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MALLE DE TRANSPORT DE LA GARDE-ROBE DE SAS MONSEIGNEUR LOUIS V JOSEPH DE BOURBON-CONDÉ, PRINCE DE CONDÉ, 2d MOITIÉ DU XVIIIe siècle

MALLE DE TRANSPORT DE LA GARDE-ROBE DE SAS MONSEIGNEUR LOUIS V JOSEPH DE BOURBON-CONDÉ, PRINCE DE CONDÉ, 2d MOITIÉ DU XVIIIe siècle

Malle en dos-d'âne en forme de bahut, en cuir clouté à armature de bois et de fer, de forme rectangulaire avec un couvercle bombé fermant à l'aide d'une serrure avec deux poignées de chaque côté ; intérieur garni de toile ; reste d'une étiquette du fournisseur de l'époque en papier blanc imprimé noir sur laquelle on peut encore lire « FRANCE & des Petits-A S. Germain À PARIS NCOT NIER DU PRINCE DE ale Militaire ; ». Le couvercle inscrit à l'aide de clous de laiton : "GARDEROBE DE.S.A.S.Mgr.LE PRINCE. DE CONDÉ", et sur une petite plaque de tôle l'inscription gravée «N° I». Renforcée sur l'extérieur de larges bandes de châtaignes. H 56 cm, L 115 cm, P 0,54 cm. Bon état, quelques manques et usures principalement au cuir.

PROVENANCE : Cette malle a été donnée à Jean Brunon par sa belle-mère de Saint-Roman. Elle provient des Arrêtas de l'Hôtel de Catel, 6 place Saint-Étienne à Toulouse, propriété des Saint-Roman. Une autre malle portait une inscription d'appartenance à un Saint-Roman (elle a aujourd'hui disparu). La malle du prince de Condé renferme une ancienne plaque dont l'emplacement est visible sur le couvercle, elle porte l'inscription : Mgr le duc d'Enghein.

HISTORIQUE : Les malles garde-robes permettaient de transporter les atours de la famille royale et des grandes familles lors des voyages de la Cour dans les résidences royales au gré des saisons. Chaque prince de la famille royale possédait son propre contingent, légendé et numéroté avec des clous. Ces bagages royaux sous forme de malles et de coffres sont fournis par les layetiers de la Couronne. Corps de métiers formés d'ouvriers qui fabriquaient des coffres, des caisses en bois servant généralement d'emballage. Outre les malles de voyages, on trouvait d'autres coffres, boites et malles en usage dans les gardes robes des atours. On sait également, que les "prêts" des garde-robes étaient transportés à travers le château depuis les atours jusqu'aux chambres royales, dans des coffres cadenassés ou des corbeilles recouvertes de taffetas cousus pour éviter les empoisonnements ou les vols. Une charge dédiée, celle de porte malle existait dans le Maison du roi. Des chariots suivaient ou précédaient de quelques jours, l'arrivée des illustres voyageurs lors des voyages à Compiègne (en été), Fontainebleau (à l'automne), Marly ou Choisy. Très utilisées et souvent remplacées, ces malles ont pratiquement toutes disparu, en raison des nombreux déplacements de la cour, témoins du nomadisme de la cour de France, hérité des Valois.

EXEMPLAIRES CONNUS : Trois exemplaires sont conservés aux châteaux de Versailles et de Trianon :
- Malle de voyage de la chambre de la Reine Marie-Antoinette n° 8 (marqué au pinceau n° 2) , acquisition 2005. H 5 cm, L 112 cm, P 5 cm.
- Malle de la chambre de la Reine Marie-Antoinette n° 9, marquée «A Muller». H 50 cm, L 110 cm, P 51 cm. Vendue chez Sotheby's à Paris, le 23 mars 2006 (lot 89) ; offerte par M et Mme Bernard Steinitz, la même année.
- Malle de voyage garde-robe de Mme La Dauphine n° 10 (dépôt de la Ville de Paris depuis 2005). H 5 cm, L 112 cm, P 52 cm
- Le musée de la voiture et du tourisme de Compiègne conserve également une collection de malles de voyages de toutes époques comme la malle de voyage de Mme la comtesse de Forcalquier, Dame d'Honneur de Mme la comtesse d'Artois.
- Petit coffre de La Chapelle du Roi, probablement destiné à transporter les partitions ou des instruments de musique, lui aussi conservé aux châteaux de Versailles et de Trianon. H 93 cm, L 116 cm, P 6 cm.
- Malle de la chambre de la Dauphine Marie-Antoinette, future Reine de France et épouse du roi Louis XVI. Avec inscription sur le couvercle en petits clous de laiton « CHAMBRE DE ME LA DAUPHINE N° 4 ». Marquée à l'encre sur le devant « A MA » (ou « MO »). Vers 1770-1774. AUDAP ET ASSOCIES vente du 8 juin 2021
- Malle de la « GARDE ROBE DE LA DAUPHINE N° 5 ». Osenat, Versailles, vente du 15 novembre 2020.


