KÉPI DE GÉNÉRAL DE DIVISION AYANT APPARTENU À ALFRED CHANZY, GUERRE FRANCO-ALLEMANDE DE 1870.
En drap garance à 7 tresses en passementerie d'argent doré, bandeau en soie noire H 2,3 cm, surmonté de la coiffe sur laquelle sont fixées trois étoiles en argent, H de la coiffe 6,2 cm. Calotte diamètre 12,5 cm bordée d'une petite tresse plate en passementerie d'argent doré et décorée en son centre d'un noeud hongrois composé de six petites tresses plates en passementerie d'argent doré. Boutons demi-sphériques dorés, jugulaire en galon d'argent doré. Visière en cuir noir, ciré vert en-dessous , le bord extérieur est garni d'un cuir plié à cheval et cousu.
Coiffe intérieure en soie mauve et bandeau de cuir ciré ocre et doré au fer sur la bordure du haut, calotte doublée de soie mauve imprimée en or du logo du fabricant "PIESSON PHILIPPEVILLE".
Assez bon état de conservation. Le drap garance poussiéreux, légère usure des passementeries et de la jugulaire, visière décousue sur 1 cm sur son extrémité droite. Coiffe intérieure portée, la soie est en très mauvais état avec des manques, le bandeau est en partie décousu et a été recousu anciennement au niveau de la visière.
AUTOGRAPHE lettre manuscrite signée Général Chanzy sur papier à entête du Gouverneur Général Civil de l'Algérie - commandant en chef les forces de terre et de mer - Cabinet. H 21,5 cm, L 14 cm. Bon état.
PORTRAIT MINIATURE sur verre représentant le général de division Chanzy en manteau portant son képi à trois étoiles. De forme ovale H 44 mm, L 28 mm, présentée sous verre dans un cadre ancien H 145 mm, 135 mm. Bon état.
GRAVURE et ÉTIQUETTE présentées avec le képi dans la collection Pierre BENOIT. Bon état.
France.
Guerre Franco-Allemande de 1870.
PROVENANCE : Ancienne collection Pierre BENOIT.
BIOGRAPHIE : Alfred Chanzy, né le 18 mars 1823 à Nouart dans les Ardennes et mort dans la nuit du 4 au 5 janvier 1883 à Châlons-en-Champagne (à l'époque « Châlons-sur-Marne »), est un général français.
D'une famille d'agriculteurs, son père et son oncle se sont engagés dans les troupes napoléoniennes. L'oncle reste dans l'armée et devient capitaine de cuirassiers ; son père en revanche quitte le service après avoir été sous-officier et chevalier de la Légion d'honneur. Il obtient, à son retour en 1821, un poste de receveur des contributions directes, fonction administrative qui fait de lui un modeste fonctionnaire mais lui garantit une vie correcte pour lui et sa famille.
Formation militaire
Après avoir suivi quelque temps les classes du collège de Sainte-Menehould, Chanzy s'engage à seize ans en 1839 comme timonier sur Le Neptune, mais le manque de bataille navale le déçoit. La frustration, et surtout les vexations des marins et un mal de mer chronique, ont raison de sa courte vocation et il quitte la Marine à son retour en France, le 10 décembre 1840. Il s'engage en 1841 au 5e régiment d'artillerie de Metz, puis suit les cours au Collège royal. Entré finalement à Saint-Cyr (133e sur 138 au concours d'entrée), élève studieux, il sort dans les vingt-cinq premiers de sa promotion, est nommé sous-lieutenant en 1843 et rejoint les zouaves commandés par Cavaignac à Blida. Il reste seize ans en Algérie.
Carrière en Algérie
Lieutenant en 1848 au 43e régiment d’infanterie de ligne, capitaine en 1851 au 1er régiment de la Légion étrangère, il rejoint le service des bureaux arabes à Tlemcen puis à Oran. Chef de bataillon en 1856 au 23e de ligne, il participe à la guerre en Italie (batailles de Magenta et Solférino en juin 1859). Lieutenant-colonel au 71e régiment d’infanterie de ligne en avril 1860, il part en août avec le corps expéditionnaire en Syrie, où il est commandant du QG chargé des affaires politiques, grâce à sa connaissance de l'arabe.
