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TAPIS DE SELLE DE GRANDE TENUE D'OFFICIER GÉNÉRAL DE LA GARDE IMPÉRIALE, modèle 1854, UTILISÉ PAR L'EMPEREUR NAPOLÉON III LORS DE LA BATAILLE DE SOLFÉRINO LE 24 JUIN 1859, Second Empire.

Vendu
TAPIS DE SELLE DE GRANDE TENUE D'OFFICIER GÉNÉRAL DE LA GARDE IMPÉRIALE, modèle 1854, UTILISÉ PAR L'EMPEREUR NAPOLÉON III LORS DE LA BATAILLE DE SOLFÉRINO LE 24 JUIN 1859, Second Empire.

En drap amarante, coupé légèrement en biais, H du tapis plié en deux à l'arrière 58 cm, H du tapis plié en deux à l'avant 46 cm, largeur en partie haute 68 cm, largeur en partie basse 82 cm. Il est bordé d'un double galon du modèle des officiers généraux en passementerie dorée (galon extérieur 6 cm de large, galon intérieur 2,5 cm de large). Un troisième galon est plié à cheval sur la bordure extérieure et cousu, de 1 cm (une fois plié, largeur apparente 5 mm). En partie basse, renforts au niveau des jambes en maroquin bordeaux (H 11 cm, largeur 23 cm). Chaque angle arrière du tapis est garni d'un insigne brodé sur drap amarante cousu sur le tapis de selle, H 22,5 cm, largeur 18,2 cm. Ces garnitures sont richement brodées d'une N couronnée surmontant deux branches de chêne nouées par un ruban, le tout en broderie de fils, cannetilles, sequins dorés et de soie au naturel. H totale de la broderie 20,5 cm, largeur maxi. 14,7 cm.
Le tapis de selle est doublé d'une toile écrue.

France.
Second Empire.
Bon état de conservation, quelques petits trous de mites, oxydation d'usage des broderies et des galons, les parties en cuir à l'entrejambes ont été mouillées et en portent les taches.

NOTE :
Les tapis de selle utilisés par Sa Majesté l'Empereur Napoléon III sont sur le modèle des officiers généraux de sa Garde Impériale, à deux variantes près :
1- la bordure extérieure de ses tapis était garnie d'un galon d'or plié à cheval et cousu,
2- les broderies des angles du tapis sont légèrement différentes de celles de la Garde Impériale, la couronne est dépourvue de ruban, et la N surmonte deux branches de chêne au lieu d'une branche de chêne et d'une de laurier pour les généraux de la Garde Impériale.
L'exemplaire proposé ici possède bien ces deux caractéristiques, un exemplaire strictement identique appartenant aux Collections du Musée de l'Armée est présenté dans l'ouvrage du Colonel M. DUGUÉ MAC CARTHY « LA CAVALERIE FRANÇAISE ET SON HARNACHEMENT » Édition Maloine, page 520, figure 10-32. Dans son ouvrage, l'auteur précise : « L'Empereur Napoléon III utilisait habituellement le harnachement de grande tenue des officiers de la Garde, solution logique puisqu'il portait la tenue de général de division commandant en chef. Le Musée de l'Armée possède deux tapis de selle lui ayant appartenu, l'un pendant la campagne d'Italie en 1859, l'autre pendant la guerre de 1870. Ils sont tous deux du modèle réservé aux généraux de la Garde avec de légères différences dans le détail des broderies des feuillages. Celui dont l'Empereur s'est servi a, en plus des deux galons réglementaires, un petit bordé d'un étroit galon d'or cousu à cheval sur tout le pourtour du tapis ».
Je donne une photo (numéro 8) qui illustre ces deux variantes.

