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INSIGNE DU CLUB BRETON, Révolution.

Vendu
INSIGNE DU CLUB BRETON, Révolution.

Insigne en carton pressé en relief riveté sur une plaque de cuivre. Il représente une montgolfière avec nacelle peinte noir avec inscription or « CLUB BRETON ». Sur le ballon peint brun, est représenté en relief un bonnet phrygien laqué rouge à cocarde tricolore. Anneau de suspension en cuivre en partie haute.
H sans l'anneau 6,7 cm.
H avec l'anneau 8,1 cm.
Largeur 4,8 cm.

France.
Révolution.
Bon état, reprises sur la polychromie.

NOTE :
Collection Musée de Bretagne, Rennes
Tableau Le Club breton, huile sur toile marouflée, 1792-1793
Des Bretons aux Jacobins
Cette pièce exceptionnellement conservée, achetée par le Musée de Bretagne en 2008 puis restaurée en 2010, renvoie directement à notre histoire commune, que l’on soit breton ou pas. Réalisé peu de temps après la création du Club breton qu’il célèbre (une datation par imagerie hyperspectrale situe l’œuvre entre 1792 et 1793), le tableau, surmonté d’un bonnet phrygien en laine orné d’une cocarde révolutionnaire, illustre la double origine versaillaise et bretonne fondatrice du Club des Jacobins.
Présents à Versailles (dont on découvre la façade est et la cour d’honneur du château royal en arrière-plan) pour l’ouverture des derniers États Généraux de l’Histoire le 5 mai 1789, les députés bretons, parmi lesquels Lanjuinais, Le Chapelier, Coroller, avaient pris l’habitude de se réunir au Café Amaury afin de préparer les débats de séances. C’est la porte vitrée de ce café, surmontée d’une enseigne au nom du Club breton, que l’on identifie sur la gauche du tableau. Suite au Serment du Jeu de Paume en juin 1789, l’Assemblée Constituante créée s’installe à Paris en octobre. Les députés bretons, suivant leur nouvelle institution, s’installent dans la bibliothèque du Couvent des Jacobins. Le Club breton devient alors le Club des Jacobins, continuant ainsi son action capitale dans la poursuite des évènements révolutionnaires.
Devant cette entrée se tient un sans-culotte portant la carmagnole (veste courte), des sabots (marque du peuple travailleur) et un bicorne orné d’une cocarde révolutionnaire ; il est armé de la célèbre pique. Face à lui ce personnage féminin identifié comme Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, surnommée Lambertine. Véritable pasionaria féministe de la Révolution française, elle participa activement aux travaux de la Constituante puis aux séances du Club des Jacobins. Lambertine tient dans sa main le portrait d’un homme coiffé du bonnet phrygien sous lequel est inscrit « 10 août ». Il faut voir ici le renvoi fait à deux journées révolutionnaires de 1792 lors desquelles le peuple parisien envahit le Palais des Tuileries, résidence royale depuis octobre 1789. Le 20 juin, la foule parvient à contraindre Louis XVI de se coiffer du bonnet phrygien et de boire à la santé de la Nation. Le 10 août, l’émeute tourne au massacre et près de 800 personnes de l’entourage du roi sont lynchées. L’Assemblée Législative prononce alors la suspension du souverain et la monarchie française, presque millénaire, s’effondre.
Si ce tableau a pu être un temps désigné comme l’enseigne même du Club breton, nous penchons pour un accrochage dans la salle de réunion des Jacobins afin de rappeler à ses membres l’origine de leur cercle. L’imagerie patriotique figurée en fait une œuvre commémorative célébrant les débuts de la Révolution et le rôle déterminant des députés bretons longtemps occulté par le cliché d’une Bretagne chouanne entretenu tout au long du 19ème siècle.
Olivier Barbet.
https://musee-devoile.blog/2022/05/30/des-bretons-aux-jacobins/

