait émigré en 1789, les deux compagnies ne seront supprimées qu’en 1791, consécutivement à la fuite à Varennes. Elles renaîtront en 1814.
En 1814, le Comte de Provence devenu Louis XVIII, Roi de France, le Comte d’Artois prit le titre de « Monsieur ». Par ordonnance du 25 juillet, les deux compagnies des gardes-du-Corps de Monsieur sont rétablies : « Sa Majesté ayant jugé à propos de rétablir sa maison militaire, et voulant, en même temps, que les deux Compagnies des Gardes-du-Corps de son frère, Monsieur, reçoivent l’organisation convenable pour le service auquel elles sont destinées, a ordonné et ordonne ce qui suit… »
Le commandement des compagnies est confié au Comte François d’Escars et au Comte de Puységur. Les deux compagnies ont un état-major commun et chacune d’entre elles se compose de : 10 officiers supérieurs, 19 officiers inférieurs, 150 gardes, 4 trompettes et 1 piqueur. Cet effectif pourra être renforcé par 4 officiers supérieurs, 50 gardes, dits « surnuméraires », sans appointements. Le 6 janvier 1815, le nombre des trompettes par compagnie est porté à 6. Le 17 février 1815, l’effectif théorique de chaque compagnie est renforcé de : 4 officiers supérieurs (dont 2 surnuméraires), 7 officiers inférieurs et 50 gardes. Toutefois, ces chiffres ne furent jamais atteints puisque, en 1815, les états nominatifs du corps indiquent : 10 officiers à l’état-major ; à la compagnie d’Escart : 14 officiers Supérieurs, 13 officiers inférieurs, 86 gardes, 2 trompettes et 14 gardes surnuméraires ; à la compagnie de Puysegur : 15 officiers supérieurs, 29 officiers inférieurs, 81 gardes, 2 trompettes et 15 gardes surnuméraires !
Si une grande partie des hommes de ce corps est caserné à l’Hôtel de Sens n° 136 rue de Grenelle, le complet des compagnies est réparti dans des hôtels particuliers situés rue de Grenelle, rue du bac, rue saint-Dominique, rue de Bourgogne, rue de la Comète et rue de l’Eglise.
Durant les cent-jours, une partie des Gardes-du-Corps de Monsieur se rendirent à Gand, en Belgique, et fut cantonnée à Alost.
En septembre 1815, le pouvoir décide de supprimer les compagnies rouges ainsi que les deux compagnies de Gardes-du-Corps de Monsieur, cependant cette décision est annulée en fin d’année (les 17 octobre et 25 décembre) tout en réduisant l’effectif de chaque compagnie à : 79 officiers et gardes. Le service des compagnies démontrant que ce nombre était trop peu nombreux, au cours des six mois qui suivirent, il fut augmenté et en juin 1816 le complet devait être de 129 officiers et gardes. Par ordonnance en date du 21 avril 1819, les deux compagnies sont réunies en un seul corps, fort de 267 hommes.
Pendant la campagne d’Espagne, en 1823, seul un détachement de guerre composé de 89 hommes, fut mobilisé.
Le décès de louis XVIII, le 16 septembre 1824, donna le trône à Monsieur avec le nom de Charles X. La compagnie devient cinquième compagnie des Gardes-du-Corps du Roi, avant d’être incorporée aux quatre autres compagnies de Gardes-du-Corps du Roi le 24 mai 1826.
La fin bien calme des Gardes-du-Corps de Monsieur est à l’image de leur existence pendant les dix années de service au XIX° siècle. Nous n’avons pas connaissance, dans les archives, des procès-verbaux de licenciement, ni de documents signifiant le devenir des armes, uniformes et équipements des deux compagnies. Toutefois, nous pouvons supposer que les Gardes-du-Corps de Monsieur eurent le droit de conserver leur armement et peut-être une partie de leur équipement, mais que l’uniforme dut être rendu à l’administration et probablement renégocié avec les fournisseurs dans un marché ultérieur. C’est l’hypothèse qui permettrait de comprendre pourquoi, aujourd’hui, les sabres existent encore en assez grand nombre, par rapport aux casques dont nous ne connaissons que quelques exemplaires…
Prix :
10 000,00 €
Destination |
Envoi recommandé |
Envoi Recommandé + Express |
France frais de port |
29,00 € |
80,00 € |
Europe frais de port |
39,00 € |
200,00 € |
Monde frais de port |
100,00 € |
300,00 € |
Assurance (1% du prix de vente) :
100,00 €
Référence :
27477 proantic