CASQUE ET CUIRASSE D'OFFICIER DE CARABINIERS DE MONSIEUR, modèle 1817-1818, Restauration. 26597/14463
Casque en laiton doré sur le modèle des casques du Premier Empire. Bombe haute rejetée fortement vers l’arrière “à la minerve”, forme qui disparaîtra quelques années après, vers 1820. Cimier, estampé sur les ailerons d’une suite décroissante de neuf godrons sortant de tulipes et séparés de feuilles d'acanthe, masque décoré dans sa partie inférieure de deux branches de laurier. Bandeau frontal en argent, estampé en relief de corolles de feuillages, il est décoré en son centre d’un insigne en cuivre doré estampé aux armes de Monsieur : armes de France sur fond de trophée de drapeaux surmontées de la couronne de Monsieur. Au sommet en son centre le bandeau forme une palmette avec crochet destiné à fixer la mentonnière lorsqu'elle se porte relevée. Bandeau arrière en argent pareillement décoré qu'à l'avant. Visière et couvre nuque en laiton doré, cerclé d’un fin jonc de laiton argenté plié à cheval sur leurs bordures extérieures. Jugulaire en errant, composée d’une rosace en forme de soleil rayonnant décorée en son centre d’une fleur de lys en laiton doré portant un crochet en son centre pour fixer la mentonnière et d'une mentonnière formée d'une chaînette gourmette en argent. Chenille en crin écarlate. Coiffe intérieure en cuir découpé en neuf dents de loup.
Très bon état général, dorure de l'insigne du bandeau frotté sur les reliefs, doublure en drap cramoisi de la mentonnière absente, cuir de la coiffe intérieure frotté.
Cuirasse, identique au modèle Premier Empire, c'est un modèle de combat avec une base de troupe montée à l'époque avec des garnitures d'officier. Elle est composée de deux parties : un plastron et une dossière, toutes deux en tôle de fer recouverte d’une épaisse feuille de laiton fixée par des rivets ; ces plaques de laiton ne recouvrent pas la totalité de la cuirasse, tout le pourtour de chacune des parties est sans laiton mais garni de rivets en laiton, à tête ronde; sur l’extérieur, l’acier forme un bourrelet, excepté au niveau du col où le métal est replié vers l’extérieur. Le plastron est arrondi avec un faible busc. La dossière est attachée au plastron au moyen de deux épaulières en cuir doublé de drap cramoisi bordé de galons d'argent, qui sont recouvertes de trois chaînettes en laiton et se terminent par une grande fleur de lys en laiton doré, dont l'arrière est percé d'un trou permettant l’accrochage à des rivets saillant fixés sur le plastron. Le plastron est orné en son centre d’un grand soleil rayonnant « gloire » en argent, au centre est fixée une plaque de laiton doré estampé et découpé des armes de Monsieur. Ceinture en cuir gainé de maroquin bordeaux recouvert d'un large galon d'argent avec boucle en laiton argenté.
Accident à la ceinture, déchirée sur les deux parties et recousues. Déchirures et usure du cuir au niveau de la partie supérieure des bretelles. Sinon très bon état.
Historique :
Monsieur : Charles Philippe de France est le dernier fils de Louis Dauphin et de Marie Josèphe de Saxe, c’est le dernier des cinq petits-fils de Louis XV, à sa naissance en 1757, il reçoit le titre de Comte d’Artois. Il est fait Chevalier de la Toison d’Or en 1761 et reçoit les Ordres du Roi : Saint-Michel et Saint-Esprit en 1771. Il est Colonel Général des Suisses et Grisons. En 1789, le Comte d’Artois émigre. Lorsque le Dauphin, fils de Louis XVI meurt dans la prison du Temple, à Paris en 1795, c’est Louis Stanislas Xavier, Comte de Provence, frère puiné de Louis XVI, qui prend le nom de Louis XVIII (le fils de Louis XVI ayant reçu des légitimistes le titre de Louis XVII à la mort de son père en 1793) et devient Roi en 1814. Depuis la mort de louis XVI, le Comte d’Artois prend le titre de Monsieur, c’est lui qui devient Roi à la mort de son frère Louis XVIII, il devient Charles X.
Le Comte d’Artois adopte des armes différentes des armes anciennes d’Artois, elles se lisent « de France à bordure crénelée de gueules » (c’est-à-dire que la bordure qui entoure l’écusson est découpée en créneaux), elles sont surmontées de la couronne des Princes du Sang, entourées des trois colliers des ordres de chevalerie qu’il a reçus, les armes sont soutenues par huit drapeaux pour la charge de Colonel Général des Suisses.
OBJET DE COLLECTION :
Le casque ici présenté est avec sa très rare mentonnière chaÎnette adoptée en 1817, c'est selon nos connaissances le seul exemplaire de carabinier parvenu jusqu'à nous ainsi. Tous les autres casques ayant retrouvé les mentonnières à écailles rapidement. Ce casque est identique au casque du Premier Empire à l’exception des armes du Comte d’Artois qui ont remplacé le N et la couronne impériale.
LE RÉGIMENT :
À l’origine, les Carabiniers de Monsieur sont créés, 1693, ils portent le nom de Royal-Carabiniers, puis dénommés Carabiniers de Monsieur le Comte de Provence en 1758, avant de prendre le nom de Carabiniers de Monsieur en 1774. Licenciés à la chute de l’Empire, les deux régiments de Carabiniers sont réunis en une seule brigade, le 12 mai 1814, sous le nom de « corps des Carabiniers de Monsieur », puis réduits à 4 escadrons de deux compagnies, le 30 août 1815. L’effectif au total est de 44 officiers et 538 hommes. Il faut attendre dix années, le 27 février 1825, pour que les Carabiniers soient à nouveau réorganisés en deux régiments de 6 escadrons chacun. Sous le Second Empire, les Carabiniers sont fondus en un seul régiment appartenant à la Garde Impériale, ils ne survivront pas à la défaite de 1870, époque à laquelle les carabiniers disparaissent, ils forment à partir de 1871 le 11e régiment de cuirassiers.
Référence :
26597/14463