HISTORIQUE :
Le club breton désigne le groupe de députés, en particulier élu Grande-Bretagne et aux Etats généraux, du 30 Avril 1789. Ils se sont rencontrés régulièrement dans un café salle Amaury, Versailles, pour discuter de façon préliminaire les questions débattues l'Assemblée des États.
Après avoir déménagé à Paris Assemblée, le 6 Octobre 1789, le club breton est devenu en Novembre Société des Amis de la Constitution, mieux connu sous le nom jacobins, basé au couvent dominicain de San Giacomo, dans la rue Saint-Honoré.
Vers mi-Avril 1789 ont commencé à arriver Versailles les membres du clergé, de noblesse et tiers élus dans les différentes provinces de France à prendre part aux Etats généraux, dont l'ouverture était prévue pour le 27 Avril. De la Grande-Bretagne ne vinrent que les quarante-quatre représentants du troisième Etat - dont dix-sept sont des avocats, dix juges, neuf commerçants, trois maires et un médecin - et seulement vingt du bas clergé, prélats et de la noblesse bretonne ayant refusé d'assister pour protester contre les infractions présumées portées à leurs prérogatives.
L'ouverture des Etats généraux a été reportée au 5 mai et le 28 Avril, les députés bretons ont saisi l'occasion de rendre visite aux ministres Necker et Montmorin, présent seulement ce jour-là à Versailles. Comme il l'écrit le 30 Avril le député de Lorient Delaville-Leroulx, date à laquelle tous les représentants de la Grande-Bretagne, à l'exception des deux députés de Fougères, étaient présents à Versailles, ils ont pris la décision de se réunir dans une salle spécialement loué. Le lieu de rencontre est le café Amaury, puis encore existant à l'angle de l'avenue Saint-Cloud avec le courant rue Carnot, à proximité de l'Hôtel des Menus-Plaisir, siège de l'Assemblée générale. Le propriétaire du restaurant, Nicolas Amaury, actif dans la politique des idées libérales, avait été délégué aux élections Versailles bailliage.
Lors de cette première réunion, ils ne sont pas présents seuls les députés bretons, comme informé par l'avocat Jean-Pierre Boullé, député Ploërmel, écrit aux officiers municipaux Pontivy 1 mai 1789 : « Hier soir, nous avons rencontré pour la première fois, et il y avait plusieurs députés des autres provinces et, entre autres, M. Mounier, secrétaire des Etats du Dauphiné et connu de ses écrits. ». De cette première rencontre également écrit Delaville-Leroulx : « en dehors de cette réunion, il y aura une autre, tous les jours, pour tous les membres qui souhaitent y participer. ». Il est donc prévu deux réunions, l'une sur les questions qui intéressent particulièrement la province Breton, et un autre plus général, ouvert à tous les membres qui ont partagé le même programme politique, compte tenu de l'action envisagée à réaliser de la réunion Etats généraux.
La question la plus importante est certainement discuté alors de savoir si d'approuver les résolutions de l'Assemblée générale par un vote « pour la tête », comme le pays tiers, « par ordre » selon le clergé et la noblesse, « ce point fondamental peut conduire à de grandes discussions » - écrit Boullé - « quel comportement est requis à cet égard ? Il est l'objet des conférences que nous avons l'intention d'avoir avant l'ouverture ". Les lettres de Pellerin et Delaville-Leroulx confirment qu'ont eu lieu dans le café Amaury des réunions confidentielles aux députés bretons et des réunions ouvertes avec les représentants d'autres provinces, où se manifeste dans environ une unité commune de but parmi les députés du Tiers.
Non qu'il y avait unanimité sur toutes les questions. La monarchie Bertrand de Molleville, ancien directeur général de la Grande-Bretagne, a dit qu'il a été invité à « donner beaucoup d'éléments importants » avec les représentants de Quimper et Saint-Brieuc. Ces six membres étaient les Déant, le Goazre de Kervelegan, Le Guillou de Kérincuff, de Corbion Poulain, De Neuville et Palasne de Champeaux, qui a avoué se sentir désorienté, ne sachant pas « ce que vous voulez qu'ils fassent, » ne pas savoir « ni la Cour ni les ministres, » et ils se sont tournés vers ses conseils, lui assurant qu'ils voulaient « tout faire pour le roi et pour restaurer son autorité, de sorte que la noblesse et les parlements ne pourraient jamais faire l'infraction. ».
Requis pour être intermédiaire avec Necker, dont les députés se sont déclarés prêts à accepter toutes les dispositions, cependant, de Molleville obtenu par le ministre a refusé la justification de la « morale » et « principes ». Il écrit que le club breton avait d'abord un programme très modéré et regrette que le gouvernement de l'époque n'a pas que le travail en son sein de la corruption - « les ressources des gouvernements faibles » - qui auraient pu empêcher la radicalisation des positions politiques clubs et sauver la monarchie.
En fait, le travail de la corruption des députés de l'Assemblée générale avait déjà été initiée par le tribunal. selon Dubois-Crancé, par « l'argent, des promesses, des dîners » entre eux est maintenant compté « plus d'une centaine de déserteurs de la cause populaire. » Mais pas, à son avis, parmi les députés de la Bretagne, et par conséquent, il a proposé au club breton pour permettre à une lettre officielle d'admission au club de tous les députés des autres provinces, une proposition acceptée par le président du club Jean-Denis Lanjuinais: « le club breton est devenu l'un des députés reconnus pour les défenseurs de la cause du peuple. ». Opinion partagée par Boulle : le club « est devenu quelques jours, les bons citoyens Point de rencontre » - écrit 9 Juin - « nous passons à ceux des honnêtes gens, alors que les gens corrompus, les âmes vénales, réparties contre nous médisances qui nous honorent peut-être ".
Peut-être parmi les calomniateurs Boullé également inclus le Adrien Duquesnoy de Bar-le-Duc, dont les Bretons avec « fureur insensée, » ils voulaient juste « écraser la noblesse » et étaient alliés Mirabeau, « Une bête sauvage, un tigre en colère à la recherche. ». Un pamphlétaire anonyme fait référence à l'ambitieux Mirabeau a conclu une alliance politique avec le député influent Breton Le Chapelier ayant pour objectif la destruction de l'Assemblée générale et le remplacement par « un ensemble de confusion sous le titre de l'Assemblée nationale. » Les déclarations anonymes ont été tirées de la Gazette de Leyde, provoquant la réaction indignée du député Brest Louis Legendre, qui a nié que le club a l'intention de former une « cabale démocratique », selon Mirabeau, « le fou » qui « ne connaît pas la règle, ou la mesure ou la vérité. ».
Ce refus a montré plutôt la division, qui est devenu plus évident avec les progrès des conflits sociaux et politiques au sein du groupe des députés bretons. D'une part, les membres de Rennes, Le Chapelier et Lanjuinais Glezen, ainsi Boulle, avec le vice- Hennebont Coroller du Moustoir et des représentants de Nantes Pellerin, Blin, et Cottin Chaillon, ces deux derniers, "les plus ardents parmi les Bretons" ont formé le club le plus progressiste, à l'opposé des représentations de Brest, Quimper et Saint-Brieuc, hostiles ou craintifs des nouveautés, tandis que le reste des députés a joué la plupart du temps un rôle passif.
Parmi les représentants les plus connus du troisième état, l'abbé Sieyès Il a présenté le 14 Juin au club breton un mouvement qui comprenait la transformation de l'Assemblée générale Assemblée des seuls représentants connus de la nation française et vérifiée. La motion a été approuvée par le club breton. Passé les Etats généraux, à laquelle ont participé les députés du Tiers, et une petite partie du clergé, la motion a été modifiée à l'initiative de Jerôme Legrand, par intérim 17 Juin à se dénommer Assemblée nationale.
Le troisième état est attendu pour le 23 Juin, la réaction négative de roi. L 'Abbé Grégoire rappelle la réunion du club breton du 22 Juin. Il y avait seulement une douzaine de députés: « Sachant ce que la cour médité pour le lendemain, chaque article a été discuté par tous et tout le monde a dit que leur bien parti pour prendre. La première résolution devait rester dans la salle malgré l'interdiction du roi. Il a été convenu que, avant l'ouverture de la session, nous circulâmes parmi nos collègues pour les informer de ce qui se passait devant leurs yeux et ce qu'ils avaient à offrir ». Le lendemain, menaçant l'ordre donné par Louis XVI pour reprendre les sessions divisées en trois régimes féodaux a été ignoré par les députés du Tiers qui rejetaient les gardes du roi et proclamèrent l'inviolabilité de leurs personnes.
Le 2 Août, le duc d'Aiguillon, le plus grand propriétaire foncier en France après le roi, est présenté à la réunion du club pour se rendre populaire, à la fois pour défendre le meilleur de son immense fortune, menacée par les soulèvements des paysans contre la noblesse terre qui en Juillet était répandu dans toute la France. Il a illustré son projet de loi sur l'annulation de la féodalité qui a été approuvé par le club. Le 3 Août, le prestige croissant du club de se rendre à Le Chapelier adjoint de la présidence de l'Assemblée nationale. Dans la nuit du 4 Août 1789 l'Assemblée a déclaré la destruction du système féodal en partie en décrétant l'abolition et en partie le rachat des droits féodaux anciens.
Le 6 Octobre 1789 l'Assemblée nationale a quitté Versailles pour se déplacer comme le roi à Paris. En attendant, la salle de la circonscription des Tuileries était bien placée pour le recevoir, l'Assemblée s'installa dans le palais de l'archevêque. Dans ces murs, le club breton a été dissous, comme en témoigne Dubois-Crancé.

