SABRE D'HONNEUR TROUPE DE GROSSE CAVALERIE DÉCERNÉ PAR LE PREMIER CONSUL AU CITOYEN JEANSON, MARÉCHAL DES LOGIS AU 18ème RÉGIMENT DE CAVALERIE, CONSULAT.
Garde de bataille en argent, poinçonnée ; palmette ajourée sans décor à l'exception de filets en guise de moulures d'encadrement ; calotte ovale ornée, sur le dessus, de godrons ; fusée en bois recouverte de chagrin ciré noir, filigranée argent.
Lame à la Montmorency, poinçonnée : « M » surmonté d'une roue dentée (J. J. Mouton, inspecteur de 1798 à 1809) et la trace de : « L W » dans un ovale entouré de perles (Levavasseur, inspecteur de mars 1798 à septembre 1803) ; elle est signée sur le dos : « Mfture de Klingenthal Coulaux frères Entreprs ». Longueur de la lame 96,9 cm. Cravate en drap écarlate.
Fourreau en acier poli blanc à deux larges bracelets en argent (H 4,7 cm) dépourvus de décor, se terminant par un double bourrelet, à piton (H 1,1 cm, diamètre 1 cm) d'anneau de bélière en argent et anneau en acier (diamètre 3,1 cm, épaisseur 0,4 cm) il est gravé sur le devant : « Le 1er Consul - au Cen Janson - mal des logis - au 18e regt - de Cavalrie » et signé à l'arrière : « Mfture - à Verslles »; dard en forme de bouton mouluré ; longueur 102 cm.
Bon état à très bon état, quelques légères oxydations d'usage, le plateau de la monture a subi une réparation d'époque et a été renforcé par un second plateau soudé en dessous.
BREVET sur vélin in-plano en partie imprimé à en-tête gravée : « Au Nom du Peuple Français, Brevet d’Honneur Pour le Citoyen félix Jeanson, sous-lieutenant au 18ème régiment de cavalerie (il est normal que le grade soit supérieur à celui inscrit sur le sabre, les brevets étant établis bien après l'obtention de l'arme), Bonaparte Premier Consul de la République, d’après le compte qui lui a été rendu de la conduite distinguée et de la bravoure éclatante du Cen felix Jeanson, sous-lieutenant au 18ème régiment de cavalerie à l’affaire de Rawensbourg les 7 ventose an V où il reçut cinq coups de sabre sur la tête, huit sur les bras et un coup de feu à la poitrine en chargeant l'ennemi (il était alors maréchal des logis), lui décerne à titre de récompense nationale un sabre d'honneur.
Il jouira des prérogatives attachées à la dite récompense par l’arrêté du 4 Nivose an 8. Donné à Paris le 4 pluviosee an onze de la République Française. » Timbre à sec, signé du ministre de la Guerre, du secrétaire d’État Hugues de Maret, et du premier Consul Bonaparte.
Dimensions 33,5 cm x 41,5 cm.
Parfait état. Présenté sous verre avec baguette en bois doré, H 38,5 cm, largeur 46,5 cm.
France.
Consulat.
POINÇONS : d'argent, sur le dessus du plateau : - Coq 1er titre des départements, 1798/1809 ; - grosse garantie des départements : « 88 » pour la Seine-Inférieure (Rouen) ; - orfèvre : « J M », surmonté d'une étoile.
BIOGRAPHIE :
JEANSON Félix, né le 25 novembre 1772 à Landricourt (Marne), entra comme cavalier le 12 août 1787 au régiment Royal-Normandie (18è de l'arme en 1791, et 27è dragons en l'an XI), se trouva à l'affaire de Nancy en 1790, fit les campagnes de 1792 à l'an V aux armées du Nord et du Rhin, et passa brigadier le 29 frimaire an II, fourrier le 26 messidor suivant, puis maréchal-des-logis le 1er prairial an III. Blessé d'un coup de boulet au pied gauche, à l'affaire de Manheim, le 25 vendémiaire an IV, il se distingua le 9 vendémiaire an V à l'affaire de Ravensburg, en Souabe, où, frappé de cinq coups de sabre sur la tête, d'un coup de feu à la poitrine, de deux coups de sabre sur le bras gauche, de deux autres sur la main droite et de quatre dans le dos, il fut laissé pour mort sur le champ de bataille et tomba au pouvoir de l'ennemi. Rendu par échange quelque temps après, et passé maréchal-des-logis-chef le 12 germinal de la même année, il combattit aux armées d'Helvétie, d'Italie et des Grisons pendant les guerres de l'an VI à l'an IX, et y obtint les grades d'adjudant et de sous-lieutenant les 1er germinal et 1er floral an VII. Breveté d'un sabre d'honneur par arrêté du 4 pluviôse an XI, et nommé lieutenant le 21 fructidor suivant,étant au camp de Bayonne, Jeanson obtint la croix d'officier de la Légion d'Honneur le 25 prairial an XII, à Versailles, où le régiment tenait garnison. Attaché à la réserve de cavalerie de la grande armée pendant les campagnes de l'an XIV à 1807 en Autriche, en Prusse et en Pologne, il se trouva aux batailles d'Austerlitz et d'Iéna, se distingua le 23 décembre 1806 au combat de Biezunn, où il mit en déroute, à la tête de 25 dragons d'élite, tout un escadron de hussards, après en avoir tué le commandant et blessé 3 officiers, et reçut lui-même trois coups de sabre, dont deux sur le bras droit et un au côté droit. Nommé capitaine le 3 mars 1807, il prit part à la bataille de Friedland le 14 juin, et obtint le 8 juillet suivant son passage dans les dragons de la garde impériale avec le grade de lieutenant en 1er ; mais cette dernière nomination ayant été regardée comme non-avenue, par suite de nombreuses blessures qui le mettaient hors d'état de faire le service actif de la cavalerie de la garde, il reprit le commandement de sa compagnie au 27è dragons le 21 novembre 1808, sans cependant pouvoir suivre le régiment pendant les dernières campagnes de l'Empire. Admis à la retraite le 26 janvier 1816 comme capitaine sortant du 6è dragons (nouvelle organisation), il se retira d'abord à Valenciennes, puis à Saint-Dizier (Haute-Marne).
Référence :
12239