HISTORIQUE :
Lors de la bataille de Solférino, le 24 juin 1859, dès le début de la matinée, les Français s'emparent du Mont Fenile, promontoire en face de Solférino, mais le 1er corps d'Armée se heurte à la deuxième armée autrichienne, et le dispositif français est contraint d'effectuer un glissement d'ensemble vers le Nord. La bonne coordination des mouvements révèle la solidarité des généraux et l'efficacité du commandement français. Des deux unités du deuxième corps d'armée de Niel peuvent ainsi soutenir les attaques du maréchal de Baraguay qui s'efforce d'enlever la tour de Solférino, surnommée « Espionne de l'Italie ». À flanc de colline, les hommes combattent à l'arme blanche. Napoléon III décide alors de porter le coup décisif en enfonçant le centre ennemi.
En dépit de la supériorité de l'artillerie française, c'est en fait un mouvement de contournement en direction de Cavriana qui se révèle décisif. Il permet à la Garde et à une division de s'emparer du Mont Ciprès, où sont installées les batteries autrichiennes qui protègent la tour.
La division Bazaine enfonce la ligne de défense adversaire et s'empare du cimetière. La Garde s'empare de la tour et occupe le village, faisant 1500 prisonniers, surpris par le mouvement français. Après une interruption provoquée par un violent orage, les 1er et 2ème corps d'armée et la Garde s'enfoncent dans les lignes autrichiennes en direction du Mincio. La résistance autrichienne est entamée. Dans la plaine, Wimpffen fait replier ses troupes. Lors de cet orage, l'Empereur changea de tapis de selle. L'exemplaire du Musée de l'Armée, tout comme celui qui vous est proposé, possèdent les mêmes traces d'humidité.

PROVENANCE :
Vente du 23 août 1996 à Deauville par Maître Guy Le Houelleur, N° 109 du catalogue, reproduit en couverture et sur la planche.

BATAILLE DE SOLFÉRINO :
La bataille de Solférino a eu lieu le 24 juin 1859 durant la campagne d'Italie. Elle s'est déroulée en Lombardie, dans la province de Mantoue. Il s'agit d'une victoire des armées française de Napoléon III et sarde sur l'armée autrichienne de l'empereur François-Joseph.
Plus de 330 000 soldats ont combattu dans cette bataille qui voit l'utilisation de techniques nouvelles comme le transport des troupes françaises en train, qui mettront seulement quatre jours pour aller de Lyon jusqu'au Piémont, les canons et fusils à canon rayé (plus précis et puissants). L'artillerie joue un grand rôle, peu de combats ayant lieu corps à corps. Contrairement à la légende, le taux de victimes (morts et blessés) à cette bataille est d'environ 12,5 % (10 % au sein des forces franco-sardes et 14 % chez les Autrichiens), contre 20 % à la bataille de Marengo, 25 à 30 % à la bataille de la Moskova, 21 % à la bataille d'Eylau, 25 % à la bataille de Leipzig et jusqu'à 32,4 % dans les rangs confédérés à la bataille de Gettysburg en 1863

Le contexte
Le conflit entre l'Empire autrichien et la coalition franco-sarde est né de la promesse faite par Napoléon III au roi Victor-Emmanuel II de l'aider à chasser l'« occupant autrichien » en échange de la Savoie et Nice, promesse de l'importance de laquelle il prend conscience après l'attentat de Felice Orsini, le 14 janvier 1858. L'empereur charge son médecin personnel Henri Conneau d'une mission secrète auprès du comte Cavour à Turin, pour organiser une rencontre secrète. L'entrevue, qui a lieu à Plombières, le 21 juillet 1858, scelle l'alliance militaire franco-sarde contre l'Autriche et le mariage entre le prince Napoléon et Marie-Clotilde de Savoie.
Après la victoire de Magenta, l'armée d'Italie se tourne vers l'Est pour poursuivre l'ennemi. La progression est ralentie par les destructions opérées par les troupes autrichiennes et par les pluies incessantes. L'ennemi se replie successivement derrière plusieurs affluents du Pô : l'Adda, l'Oglio et la Chiese.

