BONNET À POILS D'INFANTERIE SUISSE DE LA GARDE ROYALE, modèle du 23 septembre 1815, Restauration.
Carcasse en cuir naturel, composée d’éléments cousus entre eux bord à bord. Au niveau de la coiffe, la carcasse est taillée en biais, ce qui fait redescendre la partie arrière. L’arrière de la carcasse est fendu en forme de triangle garni d'un sanglon de cuir cousu. Ce dispositif permet d’adapter la taille de la coiffure au tour de tête du propriétaire.
À l’avant, le bonnet mesure 38 cm de haut, à l’arrière 40 cm, largeur dans le haut 27 cm.
Peau d’ours teintée noir, constituée de plusieurs morceaux cousus entre eux, elle est enfilée sur la carcasse et cousue dans le bas, avec le bord de la coiffe.
Porte-plumet cousu sur sa gauche. Une petite ouverture est pratiquée à 17 cm du bord inférieur, destinée à recevoir l’embase du plumet. À l’intérieur de la peau, est cousu un gousset de cuir.
Calotte en drap bleu de roy, 12 cm de diamètre, couleur bleu de roy indiquant les régiments suisses de la Garde Royale (l’expression « culs de singe » ne se rencontre jamais à l’époque, il s’agit d’un terme impropre utilisé par les collectionneurs). Au centre, est agrafée une grande fleur de lys en cuivre argenté estampé, H 12 cm, largeur 7,8 cm. Les bords du drap sont repliés sur eux-mêmes puis sommairement cousus.
Plaque en laiton de 15,5 cm de haut sur 20,6 cm de large. Estampée au centre des Armes de France sur fond de faisceau de drapeaux avec dans les deux angles une bombe éclatante.
Gland frontal blanc composé d’un cordon de 10 cm de long replié en deux auquel est fixé un cabochon de 1,5 cm de haut, terminé par des franges de 5,5 cm de longueur.
Cordon blanc composé d'une double tresse à l'avant et à l'arrière (longueur de la partie tressée 40,5 cm, largeur 3,5 cm) longueur du cordon d’attache environ 10 cm replié en deux, longueur du cordon reliant les deux parties tressées arrière et avant 10 cm) et d’une double tresse à l’avant (largeur 4 cm, longueur de la partie tressée 49 cm, longueur du cordon d’attache à la raquette environ 13,5 cm, passant coulissant entre le cordon et la raquette hauteur 2 cm), terminé par une double raquette de forme ovale (H 9 cm, largeur 7 cm) tressées avec deux brins de bourdon, terminée par un gland à cabochon tissé en point milan sur une forme en bois, H 1 cm, largeur 2,5 cm, et des franges de 5 cm de long.
Coiffe intérieure absente.
France.
Restauration.
Bon état, quelques usures et manques aux poils, manque la coiffe intérieure, agrafes de fixation de la chaînette gourmette manquantes, lacets de fixation du cordon raquette disparus, lacet de fixation du gland frontal remplacé postérieurement, manque la cocarde.
NOTE :
D'après le tarif du 3 décembre 1815, le modèle grenadiers avec plaque, cordon et fleur de lys coûtait 40,80 francs.
Selon l'auteur Joseph Margerand « Les coiffures de l'armée française » : « les grenadiers de la Garde Royale paraissaient avoir eu un faible pour le vin et l'eau de vie, leur bonnet à poils leur était dans une grande utilité pour rentrer dans Paris ces liquides en fraudant l'octroi. Un ordre du 3 avril 1817 nous apprend qu'ils se livraient [ à un trafic honteux en cherchant chaque jour à frauder les droits du gouvernement en introduisant par contrebande des esprits de vin dans des vessies qu'ils cachent dans leur bonnet à poils et qu'ils parviennent par toutes sortes de moyens, coupables, à soustraire à la recherche des agents de l'autorité, ... ].
Le 3 juillet 1819, le major général de la Garde Royale décide que les bonnets à poils seraient désormais exclusivement réservés pour le service et que le chapeau serait porté le reste du temps. »
Référence :
19875