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2 LETTRES DE JEAN-PIERRE DE FLAMBARD, VELITE DE LA GARDE IMPÉRIALE, 3ème régiment de chasseurs, à ses parents demeurant à Chepniers, Paris le 31 octobre 1805 et à sa mère le 28 avril 1808.

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2 LETTRES DE JEAN-PIERRE DE FLAMBARD, VELITE DE LA GARDE IMPÉRIALE, 3ème régiment de chasseurs, à ses parents demeurant à Chepniers, Paris le 31 octobre 1805 et à sa mère le 28 avril 1808.

- Tendre lettre du Vélite de la Garde J.P. de Flambard datée Paris le 31 octobre 1805 à ses parents « A Monsieur de Flambard propriétaire à Chepniers canton de Mont-Lieu, Département de la Charente Inférieure ».

« Mon cher Papa et ma chère Maman,
Comme j'ai été sensible à la tendre lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire, avec quelle impatience elle était attendue (...).
Je commence peu à peu à connaître l'avantage qu'il y a dans les Vélites, soit par le costume, la propreté et l'honneur d'être dans les Gardes de S.M. l'Empereur ; nous voyons tous les jours passer des Sergents Major simples Chasseurs ici. (...) On a annoncé ce matin l'Armée Autrichienne en déroute, on a tiré le canon pendant six heures d'horloge, déjà plus de quarante mille hommes sont faits prisonniers *. Tout semble se soumettre sous les armes de notre Empereur ; quel coeur bien né ne chercherait pas à s'acquérir de la gloire à l'exemple d'un tel guerrier.
Vous me demandez quel est notre uniforme. Il est composé d'un fradet, d'un habit d'un drap bleu, revers et parements, culotte et veste blanches, guêtres noires, chapeau à la française, et d'un bonnet à poils avec un plumet superbe, en plumes vertes et rouges, le tout aux frais du Gouvernement ; mais que de choses en outre que nous sommes obligés de nous fournir, tel que la culotte, veste, guêtres de cotonnade blanche, boucle en argent, culotte de cachemire noire et blanche, et bas de soie, malle etc que j'ai tout acheté pour de l'argent, il ne m'en reste guère de celui que j'avais apporté de la maison (...) Pour les Maîtres d'agrément, nous les payons fort cher, nous donnons six francs à notre Maître d'Armes et dix à celui de danse, par mois.
Adieu mon cher papa, embrassez maman, mon frère et ma soeur et mémé de ma part et croyez moi pour la vie digne de porter le nom de votre fils, signé JP De Flambard ».
Sous la signature : « Assurez de mon respect mes tantes et cousines, ainsi que Mr de Lafaye et Monsieur le médecin Morineau de ma part.
S'il me reste encore deux cousines comme je l'ignore, assurez les toujours de mon respect ; à mon arrivé dans cette ville je (leur ai) écrit deux lettres elles ne m'ont point ré(pondu) .... un faux courrier, car je ne ..... ingratitude. ».
3 pages d'écriture. 22,5 x 18 cm. Avec adresse et tampon « P ».
Bon état, déchirure en fin de lettre avec quelques mots manquants.

* Campagne d'Austerlitz, il s'agit de la victoire d'Elchingen et de la capitulation d'Ulm.

- Paris le 28 avril 1808, lettre adressée à sa mère « A Madame de Flambard sur son bien Commune de Chepniers canton de Mont-lieu par Mont-lieu Département de la Charente Inférieure ».
Comme dans sa lettre précédente, J.P. de Flambard demande à sa Chère Maman de lui envoyer de l'argent pour assumer ses achats vestimentaires, ce qui lui fait dire « dans ce régiment on fait la guerre à ses frais ... ».

« ... J'ai été obligé de rentrer à l'hôpital, j'espère cependant en sortir les premiers jours de mai (...) Je n'ai point encore reçu de réponse à ma dernière lettre par laquelle je vous priais de me faire passer l'argent car on vient de nous donner l'ordre de nous acheter deux culottes de nankin *, un pantalon idem, six paires de bas en soie et en coton blanc, 4 gilets de bazin (coton) blancs. Ceux, chère Maman, qui ne pourront pas se le procurer d'ici au 15 de mai, le Corps le leur fournira et leur retiendra leur paye jusqu'à l'équivalent, mais ces hommes là sont mal vus et passent pour n'avoir rien de chez eux, et dans la Garde on en fait très peu de cas. Comme jusqu'à ce moment on a rien à me reprocher (...) J'espère chère Maman que vous voudrez bien me donner du secours afin de ne point m'attirer la haine de mes chefs (...) Nous ne pouvons point compter sur notre solde, à peine pouvons-nous nous faire blanchir, payer notre poudre et pommade et notre perruquier avec. Depuis notre retour de l'armée, on nous en retient une partie pour les effets usés en Campagne, dans ce régiment on fait la guerre à ses frais ..».
3 pages de texte 17 x 22 cm. Lettre avec adresse et tampon « P ».
Bon état, déchirure en bordure de dernière page.

* étoffe lisse à trame serrée, fabriquée avec du coton de couleur
Référence : 18866-2
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