La veille
Dans la matinée du 23 juin, l'empereur d'Autriche ordonne à ses troupes de se tourner vers l'ouest. Ces dernières regagnent la rive droite du Mincio, où elles reviennent occuper les positions abandonnées quelques jours auparavant. Cette manœuvre est destinée à mettre en place l'armée des Habsbourg sur les collines morainiques au sud du lac de Garde et, à partir de cette position qui domine la plaine, lancer une attaque sur l'armée franco-sarde. Elle espère exploiter ainsi le chaos dans lequel celle-ci se trouverait lors de la traversée du Chiese (dont les ponts ont été détruits au cours de la retraite, sur ordre de Gyulai, commandant l'armée austro-hongroise).
Mais contrairement aux espérances des Autrichiens, grâce à l'efficacité du génie français, le gros de l'armée franco-sarde a déjà traversé le Chiese, au cours de la journée du 22 juin. Elle se prépare à avancer rapidement vers le Mincio, encouragée par les rapports des patrouilles de reconnaissance qui, quelques jours plus tôt, ont pu constater le repli de l'ennemi et par la conviction que la bataille aura lieu sur les rives de cette rivière, comme cela semble logique (et favorable d'un point de vue tactique) pour les Autrichiens.
Aux premières heures du 23 juin, Napoléon III et Victor-Emmanuel II se rencontrent sur la colline de Lonato pour discuter d'une dépêche envoyée par l'impératrice Eugénie, qui contient d'inquiétantes informations sur d'importants mouvements de troupes prussiennes sur le Rhin. La lettre contient une invitation pressante à la conclusion rapide de la campagne d'Italie afin que l'armée française puisse rentrer chez elle pour défendre ses frontières. Après un bref entretien privé, les souverains regagnent leurs quartiers généraux.
Les combats des patrouilles de reconnaissance qui se produisent tout au long de la journée convainquent les Autrichiens qu'ils ont intercepté les premières avant-gardes franco-sardes ; ceux-ci pensent avoir établi le contact avec l'arrière-garde autrichienne, tout comme à Melegnano.
En fait, les deux armées sont déployées sur deux lignes parallèles très proches l'une de l'autre et qui s'étendent du nord au sud sur 20 km.

La bataille
Selon le plan établi, à l'aube du 24 juin l'armée franco-sarde se déplace vers l'est afin de se déployer le long de la rive droite du Mincio. Comme première étape matinale, l'armée française aurait dû occuper les villages de Solferino, Cavriana, Medole et Guidizzolo, respectivement avec le Ier corps d'armée du général d'Hilliers, le 2e corps d'armée du maréchal Mac-Mahon, le 3e corps d'armée du général Canrobert et le 4e corps d'armée du général Niel, tandis que les quatre divisions de l'armée sarde devaient prendre place à Pozzolengo.
Après quelques kilomètres, inévitablement, les colonnes franco-sardes entrent en contact, les unes après les autres, avec les troupes autrichiennes, fortement implantées précisément à Solferino, Cavriana, Medole, Guidizzolo et Pozzolengo. En quelques heures, de 4 h à 7 h, de violents combats ont lieu qui conduisent à une mêlée générale, chaotique et très violente, qui dure plus de 18 h.
L'absence de plan de bataille ordonné, l'équilibre des forces en jeu et la détermination féroce des deux camps sont les principales causes de l'énorme carnage. De nombreux combats se déroulent à Medole, Solferino et San Martino qui correspondent, respectivement, aux secteurs sud, central et nord d'un vaste front.

La bataille de Medole
Les combats du 24 juin 1859 débutent à Medole, dans le secteur Sud du front, vers 4 h du matin. Au cours de la marche qui doit le conduire à Guidizzolo, en passant par le village de Medole, le 4e corps d'armée français affronte un régiment avancé de la Ire armée autrichienne.
Le général Niel décide d'engager immédiatement la bataille, et faisant preuve d'une stratégie peu commune, il déploie ses forces aux limites Est du territoire de Medole, empêchant ainsi les trois corps de l'armée autrichienne, présents à Guidizzolo, de soutenir les soldats de la IIe armée placés sur les hauteurs de Solferino et durement attaqués par les colonnes françaises du général d'Hilliers et du maréchal Mac-Mahon.
Les troupes de Niel, même si elles sont numériquement inférieures et déployées sur une ligne de 5 km, réussissent à contenir les assauts ennemis par une habile alternance d'actions de défense et de contre-attaques sur les points névralgiques de Crocevia, Quagliera (it), Casa Nuova (it), Baite et Rebecco (it).
Les combats, qui durent 15 h jusqu'à la retraite des Autrichiens, provoquent dans les deux camps la perte de 14 279 hommes.