BIOGRAPHIE : Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740), prince du sang, est né à Paris le 9 août 1736 et mort à Chantilly le 13 mai 1818. Fils de Louis IV Henri de Bourbon-Condé (1692-1740), duc de Bourbon puis 7e prince de Condé, et de la princesse née Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741). Enfant, Louis-Joseph porte le titre de duc d'Enghien. À la mort de son père, en 1740, il devient Grand maître de France. Il n'a encore que 5 ans lorsque sa mère décède à son tour, un an plus tard. Il est alors confié à la garde de son oncle paternel, Louis, comte de Clermont. De quatre ans l'aîné du marquis de Sade, né lui aussi à l'hôtel de Condé (sa mère étant parente et dame d'honneur de la princesse), élevé avec lui jusqu'à l'âge de huit ans, il est le parrain de son fils Louis-Marie, baptisé dans la chapelle privée des Condé à Chantilly. Le 3 mai 1753 il épouse à Versailles, Charlotte de Rohan (1737-1760), fille de Charles de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1715-1787) et d'Anne Marie-louise de La Tour d'Auvergne (1722-1739). Louis-Joseph n'a encore que 13 ans et sa jeune épouse est de trois ans son aînée. Durant la guerre de Sept Ans il sert avec une certaine distinction aux côtés de son beau-père le prince de Soubise. Il est nommé lieutenant général des armées du roi, en 1758 et remporte les rares victoires françaises à Grüningen et à Johannisberg (1762). Il administre ensuite la Bourgogne. En 1764, il rénove et agrandit le Palais Bourbon et quitte l'hôtel de Condé où il est né. Il fait également embellir le château de Chantilly. En 1765, il hérite de sa tante paternelle Élisabeth Alexandrine de Bourbon, et reçoit les généreuses pensions qu'Élisabeth Alexandrine avait elle-même rachetées à sa cousine Mademoiselle du Maine. En 1770, il marie son fils à Bathilde d'Orléans, fille de Louis-Philippe, duc d'Orléans et sœur de Philippe Égalité. Le mariage est censé guérir les relations entre les Condé et les Orléans, tous descendants des filles illégitimes de Louis XIV et de Madame de Montespan. Par l'ordonnance du 5 avril 1780, le roi Louis XVI recrée à son intention le grade de Colonel général de l'infanterie. À la Révolution française, bien que passant pour libéral, il s'oppose au doublement du tiers état. Il est un des premiers à quitter la France, et émigre juste après la prise de la Bastille aux Pays-Bas puis à Turin. Il organise une armée à Worms, sur les bords du Rhin tandis que les frères du roi établissent leur quartier général à Coblence. Soucieux de contrôler étroitement les mouvements des émigrés, les Autrichiens et les Prussiens le tiennent à l'écart des opérations militaires en 1792 et le subordonnent à un général autrichien en 1793. Stationnée sur les bords du Rhin en 1794 et 1795, l'armée de Condé passe ensuite sous le contrôle de la Grande-Bretagne, de l'Autriche qui assurent successivement son entretien. En 1797, après le traité de Campo-Formio, l'armée de Condé passe au service du tsar de Russie. Après le traité de Lunéville, avoir fait en pure perte des prodiges de valeur à Wissembourg, à Haguenau, à Bentheim, le prince est obligé de congédier son armée et se retire en 1800 en Grande-Bretagne avec son fils. Ils logent à Wanstead, servis par des domestiques dont les gages ne sont payés qu'irrégulièrement mais continuant d'observer le cérémonial de l'Ancien Régime. Ils reçoivent de George III une pension de 675 livres pour deux. De Londres, il envoie à son petit-fils, le duc d'Enghien des instructions belliqueuses sans comprendre que les temps ont changé. Celui-ci est enlevé, condamné à mort et exécuté en 1804 sur les ordres du consul Bonaparte. En 1814, il revient en France avec Louis XVIII et retrouve, malgré son grand âge (78 ans), sa charge de Grand maître de la Maison du Roi, ce qui lui vaut d'être assidu à la cour des Tuileries, que son fils déserte. Il meurt à Chantilly en 1818, à l'âge de 81 ans.
Crédit Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot.
Prix : 6 500,00 €
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