LETTRE DU SOLDAT RONDET (?), 11ème Dragons, À SON FRÈRE ET SA SOEUR demeurant à Lons-le-Saunier, datée Amiens le 30 floreal an 12 (20 mai 1804).
Lettre avec adresse « A Monsieur Combette fils ..... à Lons le Saunier ». L'adresse est en grande partie masquée par une large tache d'encre.
Texte intéressant, il décrit les préparatifs pour l'embarquement et la campagne de Hollande.
« Après une attente de ... j'ai reçu votre lettre datée du 1er brumaire. Le 1er nivose elle avait ... l'électorat d'Hanovre et une partie de la Hollande. C'est un plaisir bien vif que j'ai appris de vos nouvelles, vous pouvez vous convaincre que j'ai ressenti une douce joie en vous trouvant tous jouissants d'une parfaite santé (...)
Après plusieurs mois d'attente sur quelque chose de définitif relativement à l'embarquement et n'apprenant aucune décision prochaine à cet égard, je m'empresse de répondre à votre agréable lettre, à laquelle j'aurais dû satisfaire depuis longtemps (...)
À en juger par les précipitations et les marches forcées que nous avons faites en quittant l'Hanovre, chacun présumait que la tentative de descente en Angleterre serait prochaine. Dans le moment-ci rien ne tra... relativement à cette grande entreprise, on conserve tous un morne silence. Malgré cependant que les travaux maritimes se passent toujours à Boulogne avec une activité incroyable, c'est une confusion d 'ouvriers à ne plus se connaître. De temps à autre, le port de mer ... de St Valéry, de Rouen et de Paris des convois de bateaux plats, chaque bateau plat renferme deux pièces de canon et un obusier, 25 hommes d'infanterie sans y comprendre les canonniers attachés à chaque pièce et les marins. Il ne cesse de filer continuellement des troupes de ce côté-là, l y a quatre à cinq camps dans les environs de Boulogne. La ville est jonchée de militaires, sans y compter vingt cinq mille hommes qui sont en rade dans le port, montant les bateaux plats, péniches, chaloupes, canonnières et autres petits bâtiments. Les neuf régiments de Dragons qui forment la division d'Amiens ont envoyé chacun cinquante hommes pour apprendre à ramer sur les bateaux. Vous devez bien vous imaginer que les vivres sont d'une cherté exorbitante dans une aussi petite ville qu'est Boulogne, entourée et remplie de troupes, la viande s'y vend dix huit sols la livre, pour trois francs vous ne pouvez avoir un bon lit, et tout suit à proportion. À Amiens, la viande sans être bien belle se vend douze sols.
Vous ne sauriez croire avec quelle enthousiasme et quelle activité on exerce les troupes.
Régulièrement chaque semaine il y a exercice à feu par division, et manoeuvre à cheval, il y a quinze jours que Berthier ministre de la Guerre, venant de la Hollande pour y passer les troupes en revue, a assisté à l'exercice à feu de notre division, il a montré beaucoup ... et de satisfaction mais il n'a pas pas parlé d'augmenter la paye.
Je n'ai pas besoin de vous dire combien le maudit état de soldat m'est odieux et détestable et toujours sans espérer en sortir oh ! ciel que de patience et de déchirement.
(...)
Signé : Rondet (?)
23,5 cm x 18,5 cm. 3 pages d'écriture.
Mauvais état, rousseurs, importante tache d'encre noir qui se reporte sur toutes les pages et rend illisibles certaines parties de phrases, déchirure en page 3.
Référence :
18867-28