MANTEAU CAPOTE DU SOUS-LIEUTENANT DE BAILLECHACHE DU 2ème ESCADRON DES LANCIERS DE LA GARDE IMPÉRIALE, SECOND EMPIRE.
En drap fin de couleur bleu de ciel foncé, avec sur sa partie avant deux rangées de 7 boutons grelot (diamètre 1,9 cm) en laiton doré frappés en relief de l'aigle impériale couronnée, fermant par un revers croisé. Collet de même couleur, de 2,5 cm de haut, avec à l'avant fines pattes en drap blanc chacune garnie d'un bouton d'uniforme grelot en laiton doré estampé de l'aigle impériale couronnée de 1,4 cm de diamètre. Passants d'épaulettes en drap de la couleur de l'uniforme (1,1 cm de large) recouverts d'un galon doré. La partie basse de cet habit forme des plis, comme un habit-jupe. À l'arrière, sont simulées deux fausses poches taillées en trois pointes dont chacune est garnie d'un bouton d'uniforme identique à ceux du plastron. Parements de manches de la même couleur que le drap de l'uniforme, taillés en pointe à l'avant et garnis de deux boutons d'uniforme (diamètre 1,3 cm). Doublure intérieure matelassée en toile beige avec renforts en maroquin beige.
Bon état de conservation, quelques petites usures et accidents au niveau de la ceinture, usure de la doublure intérieure.
France.
Second Empire.
HISTORIQUE :
L'officier Marcel de Baillechache est l'auteur des « Souvenirs d'un lancier de la Garde ». Maréchal des Logis au 4ème escadron des Lanciers de la Garde Impériale lors du départ en campagne pour la guerre franco-allemande de 1870. Il est promut officier le 28 août et affecté au 2ème escadron des Lanciers de la Garde Impériale en remplacement du sous-lieutenant Richet tué au combat.
À cette époque, les lanciers de la Garde portaient l'habit bleu de ciel foncé et non la kurtka blanc prévu dans le réglement de 1855, ce qui conduit à des confusions d'identification des armées lors des combats de 1870. Voici ce qu'écrit Louis Delpérier dans l'ouvrage « La Garde Impériale de Napoléon III », page 372 : « Le 30 juillet 1870, les habits blancs portés par la troupe sont échangés contre la veste bleue, les officiers et sous-officiers portant déjà l'habit bleu. Cette décision sera à l'origine d'une méprise non loin de Mars-la-Tour le 16 août : le sous-lieutenant Richet du régiment des lanciers de la Garde sera mortellement sabré par un dragon français du 3ème régiment, croyant s'attaquer à un Prussien. L'épisode en dit long sur la méconnaissance par les soldats des uniformes de leur propre armée, autant que sur l'acharnement du combat. "Si cette fois nos hommes avaient eu des habits blancs, il n'y aurait peut-être pas eu de méprises car toute l'armée savait que les lanciers de la Garde étaient en blanc" assure Marcel de Baillechache ».
NOTE :
Il existe en collection l'habit de petite tenue du Maréchal des Logis de Baillechache. Les collections du Musée de l'armée à Paris possèdent l'habit, le képi et la giberne du sous-lieutenant de Baillechache. Le manteau-capote que nous présentons aujourd'hui est probablement le seul exemplaire de ce type actuellement connu.
Référence :
4861