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UNIFORME CIVIL BRODÉ ayant appartenu au baron Émile Bernard Jules LEGOUX, Troisième République.

Vendu
UNIFORME CIVIL BRODÉ ayant appartenu au baron Émile Bernard Jules LEGOUX, Troisième République.

Habit entièrement en drap bleu foncé presque noir boutonnant droit à l'avant au moyen de sept boutonnières et boutons en laiton doré gros module, diamètre 2,2 cm, décorés en relief de marguerites en laiton doré rapporté. Collet, H 6 cm, du même drap, entièrement brodé en fils d'argent doré, sequins et paillettes d'une branche de vigne avec feuilles et grappes de raisins et bordé en partie haute d'une baguette droite brodée pareillement en fils d'argent doré et sequins. Parements coupés droits, pareillement décorés au collet, ils sont garnis d'un bouton d'uniforme petit module. Fausses poches arrière à rabat, brodées à l'identique du collet. Noeud de taille simplement garni de deux boutons d'uniforme gros module.
Doublure intérieure en soie noire, doublure des manches en toile écrue.

France.
Troisième République.
Très bon état, quelques trous de mites.

NOTE :
La gravure et le portrait de Jules LEGOUX ne sont pas disponibles à la vente.

BIOGRAPHIE :
Le baron Émile-Bernard-Jules LEGOUX, né à Saint-Amand-Montrond le 16 novembre 1836 et mort à Bar-sur-Seine le 20 avril 1908, est un magistrat, homme de lettres et homme politique français. Il fut l'un des chefs du parti bonapartiste dans les années 1890.

Famille
Né à Saint-Amand, rue Lafayette, Jules Legoux est le petit-fils de Bernard Legoux (1763-1845), procureur général près les cours de Dijon, Gênes puis Paris, baron le 12 avril 1813. Ce titre de noblesse a été confirmé par lettres patentes de Louis XVIII du 11 novembre 1814.
Jules est le fils de Julien-Camille Legoux (1802-1876), alors préfet de l'Aude, et de Laure-Julie-Alexandrine Monginet (v.1816-1888), issue de la famille champenoise des Monginet-Berthelin.
Le 7 juin 1864, Jules Legoux épouse Lucie-Caroline-Eugénie Chausson, fille d'Henri Chausson, négociant en vins de Champagne. Leur fille, Marguerite-Juliette-Marthe, née en 18654, épouse en 1888 Gabriel-Yves-Olivier-Jean-Marie, vicomte (puis comte) de La Poëze (1861-19..), maire de La Rabatelière (Vendée).

Carrière et mandat
Après avoir été élève au lycée Bonaparte, Jules Legoux obtient une licence de droit.
Avocat attaché au parquet du procureur général à Paris, il commence sa carrière dans la magistrature à l'âge de 25 ans, quand il est nommé substitut du procureur impérial à Sainte-Ménehould par un décret du 22 août 1862. Il exerce les mêmes fonctions à Épernay (décret du 26 décembre 1863), avant de devenir procureur impérial à Avallon (décret du 9 janvier 1869) puis à Corbeil (décret du 3 juillet 1869). Les Allemands ayant envahi Corbeil pendant la Guerre franco-prussienne de 1870, Legoux refuse de remplir ses fonctions malgré des menaces d'emprisonnement, déclarant que « jamais [il] ne ferai[t] respecter la loi française sous la pression des baïonnettes prussiennes ». Quelques années plus tard, il est nommé procureur de la République à Chartres (décret du 27 janvier 1876).
En novembre 1877, il devient le chef de cabinet de son ami François Lepelletier, nommé garde des sceaux dans l'éphémère gouvernement Gaëtan de Rochebouët. Après la chute de ce dernier, Legoux se retire de la magistrature.
Le 23 janvier 1881, il succède à Charles-François Pigeastre comme maire des Chapelles-Bourbon, village de Seine-et-Marne, où son beau-père a acquis le château et le domaine de Beaumarchais en 1870. C'est sous son mandat que l'actuelle mairie de la commune est élevée selon les plans de Jules Marmottin, architecte de Coulommiers. Legoux publie une monographie des Chapelles-Bourbon en 1886.

