PIQUE DE DRAPEAU À DOUBLE FLEUR DE LYS, ANCIENNE MONARCHIE.
Pique de grande taille assez exceptionnelle en tôle de laiton doré.
C'est un modèle non règlementaire comme cela a souvent été le cas (confère l'Historique).
H des lys 23 cm, H avec la douille 24 cm, H totale 31 cm.
Bon état, usures d'usage de la dorure avec de très beaux restes.
France.
Ancienne Monarchie, probablement milieu du 18ème siècle.
RÉFÉRENCE :
Pique publiée dans le livre de Pierre Charrié « Drapeaux et étendards du Roi », Le Léopard d'Or 1989, 3ème planche suivant la page 80.
HISTORIQUE :
Selon Pierre Charrié « Drapeaux et étendards du Roi », Le Léopard d'Or 1989, p. 55-56 :
Aucun règlement sur la forme ou la dimension des piques de drapeaux n'existe sous l'Ancien Régime. On n'y attribue semble-til aucune importance, aussi les variantes sont nombreuses.
Sous Louis XIV, on voit généralement des piques simples en fer doré genre pertuisante écourtée sans décor. Le spécimen conservé au musée de l'Armée illustre bien ce modèle. Pourtant, selon un mémoire de 1690 pour la fourniture de 14 drapeaux, il y a mention de 14 hampes avec « 14 fleurs de lys » à 2 livres pièce. Sous la Régence et d'après le manuscrit de du Vivier de 1715, c'est une fleur de lys qui termine les hampes. Cette fleur de lys dorée sera reprise sur le manuscrit de Perpignan 1748. Nous connaissons deux spécimens de ce modèle, traités chacun d'une manière fort différente. La première est une fleur de lys fort grande (32 cm de haut) d'une haute qualité d'exécution, formé de deux fleurs de lys placées à 90°, tôle dorée prolongée par une douille simple de 8 cm de long avec trous de fixation. La seconde, qui faisait partie de l'ancienne collection André Lévi, est plus petite et plus simple, elle est en cuivre doré en forme de fleur de lys très stylisée.
Un autre type entièrement différent est reproduit dans le recueil de Delaistre de 1721 avec une pique en forme de feuille allongée et unie. Un devis de 1744 pour 12 drapeaux destinés aux gardes suisses parle de 12 piques simples de cuivre couleur or valant 27 livres au total. Ces piques en feuilles se retrouvent sur les manuscrits de 1745-1776 et sur celui de 1757.
Un troisième type semble être à la mode vers 1770, c'est celui d'une fleur de lys découpée à jour dans une pique pleine. Il en est ainsi sur une aquarelle de 1769 représentant un drapeau du régiment de Vivarais. Dans la collection Petitot il y a une pique de ce genre, de même pour une pique de l'ancienne collection A. Lévi ayant une fleur de lys découpée assez petite et douille cannelée.
Dans un contexte aussi changeant, les fantaisies sont de rigueur. Nous en avons relevé quelques-unes. D'abord la pique à trois faces légèrement concaves du vénérable drapeau de Normandie, la pique en feuille totalement évidée ne laissant que le contour du régiment suisse de Karrer en 1725, la pique très longue et très pointue du régiment irlandais de Dilon vers 1789, la pique avec la crosse de Bale découpée du régiment suisse d'Eptingen...
Pour la dimension, il faut attendre « L'Encyclopédie » de 1785 pour avoir une précision soit 6 pouces de hauteur (16 cm). En fait, cette dimension reste légèrement inférieure à celle mesurée sur les piques plus anciennes : 20 cm pour le régiment Dauphin en 1705 et le régiment des gardes suisses en 1745.
Référence :
13516