PLAQUE DE BAUDRIER DES EAUX ET FORÊTS IMPÉRIALES DE LA 1ère CONSERVATION, modèle 1805, Premier Empire.
De forme octogonale, en cuivre argenté. H 10,3 cm, largeur 7,9 cm. Elle porte en son centre l'aigle impériale couronnée tenant dans ses serres le fuseau de Jupiter étincelant surmontée d'un ruban portant l'inscription « EAUX ET FORETS IMPERIALES ». En partie inférieure, elle porte l'inscription « 1re CONSERV.on » (Seine, Seine-et-Oise, Eure-et-Loir, Seine-et-Marne). Complète de ses quatre anneaux en laiton arrière.
Très bon état
France.
Premier Empire.
HISTORIQUE :
L’arrêté des consuls du 6 pluviôse an IX (26 janvier 1801) fixe le nombre, l’arrondissement et la résidence des agents forestiers. Au total, la France ramenée à ses frontières d’avant 1792 est divisée en 25 conservations, auxquelles s’ajoutent celles de Coblence pour les départements de la rive gauche du Rhin et celles des départements des Bouches-du-Rhin et du Simplon à partir de 1810, soit un total de 28 conservations.
En 1805, sous le Premier Empire, le terme «forêts nationales» est remplacé par celui de «forêts impériales». L’Empire a mis en place une Administration très présente avec un symbole fort, celui de l’aigle, avec les mots “Eaux et forêts” sur les plaques de fonction et sur les boutons. Ces mots avaient été chassés par la Révolution car ils rappelaient trop l’Ancien Régime.
Le 7 thermidor an XII (26 juillet 1805), un décret réforme l’administration générale des forêts. Désormais, elle devient une direction générale de l’administration, avec à sa tête un conseiller d’État avec le titre de directeur général de l’administration des forêts. L'administrateur général Joseph-Alexandre Bergon, devenu Conseiller d'État, est nommé Directeur général des forêts, placé directement sous les ordres du ministre des Finances Gaudin (l’un des cinq anciens administrateurs général des forêts nommés le 2 pluviôse an IX -22 janvier 1801- ), qui lui-même ne fait qu'exécuter les décisions de l'empereur Napoléon 1er. Pour aider le nouveau Directeur général qui conserve les tâches de la 1re division, un secrétaire général est également nommé, les quatre administrateurs des forêts étant maintenus à la tête de leur division respectives jusqu'à la Restauration.
En mai 1806, un décret impérial crée douze postes d'Inspecteurs généraux de l'administration forestière chargés de faire des tournées sur tout le territoire forestier pour contrôler forêts et forestiers de tout grade et d'en rendre compte aux autorités centrales. Parmi ces Inspecteurs généraux il y eut notamment Marcotte, Déliard, Duteil et de Vergennes.
Le marteau de l’État, qui garde toujours sa forme ronde et ses règles de stockage et d’utilisation, change d’empreinte pour arborer l’Aigle impériale avec le numéro de conservation. Les marteaux particuliers des agents changent aussi : conservateurs (lettre C et n° de conservation dans une empreinte hexagonale), inspecteurs (lettre I et n° de conservation dans une empreinte pentagonale), sous-inspecteur (lettres SI et n° de conservation dans une empreinte octogonale), garde général (lettres GG et n° de conservation dans une empreinte ronde de diamètre max. 28 mm), et garde particulier (lettres GP et n° de conservation sans forme déterminée). Le marteau des arpenteurs est un rectangle à angles coupés avec la lettre A et le n° de conservation comme empreinte.
Le 21 août 1805, du camp de Boulogne, Napoléon écrit une nouvelle fois à Gaudinà propos des nominations aux emplois d’agents forêts. Il lui rappelle que «puisque les conservateurs, inspecteurs, sous-inspecteurs et gardes généraux ne peuvent entrer dans l’exercice de leurs fonctions qu’en vertu d’un brevet signé de moi, à l’avenir, vous devez me présenter que des hommes capables de remplir ces tâches»39. Il lui précise également que les gardes particuliers serontchoisis parmi les hommes qui ont servi et qui se sont le mieux montré. Dès lors, l’Empereur engage le ministre de la guerre àétablir la liste de ceux qui réunissent à une instruction convenable une probité sûre.
Le Premier Empire marque aussi la première tentative d’enrôlement dans l'armée du service forestier : tous ceux qui voulaient intégrer l’administration des Forêts, étaient tenus de souscrire un engagement dans la Garde impériale (Jeune garde) :
— un régiment de flanqueurs-chasseurs de la Garde impériale à deux bataillons est créé en 1811, composé de jeunes gens de 18 à 30 ans, fils ou neveux de gardes-généraux et de gardes à pied et à cheval des forêts de la couronne et du domaine, et des forêts des communes de l’Empire,
— un régiment de flanqueurs-grenadiers de la Garde impériale est créé en 1813. À l'origine, des fils de gardes impériaux et de gardes forestiers qui étaient recrutés, puis les neveux ou frères de gardes forestiers.
Sous l’Empire, Napoléon place dans l’administration des forêts des quantités d’anciens militaires « réformés ».
Durant les Cent-Jours (mars - juillet 1815), Guéheneuc occupe de poste de directeur général des forêts, Bergon ayant conservé son poste au début de la Restauration en avril 1814, et ayant démissionné dès le retour de Napoléon en mars 1815.
Référence :
14634