La bataille de Solferino
Vers 4 h 30, l'avant-garde du Ier corps d'armée français, commandé par le maréchal Baraguey d'Hilliers, établit le contact avec les troupes autrichiennes du Ve corps d'armée dirigées par le feld-maréchal Stadion (de) à proximité de Grole sur le territoire de Castiglione delle Stiviere.
Une demi-heure plus tard, le IIe corps d'armée français, commandé par le maréchal Patrice de Mac-Mahon, rencontre les divisions austro-hongroises postées au hameau de Ca' Morino sur le territoire de Medole.
Les troupes autrichiennes, fortes de trois corps d'armée positionnés à Solferino, Cavriana et Volta Mantovana, résistent durablement aux assauts conjugués des Ier et IIe corps français, contraignant Napoléon III à engager la garde impériale dans la bataille.
Solferino est arrachée au Ve corps d'armée de Stadion, en début d'après-midi, et le déploiement français se poursuit pour conquérir Cavriana. Là, il rencontre également une forte résistance de la part du Ier corps d'armée du maréchal autrichien Clam-Gallas. L'engagement de troupes fraîches, vers 15 h, composées du IIIe corps d'armée français du général Canrobert, permet d'occuper Cavriana peu avant 18 h.

Le rôle décisif des voltigeurs de la Garde
Comme l'indique le rapport du général Regnault de St.-Jean d'Angély, la 1re division d'infanterie de la Garde Impériale (composée des voltigeurs de la Garde) est commandée par le lieutenant-colonel Charles Guichard de Montguers, qui prend le commandement du 30e de ligne pendant la bataille après la mort de son colonel. Ces Voltigeurs chargèrent, baïonnette au canon, culbutant des forces quatre fois supérieures en nombre. Ils s'emparent de la tour Solférino, réussissant ainsi la percée au centre du dispositif.

La Légion dans cette bataille
Le 2e régiment étranger, aux ordres du colonel Signorino, participe à la campagne d’Italie. En arrivant à hauteur de Ca' Morino, les légionnaires, avec le deuxième régiment de zouaves, formant l’avant-garde du deuxième corps d’armée commandé par le maréchal de Mac-Mahon, rencontrent une forte colonne autrichienne se dirigeant sur Castiglione.
Le 24, les légionnaires se déplacent en direction de Mantoue. Les premières salves d’artillerie des vedettes ennemies sont tirées. En début d'après-midi, sous une chaleur accablante, les légionnaires et les zouaves prennent Cassiano. Le maréchal de Mac-Mahon donne l’ordre aux compagnies de tirailleurs de la Légion de se déployer pour permettre la mise en place de l’artillerie au centre de la bataille. Les combats acharnés et terribles obligent les légionnaires à aborder l’ennemi à la baïonnette. Le 2e régiment étranger déplore cependant 6 morts et 38 blessés, ce qui est peu au regard des pertes totales.

Les tirailleurs algériens dans cette bataille
Comme pour la campagne de Crimée, l'armée d'Afrique fut appelée à fournir un contingent pour la campagne d'Italie. Chacun des trois régiments de tirailleurs algériens dut fournir un bataillon de 1 100 soldats afin de créer un régiment provisoire de tirailleurs algériens, composé de trois bataillons à six compagnies chacun. Le commandement en est donné au colonel Laure, du 2e régiment de tirailleurs algériens. Ce régiment s'illustre particulièrement lors de l'attaque du mont Fontana qui relie San Cassiano à Cavriana.

La bataille de San Martino[modifier
Cette bataille fut remportée le 24 juin 1859 par le général Philibert Mollard. Le premier régiment sarde à entrer en contact avec les Autrichiens est la 29e compagnie de bersaglieri, dirigée par le jeune lieutenant-colonel Raffaele Cadorna qui précède l'avant-garde de la 5e division Cucchiari (it) se dirigeant vers Pozzolengo. C'est l'action qui engage, vers 7 h du matin, une longue et sanglante bataille pour le contrôle de Pozzolengo, menée principalement dans les bourgs de San Martino et Madonna della Scoperta (it). La formation autrichienne, en nette infériorité numérique, est déployée sur des positions dominantes. Le feld-maréchal Benedek mène ses hommes avec beaucoup d'habileté, réussissant à tenir ses positions jusqu'à la fin de soirée, lorsque les armées austro-hongroises se retirent de Solferino, Cavriana, Guidizzolo et Volta Mantovana, se mettant à l'abri au-delà du Mincio.
Référence : 21515
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