Activités politiques
Militant bonapartiste, partisan du prince Victor, Jules Legoux se présente dans le quartier de la Porte-Dauphine à l'occasion des élections municipales de 1887. Devancé de plus de 300 voix au premier tour par le conseiller municipal sortant, le radical Ernest Deligny, le baron est battu au second tour.
Deux ans plus tard, à l'occasion des élections législatives de 1889, il se porte candidat dans la 2ème circonscription de Troyes avec l'investiture des boulangistes, faisant campagne aux côtés de Millevoye et Laisant. Au premier tour, il arrive en troisième position, avec 2 544 suffrages, derrière le radical Arbouin, rédacteur en chef du Petit Troyen (3 353 voix), et loin derrière l'opportuniste Eugène Rambourgt (5 676). Arbouin se désiste mais il est remplacé par un autre radical, Jules Charonnat, député sortant battu au premier tour dans la circonscription de Nogent-sur-Seine. Cette division des républicains ne profite cependant pas à Legoux, qui ne progresse pas au second tour, obtenant seulement 2 050 voix, derrière Charonnat (4 778 suffrages) et Rambourgt (élu avec 5 757 voix).
En 1890, le baron Legoux succède au général du Barail à la présidence des comités impérialistes (puis « plébiscitaires ») de la Seine, structure où il était le délégué du prince Victor depuis juin 1889. Le 4 novembre 1894, il prend la direction d'un journal hebdomadaire, Le Plébiscite (auparavant Le Signal français, moniteur des comités impérialistes de France).
Sociétaire de l'Association des journalistes parisiens dès 188816, il collabore également, sous ses initiales ou sous divers noms de plume, à La Patrie, au Courrier du Pas-de-Calais, à L'Ordre, au Peuple français (1879), au Moniteur de la Semaine, au Révisionniste, au Petit Caporal, à L'Aigle, à L'Appel au peuple, au Jockey et à L'Intermédiaire des chercheurs et curieux. Outre ces articles de presse, il est aussi l'auteur de plusieurs saynètes et études de mœurs. Il est membre de la Société des gens de lettres.
Régulièrement réélu dans ses fonctions militantes, il est cependant peu obéi par des bonapartistes peu unis et peu disciplinés.
Lors de l'affaire Dreyfus, les bonapartistes (représentés par le baron Legoux - membre du Comité d’action constitué par Déroulède - lors des pourparlers secrets tenus au fort Chabrol en juin 1899), les rochefortistes et d'autres ennemis déclarés du régime sont quant à eux épargnés, de même que les officiers. La Ligue de la patrie française (LPF), peu active depuis plusieurs mois et dépassée sur sa droite par la dissidence de l'Action française, n'est pas non plus ciblée.
Le baron Legoux est inquiété lors de la répression gouvernementale du mouvement antidreyfusard, subissant une perquisition et un procès, puis il participe à une vaine tentative d'union des ligues nationalistes et monarchistes (21 juin 1899).
Le 6 juillet 1902, le baron Legoux prend sa retraite et démissionne de ses fonctions. Il est remplacé par Léon Chandon après le refus de Charles Faure-Biguet, ce dernier ne voulant pas gêner son père, le général Faure-Biguet, récemment nommé gouverneur militaire de Paris par Émile Loubet.
Jules Legoux meurt le 20 avril 1908 au n°160 de la Grande-Rue de Bar-sur-Seine.

Parmi ses distinctions, on peut relever celles d'officier d'Académie, de commandeur de l'ordre du Médjidié et de l'ordre d'Isabelle la Catholique, de grand officier du Nichan Iftikhar, ainsi que les rangs de chevalier des ordres de Saints-Maurice-et-Lazare, de Vasa et de Notre-Dame de Guadalupe.

Bibliographie
C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, t. I, Paris, Office général d'édition de librairie et d'imprimerie, 1899, p. 235-236.
Bertrand Joly, Histoire politique de l'affaire Dreyfus, Paris, Fayard, 2014, p. 244, 519 et 583.
Louis de Magny, Nobiliaire universel de France, vol. XV, Paris, Archives de la noblesse, 1880, p. 116-121.
Joseph Uzanne, Figures contemporaines tirées de l'album Mariani, vol. V, Paris, Henri Floury, 1900, p. 131-133 lire en ligne sur Gallica.
Référence : 24054
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