Marine. LETTRE DE J. VERIGNY, à bord du « Jacob » N° 129 en rade du Texel le 23 thermidor an 13, À SON PÈRE demeurant à AUXERRE (Yonne).
Lettre avec marquages postaux : en rouge « Don D... ... TROUPES Foises » (6ème Hussards ?) et un autre à l'encre noire (non lisible) avec cachet de cire rouge.
Le courrier est adressé « A Monsieur Delachâsse Verigny propriétaire a .(?)oucy A Auxerre Dépt de Lyonne ». Il raconte à son père sa vie à bord et ses espoirs de reconnaissance de la part de son Colonel, et précise que son frère est également avec lui et qu'il le voit tous les jours.
« Rade du Texel A bord du Jacob n° 129, 23 thermidor
Mon Excellent Père, c'est du bord du Jacob que j'ai le plaisir de vous écrire, nous sommes prêts de mettre la voile et l'armée attend ce moment avec la plus grande impatience et avec le plus grand dévouement, ce qui nous fait espérer de grands succès, la carrière de l'honneur va encore commencer et j'espère en profiter pour faire la guerre avec fruit et mériter par ma conduite la récompense qu'un militaire doit espérer.
Mon frère et moi sommes réunis et nous avons la grande satisfaction de nous voir tous les jours et de nous entretenir de vous et de ma bonne Mère. Il m'a fait part des reproches que vous ne cessez de faire à ma paresse, mais lui qui connaît mon coeur et sait combien je désirerais pouvoir prouver à ma famille et à mes amis combien se leur suis attaché que je te dirais espérer conserver toujours la même place dans leur coeur.
Vos affaires sont sans doute terminées, ce sera la plus grande satisfaction que nous éprouverons lorsque nous apprendrons que vous êtes heureux. Je crois que votre intention est d'habiter la ville, cela nous convient à tout égard, plus que le séjour de la campagne. Il est un temps où le besoin de cultiver ses amis nous vient plus nécessaire surtout quand on a le bonheur d'en avoir d'aussi bons que ceux que vous possédez.
Je suis embarqué avec le Colonel qui continue toujours à me donner des preuves d'estime et de bienveillance. Il acquiert tous les jours de nouveaux droits à ma reconnaissance, il me promet qu'il me fournira les moyens de me distinguer, ce sera un moyen sûr de lui témoigner ma gratitude en me rendant digne de la confiance qu'il veut bien m'accorder.
Je vous prie de croire, Mon bon père, que dans tous les pays du monde que je puisse habier que le désir qui m'animera sera d'être digne de vous, c'est comme cela que je veux vous prouver ma tendresse.
Recevez je vous prie l'assurance de mon respectueux attachement qui ne finira qu'avec ma vie. Votre bon fils Vérigny J »
« Mille choses à ma bonne tante, je sais qu'elle jouit d'une bonne santé, c'est le voeu que je cesse de faire pour qu'elle soit heureuse et bien portante. J'écris par le même courrier à Ma Mère. ».
22,5 x 18,5 cm. 3 pages d'écriture.
Bon état, une déchirure au niveau du cachet de cire, sans manque de texte.
Référence :
18867-4