MANNEQUIN TROUPE DE L'ESCADRON DES CENT-GARDES DE L'EMPEREUR NAPOLÉON III, Second Empire.
CASQUE : bombe en acier (profondeur de la bombe mesurée à partir du bas des rosaces 15 cm). Visière en acier bordée d'un jonc en laiton plié à cheval sur la bordure extérieure (largeur de la visière 6 cm), doublée à l'intérieur d'une basane cirée vert. Couvre-nuque en acier bordé d'un jonc en laiton plié à cheval sur la bordure extérieure doublé d'un maroquin ciré marron. Bombe poinçonnée à l'arrière « DELACHAUSSÉE » et matriculée « 42 ». Bandeau frontal estampé en relief en laiton représentant une « N » surmontée de la couronne impériale et encadré de deux branches de feuilles de laurier liées par un ruban. Cimier estampé en relief en laiton (H 10,5 cm, largeur 3,7 cm), composé de deux ailerons représentant une suite de caissons décroissants vers l'arrière et d'un masque décoré de moulures plates saillantes avec tête de méduse en relief au sommet. Porte-aigrette composé d'une olive de 6 cm de diamètre et 2,5 cm de hauteur estampé en relief en laiton représentant des feuilles de laurier, d'une douille en laiton estampé de feuilles de laurier de 2,8 cm de diamètre, 3,5 cm de haut. De la douille sort une aigrette en crins blancs de 6 cm de haut.
Crinière en crins blancs montée sur une semelle en cuir, fixée à la bombe par une vis en laiton, elle mesure 90 cm de long, tresse en crins blancs. Porte-plumet en laiton représentant des feuilles de laurier (4,2 cm de haut, diamètre 1,8 cm à son sommet légèrement décroissant vers le bas).
Jugulaires : chacune composée d'une rosace de forme ronde (4,9 cm de diamètre) en laiton estampé en relief d'une tête de lion bordée d'une moulure saillante, mentonnière en cuir doublée de maroquin noir et recouverte de dix écailles estampées en relief et découpées en forme de feuilles de laurier (la plus large mesure 4 cm de large et la dernière 1,8 cm), longueur de la mentonnière 18,5 cm.
Coiffe intérieure en cuir ciré noir découpée à sept dents de loup.
H totale du casque 36 cm.
Plumet reconstitué en plumes écarlates avec un pompon olive en laine écarlate.
Très bon état.
CUIRASSE en tôle d'acier de forme cintrée, une plate-bande encadre les deux parties : plastron et dossière ; elle est garnie d'une suite de rivets en laiton à têtes hémisphériques ; col et emmanchures bordés par une gouttière. Épaulières en cuir recouvert de larges écailles avec rivets en laiton, chaque épaulière se termine par une plaque à boutonnière rectangulaire en laiton à décor de feuilles de chêne et d'une palmette. Plastron et dossière complets avec les crochets de fixation pour la matelassure. Ceinture en fort buffle blanc avec boucle en laiton.
Très bon état.
GILET MATELASSURE DE CUIRASSE en deux parties, l’une s’agrafant au plastron et l’autre à la dossière de la cuirasse. Elles sont en grosse toile écrue avec encadrement en drap écarlate passepoilé or et d'un galon or cousu à cheval sur la bordure extérieure. Les deux parties sont datées « 1868 » et matriculées « 75 », dans le bas, un marquage très rarement rencontré est apposé "N° I" (dans l'ouvrage CENT-GARDES POUR UN EMPEREUR, les auteurs identifient ce marquage comme étant celui de la taille de la cuirasse ; toutefois les cuirasses étaient toutes réalisées sur mesure, de plus nous avons déjà eu en mains plusieurs gilets de tailles différentes mais tous marqués 1; nous pensons que ce numéro peut peut-être signifier : TENUE N° I). Sur le pourtour de chaque élément, des pattes en cuir recouvert de drap sont cousues et reçoivent les crochets en acier de fixation de la cuirasse (les 26 pattes d'origine sont présentes, manque un crochet métallique).
Très bon état, quelques usures et accidents au drap et à quelques pattes en cuir.
AIGUILLETTES en passementerie or et écarlate, terminées par deux ferrets en laiton doré décorés en relief de « N » couronnées. Patte d’épaule en drap bleu de ciel, matriculée « 503 ».
Très bon état.
PAIRE D'ÉPAULETTES En passementerie d’or avec raie amarante au centre du corps, bouton or timbré d’une grenade enflammée, terminées par des franges or souples métalliques or et amarante dites « cordes à puits » et doublées de drap bleu, elles sont matriculées « 185 ». Agrafes en laiton marquées « ROUART M & I PARIS ».
Mauvais état, oxydations et usures.
TUNIQUE En drap bleu de ciel, fermant droit sur la poitrine au moyen de neuf boutons d'uniforme gros module, en laiton doré estampé en relief d'une bombe enflammée. Le devant est passepoilé amarante sur toute la longueur. Jupe en même drap, à doublure amarante, pattes à la soubise entièrement passepoilées amarante et garnies de trois boutons d'uniforme gros module ; aux angles sont fixés une agrafe et un porte-agrafe en métal noirci.
