Grande Armée, Varsovie. LETTRE D'UN GRENADIER À CHEVAL DE LA GARDE IMPÉRIALE, 7ème compagnie, À SA MÈRE, datée de Varsovie le 3 janvier 1807.
Belle lettre à vignette de la GARDE IMPÉRIALE, Grenadiers à Cheval, Vélites, avec marquage postal militaire « N°6? GRANDE ARMÉE » adresse et cachet de cire noire.
« à Monsieur Devorcrand Delisle.
Place Bonaparte. maison magnonia n° 124 3è..
À Lyon Dpt du Rhône »
La lettre est adressée à une personne de sa famille pour que tous en soient informés.
« Varsovie, 3 janvier 1807,
Bien chère maman,
Je hasarde celle-ci par la poste de nos armées afin que si elle te parvient tu sois tirée d'inquiétude car à en juger par ma moi-même je suis sens combien tu vas souffrir d'ignorer quel est le sort d'un de tes enfants mais que tu sois bien rassurée chère bonne maman il n'y a pas le moindre danger. Si j'ai des regrets à avoir, c'est de dire que nous n'avons pas seulement en lieu de mortier notre courage à peine avons-nous vu le feu et entendu tourner les canons des deux parties. Nous partîmes de Berlin le 24 septembre, sommes arrivés à Posen le 29, nous sommes sortis le 16 à 4 heures du matin pour venir passer la nuit du 23 au 24 à Varsovie. Et pendant que sans doute tu t'apprêtais à entendre la messe de minuit, nous traversions la Vistule qui se partage en quatre larges bras sur lesquels on avait jeté des ponts tremblants seulement de la veille et sous les yeux de l'Empereur qui, toujours intrépide, présidait aux travaux ses soldats et lui servaient de rempart contre la foudre ennemie. Nous avons été jusqu'à Poltux où repasse encore la Vistule, où les russes nous ont attendus trois mois et où ils ont perdu plus de 1 000 hommes d'où ils ont été obligés de fuir, où nous avons construit un pont qui sûrement est mieux gardé actuellement par les nouveaux propriétaires que par les anciens. Nous avons resté 2 jours dans cette petite ville qui est à 15 à 18 lieues de Varsovie mais pour y parvenir nous en avons bien fait 30 à 40 par les détours que nous faisions en cernant les russes toujours dans la boue jusqu'au ventre des chevaux, juge du plaisir !
Enfin pour nos étrennes l'Empereur pour de bonnes raisons sans doute, nous fit prendre le chemin de Varsovie le 1er de janvier et nous y sommes arrivés hier soir sur les 6 heures, je profite avec le plus vif empressement de mes premiers instants, je te donne les petites nouvelles et te rendre t tranquillité. J'ai reçu dans le temps ta lettre du 21 octobre à Berlin le 4 novembre, lendemain du jour où j'en avais mis une à la poste, qui te reprochait le long silence (...)
« L'espérance me soutient et chaque jour me console, serai-je bientôt satisfait (...)
La signature n'est pas décryptable.
Des notes sont rajoutées en hauteur sur le côté de chaque page et près de l'adresse.
23,5 x 18,5 cm. 3 pages de texte.
Assez bon état, une déchirure en haut de la page 3, mouillures.
Référence :
18867-16