SOUVENIR DU MARÉCHAL MONCEY, DUC DE CONEGLIANO : ÉCOLE FRANÇAISE, GÉNÉRAL DE DIVISION MONCEY EN UNIFORME D'INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA GENDARMERIE, PREMIER EMPIRE.
Pastel sur papier (petites taches).
Présenté sous verre avec un cadre en bois doré à décor rocaille (manques).
H 56 x largeur 50 cm.
Très bon état, cadre en bon état avec accidents et manques.
France.
Premier Empire, Vers 1803-1804.
PROVENANCE :
Descendance du Maréchal MONCEY, Duc de Conegliano (Château de Vaivre).
Vente Binoche Giquello, vendredi 29 novembre 2019, n° 5 du catalogue.
BIOGRAPHIE :
MARÉCHAL MONCEY, DUC DE CONEGLIANO (1754-1842).
« Moncey était un honnête homme », Napoléon Ier à Sainte-Hélène.
Bon-Adrien JEANNOT de MONCEY (1754-1842)
Né le 31 juillet 1754 à Moncey en Franche-Comté, il est le fils d'un avocat au parlement de Besançon. A quinze ans, il s'évade du collège et s'engage dans l'armée ; son père le rachète ; il récidive.
En 1789 il achète au marquis du Cheylard le château de son village natal.
En 1791, Moncey s'engage à nouveau, cette fois dans un régiment de volontaires, qui l'élit capitaine. On l'affecte à l'armée des Pyrénées-Occidentales de 1793 à 1795. Il s'y fait si bien apprécier des représentants en mission qu'ils le nomment général de brigade le 18 avril 1794, général de division et commandant en chef de l'armée six mois plus tard.
Après avoir tenté d'échapper à cette responsabilité qu'il juge écrasante – mais sa lettre au Comité de Salut public reste sans effet – il se résigne à l'assumer et le fait avec grand succès. Une série de victoires lui permet de repousser les Espagnols derrière l'Ebre et de prendre Bilbao le 17 juillet 1795.
Dénoncé après le coup d'État du 18 fructidor an V comme royaliste, ami de Lazare Carnot et de Jean-Charles Pichegru, il est réformé malgré un éloquent mémoire justificatif (26 octobre 1797). Sans emploi pendant les deux années suivantes, il est remis en activité deux mois avant le 18 brumaire et apporte son soutien à Napoléon Bonaparte.
Il fait la campagne d'Italie de 1800 à la tête d'un corps d'armée mais s'entend très mal avec Guillaume Marie-Anne Brune d'abord, avec Joachim Murat ensuite, sous les ordres de qui il refuse de servir.
Le 3 décembre 1801, il est nommé inspecteur général de la gendarmerie, ce qui fait de lui l'égal du ministre de la police.
Maréchal en 1804, Grand Aigle de la Légion d'Honneur en 1805, il est envoyé en Espagne au début de 1808, y remporte quelques victoires qui lui valent d'être créé duc de Conegliano le 2 juillet, dirige le siège de Valence (septembre) et commence le second siège de Saragosse en décembre.
Il rentre en France en 1809 et commande diverses armées de réserve jusqu'en 1813.
Le 30 mars 1814, commandant en second de la garde nationale parisienne, il défend héroïquement la barrière de Clichy contre les Russes puis, après la capitulation, rassemble les débris de ses troupes et les ramène à Fontainebleau.
Pair de France sous la première Restauration, pair de France sous les Cent-Jours, il perd ce titre lors du second retour de Louis XVIII. Désigné pour présider le conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney, il adresse au roi une magnifique lettre de refus : « Sire, placé dans la cruelle alternative de désobéir à Votre Majesté ou de manquer à ma conscience, j'ai dû m'en expliquer à Votre Majesté. Je n'entre pas dans la question de savoir si le maréchal Ney est innocent ou coupable... C'est au passage de la Bérézina, Sire, c'est dans cette affreuse catastrophe que Ney sauva les débris de l'armée ; et j'enverrais à la mort celui à qui tant de Français doivent la vie !... Non, Sire, s'il ne m'est pas permis de sauver mon pays, ni ma propre existence, je sauverai au moins l'honneur »
Cette lettre lui vaut destitution de tous ses grades et condamnation à trois mois de prison à la forteresse de Ham. Le commandant de la forteresse, un prussien, ayant décliné le honteux honneur d'être « le geôlier des gloires de la France », Moncey s'installe pour la durée de sa peine dans l'auberge qui fait face à la prison. On prétend que la musique du régiment prussien y vient chaque jour lui donner la sérénade. Il se renferme ensuite dans son château de Baillon, près de Luzarches, affectant de se considérer toujours comme prisonnier. Le 3 juillet 1816, le Roi, lui rend discrètement son bâton. La pairie suit en 1819.
En 1823, septuagénaire, le duc de Conegliano retrouve le commandement d'un corps d'armée lors de l'expédition d'Espagne. A sa tête, il conquiert la Catalogne, prend Barcelone, Tarragone et Hostalrich.
En 1833, après la mort de Jean-Baptiste Jourdan, il devient Gouverneur des Invalides et y accueille, le 15 décembre 1840, les cendres de Napoléon. Après avoir embrassé la poignée de l'épée de Napoléon, ce vieil homme de quatre-vingt-sept ans, qui supplie depuis des jours ses médecins de le faire vivre assez pour « recevoir l'Empereur » a ce mot qui marque la fin d'une époque : A présent, rentrons mourir.
Il s'éteint le 20 avril 1842 et est inhumé aux Invalides, dans la crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis.
Référence :
18198