Blocus de Gênes. LETTRES DE (JH.) BLAISE ET (CH.) MAUPORT à leur famille, 20 juin 1799 et 10 juin 1800.
Ces deux lettres de soldat font état des dures conditions des soldats lors du blocus de Gênes.
- Lettre de (Jh.) BLAISE à son frère Guillaume « Au citoyen Guillaume Blaise à L'Isle par Avignon Dépt de Vaucluse à L'Isle ». Il s'agit probablement d'un officier attaché à l'état-major. Cette lettre datée de Gênes du 20 juin 1799 est écrite le jour de la défaite de l'armée de Naples à La Trebbia.
Gênes, 2 messidor an 7 (20 juin 1799).
Orthographe rétablie : (...) vous connaissez sans doute notre position (...) Quant à moi après avoir resté trente cinq jours prisonnier, cinq jours après je suis pris une seconde fois par les russes, heureusement que j'en ai été quitte pour ce que je possédais. Ils m'ont pris à neuf heures du soir à Minug. Je leur ai échappé ; le mauvais temps et le peu de connaissance que j'avais du pays y ont contribués (...). Nos troupes vont passer le Po (...) et se portent à la fameuse plaine de Castiglione où nous eûmes la fameuse bataille il y a trois ans *, je crois que celle-ci sera plus cuisante (...).
24 x 17,3 cm. 2 pages de texte. Lettre avec adresse. Assez bon état, une déchirure hors texte et adresse.
* La bataille de Castiglione se déroule le 5 août 1796. Elle oppose les Français commandés par les généraux Bonaparte, Masséna et Augereau à trois armées autrichiennes commandées par les généraux Quasdanovich et Wurmser.
- Lettre du soldat (Ch.) MAUPORT à sa tante Madame Severbe « À la citoyenne Severbe a Montmorrency dept de l'aube par Vosges et Brienne A Montmorency Brienne ».
Siège de Gênes, Nice le 21 prairial an 8 (10 juin 1800).
Orthographe rétablie : « Enfin après trois mois je puis rétablir avec vous ma correspondance. Ma mère a qui j'ai écrit durant le blocus de Gênes aura dû vous dire bien des choses (...) Je ne vous ferai pas tout le détail de nos souffrances (...) Nous avons mangé chiens, chevaux et je ne m'en porte pas plus mal (...) j'avais deux amis à nourrir. J'ai en outre perdu mes chevaux, qui après avoir orné l'écurie, ont fait les délices de la table (...) depuis le 15 nous avons fait 8000 prisonniers dont un régiment de cavalerie (...) je suis arrivé ici porté sur un vaisseau de guerre de 40 canons où j'ai satisfait ma curiosité et jouis autant qu'on le peut en couchant sur des planches et en abandonnant une veste de la trop charmante Italie (...) j'écrirai aussitôt que je serai remis de mes fatigues (...).
3 pages de texte, in-8. Lettre avec adresse. Bon état.
Référence :
18859-5