Collet en drap amarante échancré sur le devant et garni de deux galons d'or à la soubise embrassant le collet dans sa hauteur et formant une patte terminée en pointe sur une longueur de 13,6 cm (H 3,6 cm). Il est fermé dans toute sa hauteur par trois agrafes et porte-agrafes en métal noirci.
Parement en drap amarante passepoilé bleu de ciel, pattes de parement en drap bleu de ciel passepoilées amarante, garnies de trois boutons d'uniforme petit module. Galons de manches dorés passepoilés garance. Passants d'épaulettes en drap bleu de ciel garnis d'un galon d'or à la soubise.
Doublure intérieure en soie cachou, sans marquage.
Bon état, quelques trous de mites d'usage, petites usures.
PAIRE DE GANTS À CRISPIN de grande tenue de la Cavalerie de la Garde Impériale modèle 1854 - Second Empire. En mouton blanc chamoisé, à crispin en fort buffle blanchi. Gants matriculés « 2207 ».
Très bon état.
CULOTTE Culotte de l’Escadron des Cent-Gardes de la Maison Militaire de l’Empereur, modèle 1854 - Second Empire. En peau de daim avec braguette boutonnée ; marquée à l’intérieur « 9, Rue Aubert. Fd WALTER PARIS », matriculée dans le bas des jambes « 255 » datée 1869 ; boutons en laiton marqué « WALTER PARIS ».
Très bon état.
CEINTURON de cavalerie de la ligne - Restauration. En buffle blanchi non piqué sur les bords avec boucle carrée en laiton, garni de deux courroies de suspension porte-sabre en buffle blanchi piquées sur les bords pour cavalerie de la Garde impériale ou de l'Escadron des Cent-Gardes.
Très bon état.
PAIRE DE BOTTES Paire de bottes fortes à l’écuyère de cavalerie modèle 1854 - Second Empire , de la Garde Impériale. En cuir noir verni, la tige rigide monte légèrement au-dessus du genou, la partie haute est cirée noir et comporte un cachet de réception « AU SABOT ROUGE 30 RUE DE FLANDRE PARIS », plis uniquement à la cheville. Elles sont équipées d’une paire d’éperons à mollette, en fer avec tige ronde « à col-de-cygne », complets de leur lanière sous-pied et de leur large courroie en cuir noir verni.
Bon état, déchirures à l'arrière en partie basse au niveau de la couture.
MANNEQUIN début XXème siècle, en bois articulé.
Assez bon état.
France.
Second Empire.
PROVENANCE :
Ce mannequin provenait de la vente du musée militaire de Saumur qui s'était déroulée également à Angers, le 21 octobre 1970, n° 160.
Puis de la vente de la collection GLAIN, à Angers (3e vente), le 22 février 1981, n° 91 du catalogue.
Dans son ouvrage « Ces angevins que nous aurions oubliés » (1974) Pierre Froger consacre un chapitre à Monsieur Germain des Ponts-de-Cé, collectionneur militaire. L'auteur raconte l'histoire de ce collectionneur qui créa un musée militaire à Saumur avec quelques anecdotes : « Une salle immense et magnifique, lumineuse, irréprochable et cirée comme un salon. À gauche, à droite, trente, quarante hommes sont là, debout, alignés au port d'arme le long des murs ou des vitrines centrales ; quarante mannequins saisissants de vérité et de vie, équipés de pied en cap, bottés, ajustés, astiqués, silhouettes imposantes qui dévisagent et devant lesquelles on passe impressionnés : trompette et carabiniers à cheval de la Garde, lancier de l'Impératrice, cuirassier bavarois et cuirassier prussien, uhlan, Cent-Gardes, toutes pièces rarissimes dont se seraient enorgueillis les Invalides....
La guerre vint. Allait-on lui confisquer son musée ?
Par faveur exceptionnelle, au contraire, pendant toute l'occupation, les Allemands émerveillés devant tant de splendeur accumulée à l'Hôtel de la Loire, laissèrent à Monsieur Germain toutes ses armes, les fusils compris, et même lui en donnèrent d'autres qu'il ne possédait pas encore. Mais, en août 44, il lui fallut bien, bon gré mal gré, faire comme ses voisins de la levée de St Jean-de-la-Croix, des Ponts-de-Cé, de Mûrs et d'Érigné, se réfugier à Faye-d'Anjou, laissant derrière lui son âme, toute sa raison de vive. Deux longues, deux interminables et angoissantes semaines de calvaire, de douloureuse attente, front bas, il traînassait dans les rues et les petits chemins, blême, solitaire et atterré, tellement malheureux qu'il faisait pitié : "mon musée ... mon musée...".
De retour enfin chez lui, il se trouva presque dépouillé. D'autres, mais qui ? ... – histoire de rigoler, sans doute – s'étaient déguisés et partagé ses dépouilles. C'est au Bois-Bourreau, à 500 mètres de chez lui, qu'il retrouva son Cent-Gardes et ici et là – poignante reconstitution – comme en 70, comme en 1914, des soldats en kurtka et en pantalon rouge étendus les bras en croix dans les fossés ...
Après la mort de Monsieur Germain, par camions entiers, la collection arriva à l'Hôtel des Ventes d'Angers où, avec sa compétence et son autorité habituelles, son sens de la très belle présentation des pièces de collection, Maître Henry Martin, commissaire-priseur, sut en obtenir contre toute attente 25 millions.
Référence :
16035