Jérémie Benoît, Bernard Chevallier.Éditions de la réunion des Musées Nationaux.Marengo. Ce nom sonne à l’unisson des grandes victoires de l’épopée napoléonienne. Cependant, avant l’arrivée des soldats de Desaix, qui fut tué dans la charge décisive, Marengo était presque une défaite.Ce fut la propagande de Bonaparte qui magnifia la bataille. Marengo effaça toutes les autres victoires de la deuxième coalition (1799-1801) de même que le Premier consul occulta tous les protagonistes de cette guerre. Marengo résume celle-ci dans l’esprit du public, tant il est vrai que nombre de tableaux, de sculptures et d’œuvres diverses -céramiques et gravures entre autres- ne se rapportent qu’à cette seule bataille. C’est que Bonaparte avait besoin de cette victoire pour asseoir son pouvoir, issu d’un coup d’Etat que beaucoup regardèrent comme une trahison de la démocratie. Avec Marengo, Bonaparte pouvait se poser en sauveur de la République. Il pouvait couper court aux critiques des néo-Jacobins et des royalistes, autant que de ceux qui l’avaient aidé dans son coup d’Etat.Le dessein de cette exposition est donc de placer Marengo dans le contexte politique, social et militaire du temps, en relativisant la portée de cette victoire et en rappelant les hauts faits de Masséna en Suisse, puis au siège de Gênes, et de Brune en Hollande. Sans eux, la bataille de Marengo n’eut pas été possible, qui n’a pourtant pas suffi à signer la paix : ce fut la grande et belle victoire de Moreau à Hohenlinden qui, en ce sens, a été déterminante.Tout le savoir propagandiste de Bonaparte s’est pleinement exercé là, dans la récupération à son seul profit de la victoire finale sur l’Europe coalisée.180 pages, 17 cm x 24 cm, nombreuses illustrations.Française.
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