Le député de l'Anjou Le Révellière-Lépeaux rappelle que « le club breton n'a pas survécu à notre passage à Paris, » mais, pour faire face à l'initiative du parti aristocratique, « les députés de Franche-Comté, certains députés d'Anjou, comme Leclerc, Pilastre et moi, et un autre constituant «pensés à s'organiser » pour assurer le Comité des présidents de l'Assemblée pour les patriotes.
Alexandre de Lameth exclu l'existence d'un lien entre le club breton dissous et le nouveau club, cependant contredite par le député breton Boullé que 8 Décembre 1789 se réfère à un club « renouvelé et amélioré » fonctionnant à Paris, et Bulletin de la Correspondance de Brest 9 janvier 1790, selon laquelle un mois il y avait une association à Paris, « qui traite sans cesse le bonheur du peuple » et est « formée par les députés de la Bretagne. »
Dans tous les cas, le club a été créé en Novembre 1789 dans la bibliothèque de Couvent des frères de Jacobins rue Saint-Honoré. Les députés se sont réunis dans de nombreuses provinces différentes et les représentants de la Grande-Bretagne y ont joué un rôle décisif. Appelé d'abord Société de la Révolution, le club a été rapidement changé de nom pour Société des Amis de la Constitution mais tout le monde connaissait mieux jacobins. Son histoire est l'histoire de Révolution française.
Source : https://boowiki.info/art/revolution-francaise/club-breton.html
Référence : 23912
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