Il effectue un séjour au corps d'occupation de Rome, au 72e de ligne, de 1861 à 1864. Colonel en 1864 du 48e régiment d'infanterie de ligne, il est de retour en Algérie avec son régiment, où il combat sur la frontière marocaine. Général de brigade en 1868, il exerce le commandement de subdivision à Sidi-Bel-Abbès, où il « nettoie » le Sud-Ouest des razzias de tribus marocaines. Il s'adjoint à cette époque comme plus proche collaborateur le futur général de Boisdeffre, qui le suit ensuite dans tous ses postes. Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en juin 1870.
Guerre de 1870
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il se voit refuser un poste à l'armée du Rhin au début du conflit. Général de division, le 20 octobre 1870, sur intervention de Mac Mahon auprès de Gambetta, il est nommé chef du 16e corps de la première armée de la Loire. Il participe aux combats de Coulmiers et Loigny.
Le 6 décembre, il est nommé commandant en chef de la seconde armée de la Loire composée des 17e et 18e corps d'armée (France), arrête un temps l'offensive allemande à Villorceau. Mais il ne peut progresser et se replie sur Vendôme, puis sur Le Mans où son armée est battue les 10 et 11 janvier 1871. Il se retire alors sur Laval le 16 janvier et sur la rive droite de la Mayenne, où le trouve l'armistice du 28 janvier 18712,3.
La bataille du Mans est une défaite importante pour l'armée française. En 1871, une commission d'enquête est créée dont le rapport, accablant pour l’armée française, est rédigé par l’historien breton Arthur de La Borderie.
Carrière politique
Élu député des Ardennes en 1871 par 44 225 voix sur 57 130 votants, sans même avoir fait acte de candidature4, il rejoint le gouvernement à Bordeaux, où il prône la poursuite de la résistance. Le 7 mars, l'armée de la Loire est dissoute.
Chanzy se rend à Paris le 18 mars, le jour-même où commence la Commune. Arrêté par les insurgés, il est menacé d'exécution, puis libéré. À Versailles, il se range avec les républicains modérés et siège au centre gauche4.
Il est nommé sénateur inamovible en 1875 et est élu président du conseil général des Ardennes mais il reste en résidence à Alger. Au Sénat, il siège au centre gauche avec les républicains conservateurs.
Après la démission de Mac Mahon, bien que n'étant pas candidat, il obtient 14,8 % des voix contre Jules Grévy à l'élection présidentielle du 30 janvier 1879.
Carrière administrative
À la tête du 7e corps d'armée en 1872, il est nommé, sur proposition du maréchal de Mac Mahon, gouverneur général civil et commandant des forces de terre et de mer en Algérie » le 10 juin 18735. Sous son administration la colonie connait des troubles et il est contraint de mettre Alger en état de siège par un arrêté du 29 mars 1874. Responsable, avec d'autres, d'une certaine modernisation de la colonie, avec la construction de lignes de chemins de fer et d’autres ouvrages civils, il inaugure une « exposition algérienne » en 1876 et demeure en poste près de six ans.
Après l'élection présidentielle, sa situation de gouverneur général devient impossible, et dès le 13 février 18796, il est nommé ambassadeur à Saint-Petersbourg et le 24 février, il est relevé officiellement de ses fonctions de gouverneur général de l'Algérie. Il reste en Russie pendant trois ans avant de démissionner à la suite d'un désaccord avec Gambetta.
En 1882, il est réintégré à l'État-Major général et nommé membre du conseil supérieur de la guerre. Il prend le commandement du 6e corps d'armée à Châlons-sur-Marne où une caserne porte son nom.
Il succombe brusquement à Châlons d'une hémorragie cérébrale, dans la nuit du 4 au 5 janvier 1883. Il est inhumé à Buzancy dans les Ardennes. Chanzy était catholique fervent et, bien qu'accusé d'être clérical, semble s'être toujours opposé à l'ultramontanisme.
Les papiers personnels d'Alfred Chanzy sont conservés aux Archives nationales sous la cote 270AP7.
Décorations :
Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du 22 août 18788)
Médaille militaire (13 février 1872)
Titulaire de nombreuses décorations étrangères :
Ordre de Charles III d'Espagne
Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand
Ordre du Saint-Sépulcre
Ordre du Medjidie de Turquie
Grand-croix du Nichan Iftikhar de Tunis
Référence :
17048