ÉPAULETTE DE MARÉCHAL DE CAMP, ayant appartenu à Louis Leroy de la Potherie, Restauration.
Entièrement et très richement brodée en cannetilles, frisure de torsades et paillettes d'argent doré.
Le corps figure un dessin de feuillages et de rameaux, bordé d’une baguette d’encadrement festonnée sur drap de laine bleue foncée en partie absent, boutonnière bordée d'une baguette ; écusson décoré d'un bouclier à feuillages garni de deux étoiles d'argent.
Triple rangée de franges en grosses torsades en fils d'argent doré mélangés mates et brillants. Le contour se compose de trois tournantes : une grosse en bourdon mat et filé brillant roulé alternativement ; une seconde intérieure de même finition ; une troisième, du même travail, est appliquée au-dessous de la grosse, à la naissance de la frange.
France.
Restauration.
État moyen, les broderies sont intactes mais oxydées, manque le bouton d'uniforme, doublure en mauvais état.
BIOGRAPHIE :
Louis Leroy de la Potherie
Louis Leroy, comte de la Potherie, connu sous le nom de général de la Potherie, naquit à Angers le 21 avril 1762.
Officier au régiment du Roi-infanterie et chevalier de Saint-Louis en 1790, il émigra et fit toutes les campagnes de l’armée des Princes. Ayant obtenu sa radiation de la liste des émigrés, il revint en France en 1801, vécut dans la retraite pendant toute la durée de l’Empire et prit les armes dans la Vendée en 1815. Nommé colonel du 4e régiment de la garde royale au retour de Louis XVIII, il fit la campagne d’Espagne en 1823, fut nommé commandeur des ordres de Saint-Louis et de la Légion d’honneur et mis en disponibilité ave le grade de maréchal de camp. Élu député de Maine-et-Loire en 1825, il siégea à la Chambre jusqu’en 1830 et, fidèle à ses princes légitimes, refusa le serment à la monarchie de Juillet, qui le déclara démissionnaire. En 1826, il avait obtenu un arrêté préfectoral qui changeait le nom de la commune de Challain, repris depuis 1790, en celui de la Potherie.
Le comte de la Potherie est mort à Paris, rue Saint-Dominique, le 19 janvier 1847, âgé de quatre-vingt-quatre ans.
Il avait épousé Madeleine-Louise-Thérèse POULAIN de la Marsaulaie110, dont il eut :
1. – Charles, tué en duel en 1825.
2. – Louise-Ida.
Rappelons, en terminant cette notice, un fait qui honore aussi bien la vieille noblesse du pays que les paysans d’autrefois : il prouve le respect et l’affection que ceux-ci portaient à leurs anciens seigneurs et leur reconnaissance pour les bienfaits accumulés par une longue suite de générations :
Lorsque le général de la Potherie quittait Paris pour rentrer à Challain, les habitants du bourg, vite prévenus, se réunissaient pour lui faire une véritable ovation. Dès que les voitures de maîtres, de domestiques et de bagages, - venant habituellement d’Ingrandes, - étaient signalées aux moulins Dauphin, le sacristain, posté dans le clocher de l’église, mettait les cloches en branle, et quand les équipages arrivaient à Choiseau, il sonnait le carillon. Tous les paysons du village et des alentours, en habits de fête, venaient à la rencontre du comte et de la comtesse de la Potherie et les escortaient jusqu’au château. – Cette coutume disparut vers la fin de la Restauration.
« Histoire de la baronnie de Candé, Comte René de l’Esperonnière Angers, 1894 » Challain-la-Potherie in « Histoire de la baronnie de Candé » par le Comte René de l’Esperonnière Angers, Lachèse Imprimeur, 1894
Référence :
22555