KÉPI SEMI-RIGIDE DU 1er BATAILLON DE LA GARDE NATIONALE MOBILE, SECOND EMPIRE (vers 1860-1870).
Képi en drap bleu foncé presque noir (H à l'avant 8,5 cm, H à l'arrière avec la courbure 15 cm) avec bandeau garance (H 3,5 cm). Soutaches en cordonnet écarlate, calotte entourée d'un cordonnet écarlate (diamètre 12 cm). Visière de forme carrée en cuir verni noir, ciré noir en-dessous, bordée d'un jonc en cuir plié à cheval sur la bordure extérieure. Cocarde métallique laquée tricolore. Ganse en passementerie écarlate retenue au centre de la cocarde par un bouton demi-sphérique en étain. Jugulaire en cuir noir maintenue par deux boutons demi-sphériques en étain. Coiffe intérieure composée d'un bandeau en cuir ciré noir et d'une toile cirée noir. Pompon lenticulaire de forme ovale en bois recouvert de drap bleu foncé avec cordonnet écarlate et chiffre « 1 » en laiton découpé fixé à l'avant.
Bon état, quelques usures et frottements au cordonnet.
France.
Second Empire.
HISTORIQUE :
La Garde nationale mobile, appelée les Mobiles, en abrégé, et Les Moblots familièrement, fut créée par la loi du 1er février 1868 afin de concourir comme auxiliaire de l'armée active à la défense des places fortes, villes, côtes, frontières de l'Empire, et du maintien de l'ordre intérieur
Lorsque la Guerre franco-allemande éclata en juillet 1870, la Garde mobile, ne parvenant pas à s'organiser, ne figurait sur les registres que pour mémoire (déclaration du maréchal Le Bœuf, ministre de la guerre en 1870). Les Mobiles étaient médiocrement armés et entraînés. Les unités manquaient souvent de cohésion et d'instruction ; elles étaient encadrées et disciplinées d'une façon très variable mais presque toujours insuffisante. Or, deux mois après la défaite, les combats avaient englouti les 9/10e de l'armée régulière.
La Garde mobile se trouvait alors représenter à elle seule l'essentiel des forces armées françaises. C'est avec cette ultime ressource que la Nation, devenue républicaine, opposa à l'envahisseur une résistance militaire prolongée durant six mois. Le courage, l'abnégation, l'héroïsme, en dépit de leur impréparation à la guerre, sont à mettre au crédit de ces unités.
À Belfort, pendant le siège tenu par les troupes prussiennes du General von Werder, la garnison comprenait 12 800 mobiles. Cela représentait les trois quarts de l'effectif total de cette dernière. Ces troupes défendirent la place pendant plus de trois mois, du 4 novembre 1870 au 18 février 1871. Les mobiles ont monté la garde, servi les canons, remué la terre et manié la pelle sur les remparts du château, de la Miotte, de la Justice, des Perches… Ils ont organisé la défense de la place, puis disputé à l'ennemi les positions de Valdoie, de Pérouse - Danjoutin - Cravanche, d'où ce dernier menait le siège de la ville.
Ils ont participé aux « sorties » sur Bessoncourt, Chèvremont, Andelnans, etc. Ils ont subi, jour et nuit, un intense bombardement déclenché le 7 décembre 1870. Les troupes ont follement espéré lorsque l'armée de secours de Bourbaki avait atteint la Lizaine, près de Montbéliard-Héricourt. En dépit de la retraite après la bataille d'Héricourt, elles ont néanmoins continué à combattre.
En Normandie, les mobiles de l'Eure, de la Loire-Inférieure renforcés par ceux de l'Ardèche livrent combat jusqu'aux premiers jours de 1871.
En Champagne, les mobiles du 4e bataillon d'infanterie et de la première batterie de la Marne sont regroupés à Vitry-le-François sur un ordre du ministre de la Guerre, avant d'être dirigés vers l'Argonne. Commandés par Duval, Terquem et Michaud, ces 1500 hommes livrent combat à la ferme de la Basse entre Dampierre-le-Château et Sivry-sur-Ante. Ils sont battus et emmenés prisonniers, en franchissant Passavant-en-Argonne, 32 d'entre eux sont abattus et une centaine blessés ; un monument en l'honneur de leur sacrifice y est érigé.
Les formations de Mobiles disparurent après le conflit pour faire place à des unités composées de réservistes, formés et encadrés par le Service des Armées.
Référence :
16579