Siège de Milan, BEL ENSEMBLE DE 4 LETTRES DU FILS DU CHEVALIER DELISLE, ordonnance du Maréchal de Villars, À SON FRÈRE, colonel du Régiment de la Fère à Alençon, DEPUIS MILAN ET VIGHIZOLO-SOUS-TORTONNE, décembre 1733 à février 1734, Guerre contre l'Autriche.
Le fils du chevalier Delisle écrit à son frère, colonel du Régiment de la Fère à Alençon.
Extraits (orthographe rétablie) :
- Milan 23 décembre 1733 : « ... nous n'avons que des Places à prendre et point d'ennemis qui puissent nous trouvler dans nos opérations et de plus jusqu'au moment où nous aurons Pisigitone nous ne pouvons pas compter être les maîtres en aucune façon de l'Italie, il nous faut de même avoir le Château de Milan et Tortonne, les Espagnols commencent à arriver et il y en a 6000 hommes de débarqués à Livourne et toutes se suivent, de la troupe à la réserve, de la Cavalerie qui passe par le Languedoc pour s'aller s'embarquer à Antibes (...) Le Duc de Lirea qui a passé ici il y a 3 jours le nombre de leurs troupes serait de 24000 hommes, 14 de Piémontais et 45 de Français (...) ».
- Milan 29 décembre 1733 : « c'est pour t'annoncer la rédition du château de Milan. Qui a battu... la chamade. On a accordé à cette garnison les honneurs de la guerre. Si nos conquêtes sont rapides, nous en avons une grande obligation à nos ennemis. Ils n'ont pas voulu que j'aie le plaisir de monter une tranchée. Si je n'étais pas assez bon praticien que je le suis, j'aurais été piqué leur semblable procédé .. marche des Bataillons pour aller faire le siège de Novarre dont on a chargé M. le Comte de Coigny. J'avais demandé à M. le Maréchal de Villars à être du nombre mais il ne l'a pas voulu .. Je n'ai que le temps de t'embrasser de tout mon coeur (...) ».
- Milan 18 janvier 1734 : « M. de Villars qui était allé porter la nouvelle de la prise ou réditiondu château (Milan) ... nous devons partir demain c'est à dire M. Marquis d'Asfeld, M. Cte de Chastillon et moi pour aller à Tortonne où nous sommes tous les trois destinés, mais deux fois 24 heures de neige, qui est tombée abondamment, a retardé notre départ ... l'on a voulu savoir si les chemins seraient praticables pour le canon ... Bien des amitiés à notre chère soeur ».
- Vighizolo-sous-Tortonne 4 février 1734 : « Mon cher frère .. je marche tant que les jours durent dans nos tranchées .. j'ai un appétit enragé, je fais un repas seul et unique dans les 24 heures et je dors mes 6-7 heures comme un enfant ... je t'avais mandé de Milan que j'avais obtenue du Maréchal à force d'importunité de venir à ce siège pour pouvoir me mettre au niveau de tous mes camarades qui en avait un chacun d'eux .. j'arrive ici le 21 où rien n'était encore commencé qu'une batterie de 12 pièces de canons que l'on avait placée sur une hauteur pour battre le château de la ville (Milan) .... Le Commandant avait rassuré les bourgeois dès qu'il y aura eu des canons sur la ville qu'ils l'abandonneraient ... la nuit du 28 se passa à y former une batterie de six pièces de canons qui tira le 28 au matin ... les troupes de ville se retirèrent en même temps dans le château ... les clés nous furent apportées avec promesse de la part du commandant de ne point faire pendant 3 h d'acte d'hostilité pour nous donner le temps de nous établir dans la ville ... le 29 au soir nous avons bien reconnu tout à notre aise le château et pris des emplacements pour les batteries ... ».
4 pp in-4. Une lettre avec adresse. Très bon état.
1733-1734.
Référence :
18863