Petite tenue du ministre-sénateur Charlemagne-Emile de Maupas, Second Empire.
Rare habit de petite tenue de sénateur, selon le règlement de 1852, en drap bleu national, coupé droit sur le devant à neuf boutons dorés à l’aigle rapporté sur fond de manteau impérial, lequel habit est brodé en cannetille aux collet, parements et écusson de taille de feuille de chêne et d’olivier en or, inscriptions à l’encre de chine dans poche intérieure de basque droite : Mr. De Maupas.
Bicorne en feutre taupé noir à plumes d’autruche blanches pour les ministres, cocarde gaufrée tricolore, ganse à motifs en cannetille dorée, bouton doré à l’aigle sur fond de manteau impérial, marque dorée du chapelier imprimée en fond de coiffe : Falewée, 32, rue Richelieu Paris.
Gilet blanc à col ouvert et à cinq boutons plats en nacre.
Culotte à pont en drap bleu national avec nœud papillon noir extérieur au niveau du genou.
Très bon état.
France.
Second Empire.
Biographie :
Charlemagne Emile de Maupas, homme politique français, est né le 8 décembre 1818 à Bar-sur-Aube et mort le 18 juin 1888 à Paris, fils de Mémée-Rose de Maupas et de Virginie de Maupas sa cousine.
Après des études de droit, Maupas est nommé par Guizot sous-préfet d’Uzès en 1845, puis de Beaune en 1847. Révoqué en 1848 par la Seconde République, il se fait réintégrer par le prince-président Louis Napoléon Bonaparte, dès 1849. Il se retrouve à la sous-préfecture de Boulogne sur mer, puis préfet dans l’Allier, enfin en mars 1851 à Montpellier. Le ministre de l’intérieur Faucher, irrité par sa désinvolture et son zèle, essaie de le limoger mais il se met alors sous la protection du Prince Président et fait partie des conspirateurs à St Cloud avec Fleury, Persigny, St Arnaud et Morny en vue du coup d’état dont il sera le maître d’œuvre. Aussi, le 26 octobre, il reçoit le portefeuille de Préfet de Police et après le coup d’état, le 22 janvier, le portefeuille de Police générale. Par son opiniâtreté mais aussi son zèle à contrer l’opposition, il finit par lasser Persigny, ministre de l’Intérieur puis Napoléon III lui-même. Il est sénateur le 21 juin 1853 et le 23 juin, ambassadeur et ministre plénipotentiaire. Il se laisse piéger dans un incident diplomatique et est rappelé en France par Drouyn de Luys. En février 1854, il reprend sa place à la Haute Assemblée. Administrateur des Bouches du Rhône, il bénéficie de ses qualités de gestionnaire qui font merveille : l’aménagement urbain, les travaux d’assainissement et l’essor économique de la région lui sont largement redevables. Il se fait remarquer par son attitude courageuse pendant l’épidémie de choléra qui décime la Provence mais il est écarté du Sénat à la chute de l’Empire. De retour de son exil de Londres en 1871, il assure sa défense en assumant entièrement le 2 décembre, plaidant sa nécessité et faisant valoir ses heureux résultats. Par contre, il contre-attaque en expliquant que le vrai coup d’état, c’est le 4 septembre 1870, perpétré à la sauvette, devant un ennemi contraignant et sans la moindre sanction populaire.
A sa mort, le 18 mai 1888, la pompe de ses obsèques surprend les badauds. Malgré la hargne de ses détracteurs, les vertus de ce grand homme finissent par être reconnues : l’autorité, le sens du service public, une grande ambition politique mal utilisée par l’Empire, mais enfin et surtout une grande intégrité reconnue de tous.
Référence :
8599